Télévision : 24 octobre 2022 à 20:55-23:20 sur Arte
film d'aventures
Dans un village perdu au fin fond d'un pays d'Amérique latine, quelques Européens échoués là au gré de leurs aventures, espèrent trouver un jour le travail qui leur permettra de gagner la somme suffisante pour se payer un billet d'avion. Une occasion se présente lorsqu'une compagnie pétrolière américaine qui exploite un gisement dans la région recherche des chauffeurs pour transporter de la nitroglycérine. Quatre désespérés se présentent : Jo et Mario, deux Français, Luigi, un Italien, et Bimba, un Allemand. Le voyage commence, sur des routes dont l'état lamentable manque à chaque cahot de faire exploser les camions et leurs chauffeurs... - Critique : De ce film légendaire, on retient toujours la partie thriller, où quatre personnages kamikazes convoient des camions chargés de nitroglycérine. Mais, avant, Clouzot se paie le luxe d’un prologue d’une heure à Las Piedras, village angoissant d’Amérique du Sud où croupissent des épaves de toutes nationalités. Son implacable réalisme noir réside dans ce premier enfer, prison à ciel ouvert et plombé. Même si c’est en Camargue que Clouzot a réussi à créer de toutes pièces une telle atmosphère viciée de bout du monde. Pour une poignée de dollars, Mario, Jo, Luigi et Bimba acceptent donc la mission suicide proposée par une cynique compagnie pétrolière. Sur la route, Clouzot se délecte de l’inversion des rapports entre Mario (Montand) et Jo (Vanel), son aîné. Plus le caïd se dégonfle, plus le jeunot le maltraite, l’humilie. Un sadomasochisme cher au réalisateur des Diaboliques. En Mario, personnage bestial et complexe, Yves Montand trouvait son premier grand rôle. Face à lui, en vieil animal blessé, Charles Vanel est époustouflant. On pense à Albert Camus, à sa vision de l’homme : un condamné à mort lucide qui trouve dans le défi une raison d’avancer, d’exister.
Année : 1953
Avec : Antonio Centa, Charles Vanel, Darío Moreno, Folco Lulli, Grégoire Gromoff, Jo Dest, Luis De Lima, Légitimus Darling, Peter van, Véra Clouzot, William Tubbs, Yves Montand
Télévision : 25 septembre 2022 à 21:10-22:58 sur C8
film policier
Jenny Lamour, une jeune chanteuse tenaillée par une ambition dévorante, accepte le rendez-vous galant que Brignon, un homme d'affaires véreux, lui a fixé sous couvert de favoriser sa carrière au cinéma. Jaloux, son mari Maurice va lui aussi visiter le malotru, avec la ferme intention de l'éliminer, non sans s'être assuré de posséder un solide alibi. Mais lorsqu'il arrive chez Brignon, il ne trouve qu'un cadavre. Déconcerté par cette macabre découverte, il s'enfuit. L'inspecteur Antoine est chargé de l'enquête. Il fait ainsi ses premiers pas dans un milieu inconnu, chargé de la troublante sensualité du music-hall et de maints désirs inassouvis... - Critique : « Rien n’est sale quand on s’aime » , fera dire Clouzot à l’un des personnages de son film Manon . Dans Quai des Orfèvres , déjà, tout poisse, s’encrasse, sauf l’amour, qu’il soit filial, conjugal ou lesbien. En effet, il n’y a pas que Brignon, le vieux cochon, qui est assassiné dans ce chef-d’œuvre. Pendant qu’on s’interroge sur l’identité du coupable, Clouzot trucide tranquillement la censure. Il faut entendre l’inspecteur Antoine (Jouvet, prodigieux) dire à Dora, la blonde cérébrale : « Vous êtes un type dans mon genre… » Car si Dora veille sur Jenny Lamour, la Mimi Pinson ambitieuse, et sur Maurice, le pauvre bougre de mari, c’est par amour pour la seule Jenny. L’énigme regorge de fausses pistes et de faux témoignages parce que chacun, si veule qu’il puisse paraître, est prêt à se sacrifier pour l’être aimé. Magnifique hommage aux petites gens du cabaret, le film est aussi une peinture de mœurs d’une grande tendresse cafardeuse : même si le cœur a ses raisons, la loi lui donne tort. Clouzot le regrette et met cette réplique, à la fin, dans la bouche d’un chauffeur de taxi : « Je vous fais bien mes excuses, mais on n’est pas les plus forts. »
Année : 1947
Avec : Bernard Blier, Blancard René, Charles Blavette, Charles Dullin, Claudine Dupuis, Henri Arius, Jeanne Fusier-Gir, Larquey Pierre, Louis Jouvet, Robert Dalban, Simone Renant, Suzy Delair
Télévision : 24 juillet 2022 à 21:05-22:51 sur C8
film : drame
Le docteur Germain, qui travaille à l'hôpital d'une petite ville de province, reçoit des lettres anonymes signées "le Corbeau". Ces courriers l'accusent d'être l'amant de la femme du docteur Vorzet et de pratiquer illégalement des avortements. D'autres habitants reçoivent eux aussi des lettres accusatrices... - Critique : Il pleut des lettres anonymes sur Saint-Robin, « un petit village, ici ou ailleurs », et comme l’annonce le narquois Dr Vorzet : « Quand ces saloperies se déclarent, on ne sait pas où elles s’arrêtent… » Tourné en 1943 pour la Continental, dirigée par l’occupant allemand, le deuxième film de Clouzot fut honni de tous. Cette foire délétère à la délation ne pouvait que déplaire aux résistants et fut condamnée à la Libération. Très loin de célébrer le travail, la famille et la patrie, elle n’était pas non plus du goût de Vichy. Clouzot, trop misanthrope pour être propagandiste, ne fait qu’explorer la noirceur de l’âme humaine, noir corbillard, avec quelques zones de lumière. Comme dans la grande scène expressionniste (qu’admirait Hitchcock) où le balancement d’une ampoule illustre la notion relative, alternative, du bien et du mal. Les lettres anonymes lui servent d’alibis pour traiter d’avortement, de drogue ou d’adultère, avec une liberté incroyable. Les seuls personnages sauvés, dans ce chef-d’œuvre de méchanceté ? Une infirme aux mœurs légères (Ginette Leclerc, vulgaire à cœur) et un type fâché avec la vie (Pierre Fresnay, superbe) qu’elle réussit à ébranler en le traitant de « bourgeois ». Pour Clouzot, la pire insulte qui soit.
Année : 1943
Avec : Antoine Balpêtré, Ginette Leclerc, Héléna Manson, Jeanne Fusier-Gir, Lancret Bernard, Larquey Pierre, Liliane Maigné, Louis Seigner, Micheline Francey, Pierre Fresnay, Roquevert Noël, Sylvie
Télévision : 24 juillet 2022 à 21:05-22:50 sur C8
film : drame
Le docteur Germain, qui travaille à l'hôpital d'une petite ville de province, reçoit des lettres anonymes signées "le Corbeau". Ces courriers l'accusent d'être l'amant de la femme du docteur Vorzet et de pratiquer illégalement des avortements. D'autres habitants reçoivent eux aussi des lettres accusatrices... - Critique : Il pleut des lettres anonymes sur Saint-Robin, « un petit village, ici ou ailleurs », et comme l’annonce le narquois Dr Vorzet : « Quand ces saloperies se déclarent, on ne sait pas où elles s’arrêtent… » Tourné en 1943 pour la Continental, dirigée par l’occupant allemand, le deuxième film de Clouzot fut honni de tous. Cette foire délétère à la délation ne pouvait que déplaire aux résistants et fut condamnée à la Libération. Très loin de célébrer le travail, la famille et la patrie, elle n’était pas non plus du goût de Vichy. Clouzot, trop misanthrope pour être propagandiste, ne fait qu’explorer la noirceur de l’âme humaine, noir corbillard, avec quelques zones de lumière. Comme dans la grande scène expressionniste (qu’admirait Hitchcock) où le balancement d’une ampoule illustre la notion relative, alternative, du bien et du mal. Les lettres anonymes lui servent d’alibis pour traiter d’avortement, de drogue ou d’adultère, avec une liberté incroyable. Les seuls personnages sauvés, dans ce chef-d’œuvre de méchanceté ? Une infirme aux mœurs légères (Ginette Leclerc, vulgaire à cœur) et un type fâché avec la vie (Pierre Fresnay, superbe) qu’elle réussit à ébranler en le traitant de « bourgeois ». Pour Clouzot, la pire insulte qui soit.
Année : 1943
Avec : Antoine Balpêtré, Ginette Leclerc, Héléna Manson, Jeanne Fusier-Gir, Lancret Bernard, Larquey Pierre, Liliane Maigné, Louis Seigner, Micheline Francey, Pierre Fresnay, Roquevert Noël, Sylvie