Télévision : 3 avril à 03:36-05:18 sur Canal +
film : drame
Rescapé de la Grande Guerre, Raphaël rentre enfin dans son village du nord de la France, où l'attend Juliette, sa fille âgée de quelques mois. Veuf, l'homme n'a d'autre choix que de l'élever seul, malgré ses faibles revenus. Des années plus tard, Juliette, alors jeune fille, croise une dame du village connue pour ses pouvoirs prétendument magiques, mais moquée par les autres habitants de la bourgade. Cette dernière révèle à Juliette qu'un jour, des voiles de couleur écarlate changeront son existence. Dès cet instant, Juliette ne cessera de croire à cette révélation, attendant sagement mais impatiemment de la voir se réaliser... - Critique : Fils de marin napolitain, peintre de formation, cinéaste autodidacte venu du documentaire, amoureux de la pellicule, Pietro Marcello compose des films organiques, quasi vibratoires, à la croisée de toutes ces influences socioculturelles. En 2019, son adaptation très libre et très personnelle de Martin Eden, transposé dans la baie de Naples, offrait au classique de Jack London un souffle inédit. Il est à nouveau question d’émancipation par l’art et de revanche sur la vie dans ce conte musical qui s’inspire lointainement des Voiles écarlates (1923), de l’écrivain soviétique Alexandre Grine (1880-1932). La gracieuse candidate à « l’envol » se prénomme Juliette, comme son interprète, la musicienne Juliette Jouan, qui fait ses débuts au cinéma avec ce rôle où elle donne aussi, merveilleusement, de la voix. Le père bourru mais aimant est revenu au village après la Grande Guerre (Raphaël Thiéry joue un superbe colosse aux pieds d’argile et aux mains en or, gueule cassée et sculpteur sur bois). Et une drôle de « sorcière » (Noémie Lvovsky, magnifique) veille sur Juliette comme une mère de substitution. Élevée dans une ferme en Picardie, la jeune héroïne est un personnage bien plus moderne et audacieux que ne le laissaient présager les lieux et l’époque. L’imbrication du passé et du présent est, du reste, l’un des charmes du film, de la vie rurale du début du XXe siècle aux sujets d’actualité tels le matriarcat ou le féminicide… L’hybridation s’invite aussi dans la composition de l’image à proprement parler, où l’on sent encore la patte du peintre. Autant par souci économique et écologique que par goût pour la superposition des couches et des matières, des images d’archives de l’armistice de 1918 dans la baie de Somme ou des plans d’un film de Julien Duvivier de 1930 sont insérés ici ou là. Commencé sous l’égide du Jean Renoir de Partie de campagne, L’Envol s’achève en musique sous les auspices inattendus de Jacques Demy, avec ce prince charmant-aviateur littéralement tombé du ciel incarné par Louis Garrel, deus ex machina d’un film décidément enchanteur.
Année : 2022
Avec : Arthur Orcier, Bernard Blancan, Ernst Umhauer, François Négret, Juliette Jouan, Lolita Chammah, Louis Garrel, Noémie Lvovsky, Pierre Nisse, Raphaël Thiéry, Wiese Natascha, Yolande Moreau
Télévision : 6 décembre 2023 à 02:58-04:39 sur Canal +
film : drame
Rescapé de la Grande Guerre, Raphaël rentre enfin dans son village du nord de la France, où l'attend Juliette, sa fille âgée de quelques mois. Veuf, l'homme n'a d'autre choix que de l'élever seul, malgré ses faibles revenus. Des années plus tard, Juliette, alors jeune fille, croise une dame du village connue pour ses pouvoirs prétendument magiques, mais moquée par les autres habitants de la bourgade. Cette dernière révèle à Juliette qu'un jour, des voiles de couleur écarlate changeront son existence. Dès cet instant, Juliette ne cessera de croire à cette révélation, attendant sagement mais impatiemment de la voir se réaliser... - Critique : Fils de marin napolitain, peintre de formation, cinéaste autodidacte venu du documentaire, amoureux de la pellicule, Pietro Marcello compose des films organiques, quasi vibratoires, à la croisée de toutes ces influences socioculturelles. En 2019, son adaptation très libre et très personnelle de Martin Eden, transposé dans la baie de Naples, offrait au classique de Jack London un souffle inédit. Il est à nouveau question d’émancipation par l’art et de revanche sur la vie dans ce conte musical qui s’inspire lointainement des Voiles écarlates (1923), de l’écrivain soviétique Alexandre Grine (1880-1932). La gracieuse candidate à « l’envol » se prénomme Juliette, comme son interprète, la musicienne Juliette Jouan, qui fait ses débuts au cinéma avec ce rôle où elle donne aussi, merveilleusement, de la voix. Le père bourru mais aimant est revenu au village après la Grande Guerre (Raphaël Thiéry joue un superbe colosse aux pieds d’argile et aux mains en or, gueule cassée et sculpteur sur bois). Et une drôle de « sorcière » (Noémie Lvovsky, magnifique) veille sur Juliette comme une mère de substitution. Élevée dans une ferme en Picardie, la jeune héroïne est un personnage bien plus moderne et audacieux que ne le laissaient présager les lieux et l’époque. L’imbrication du passé et du présent est, du reste, l’un des charmes du film, de la vie rurale du début du XXe siècle aux sujets d’actualité tels le matriarcat ou le féminicide… L’hybridation s’invite aussi dans la composition de l’image à proprement parler, où l’on sent encore la patte du peintre. Autant par souci économique et écologique que par goût pour la superposition des couches et des matières, des images d’archives de l’armistice de 1918 dans la baie de Somme ou des plans d’un film de Julien Duvivier de 1930 sont insérés ici ou là. Commencé sous l’égide du Jean Renoir de Partie de campagne, L’Envol s’achève en musique sous les auspices inattendus de Jacques Demy, avec ce prince charmant-aviateur littéralement tombé du ciel incarné par Louis Garrel, deus ex machina d’un film décidément enchanteur.
Année : 2022
Avec : Arthur Orcier, Bernard Blancan, Ernst Umhauer, François Négret, Juliette Jouan, Lolita Chammah, Louis Garrel, Noémie Lvovsky, Pierre Nisse, Raphaël Thiéry, Wiese Natascha, Yolande Moreau
Télévision : 19 mai 2022 à 00:10-01:45 sur Arte
film : comédie dramatique
A cause des milices de jeunes, des tensions et jalousies entre les habitants et de l'armée, Elia Suleiman se sent de plus en plus mal à l'aise en Palestine, son pays. Il se met donc en tête de trouver une nouvelle terre d'accueil. Il commence ses recherches en France, profitant d'un voyage pour trouver des financements pour un prochain film. Mais les Parisiens lui semblent rapidement très étranges. Il ne comprend pas les policiers à trottinette qui patrouillent. Il part ensuite tenter sa chance à New York, où il sent partout la peur des attentats et les restrictions de liberté pour raisons sécuritaires... - Critique : Panama sur la tête, coquet, Elia Suleiman continue d’être ce Pierrot lunaire qui observe le monde alentour sans parler. De sa terrasse, à Nazareth, il suit l’étrange manège d’un voisin supposé qui s’incruste dans son jardin, lui vole des citrons, taille ses arbres, agit comme s’il était chez lui. Ce « chez-soi », qui touche à l’identité et à la reconnaissance d’un territoire, Suleiman l’a déjà exploré. Mais le cinéaste palestinien le déplace cette fois hors d’Israël. À Nazareth, le quotidien a tendance à ressembler à un western de Sergio Leone. Elia s’envole donc ailleurs. Sauf qu’à Paris il découvre une ville déserte, muséifiée, obsédée par la sécurité ! C’est l’idée forte : le monde ressemble désormais à la Palestine. Le conflit s’est engouffré dans la valise de l’exilé. À New York, c’est pire : au supermarché, Elia découvre que tout le monde porte une arme. Ce n’est qu’un cauchemar, mais alimenté par l’ambiance oppressante et la paranoïa que le solitaire ressent dans la cité survolée par des hélicoptères. Partout où il passe, Suleiman se heurte à des contrôles et à des protocoles, auxquels il tente d’échapper, entretenant sa distance au monde. Sa mise en scène ne cesse de jouer avec la délimitation d’un cadre, avec ce qui en fait partie, ce qui en est écarté. Le personnage est un éternel décalé, sans sol, sirotant la nostalgie au conditionnel d’une nation pas encore née. Mais un soir, dans un bar de Nazareth, il constate qu’il n’est plus tout seul. Face à lui danse une jeunesse ardente. Qui porte avec elle la promesse d’une Palestine bien réelle.
Année : 2019
De : Elia Suleiman
Avec : Alain Dahan, Elia Suleiman, Gabrielle Mankiewicz, Gael García, Girard François, Grégoire Colin, Kwasi Songui, Raia Haidar, Stephen Mwinga, Suliman Ali, Vincent Maraval, Wiese Natascha
Télévision : 20 février 2022 à 02:30-03:15 sur Arte
film : court métrage dramatique
Entre les fêtes, les beuveries, et les sites de rencontres, Cyprien et Guillaume passent le temps comme ils peuvent, privés de leur meilleur ami, Victor, trop occupé de con côté à apprendre son futur rôle de père...
Année : 2020
De : Elie Girard
Avec : Antoine Reinartz, Aurélien Gabrielli, Jonas Bloquet, Lenny Kefif Pierrel, Mohamed Sadi, Raphaël Quenard, Wiese Natascha