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Récemment en novembre
 

Les espions de la terreur

Télévision : 12 novembre à 22:20-23:20 sur M6

série dramatique

Saison:1 - Episode:2 - Mars 2016. Lucie et ses collègues continuent de suivre Bahri, espérant qu'il les mènera jusqu'à Kriket. Toujours en contact avec le nouveau responsable opérationnel en France, Alex l'appâte avec une vente d'armes. Saïd livre des informations à Vincent mais insiste pour obtenir des contreparties. Malika se rend au Kurdistan, où une fébrilité comparable à celle ayant précédé les attentats a été notée, pour y interroger un informaticien en lien avec l'Etat islamique... - Critique : « Quand vous le trouverez, il sera trop tard. » Courant 2015, Malika Berthier (Rachida Brakni) et ses collègues de la DGSE sont déjà depuis plusieurs mois sur les traces d’Abdelhamid Abaaoud, routard du djihadisme recherché par plusieurs États européens. Et la funeste prémonition du prisonnier qu’ils interrogent ce jour-là dans une geôle turque se confirmera, quelques mois plus tard, avec les attentats du 13 Novembre. Commence dès lors une autre traque, dont cette minisérie en quatre épisodes se fait le récit : celle, menée par les services de sécurité intérieure et extérieure français, des organisateurs des commandos terroristes qui ont semé la mort dans les rues de Paris et de Saint-Denis, avant de réitérer à Bruxelles et à Nice. Elles ne sont pas courantes, les fictions qui osent aborder de front ce qui demeure un grand trauma national, et il a fallu de l’audace à Franck Philippon, à ses producteurs de Tetra Media et au réalisateur Rodolphe Tissot pour porter à l’écran le fruit du travail du journaliste Matthieu Suc, chargé à Mediapart des questions de terrorisme – dont il est, en France, l’un des meilleurs connaisseurs. Paru en 2018 (éd. HarperCollins France), Les Espions de la terreur racontait, de façon très incarnée, le fonctionnement des services secrets de l’État islamique. Une sorte de Bureau des légendes dans les rangs de Daech, impossible à transposer tel quel à la télévision : tous les protagonistes, quasiment présentés comme des héros de fiction en préambule de l’ouvrage, sont des djihadistes. Un pertinent contexte de compétition des services Condition sine qua non pour faire exister la série et ne pas faire endosser aux téléspectateurs le point de vue de terroristes : créer de nouveaux personnages « positifs » qui les embarquent dans le récit. Les agents de la DGSE incarnés par Rachida Brakni et Vincent Deniard, tout comme les membres de la DGSI campés par Pierre Perrier et Fleur Geffrier (entre autres) sont ainsi nés de la plume du créateur et de celles des scénaristes Claire Lemaréchal, Laurent Guillaume et Daniel Muray. Lesquels ont élaboré, en arrière-plan du moteur principal de l’intrigue, un pertinent contexte de compétition des services. À ce titre, considérant l’ampleur des aménagements réalisés à partir de l’œuvre originelle, Les Espions de la terreur occupe une place à part dans la très prolifique veine des adaptations littéraires en séries. Sans pour autant éviter tous les écueils. En premier lieu, celui de la densité. On imagine aisément que les moyens dévolus à la production ne le permettaient pas, mais deux épisodes supplémentaires n’auraient pas été de trop pour contenir, au-delà des enjeux dramatiques, toute la matière contextuelle et informationnelle mobilisée ici, et un peu trop condensée pour être entièrement compréhensible. Difficile, aussi, de croire à l’alliance de coopération sur fond de solidarité féminine qui unit, en moins de temps qu’il ne faut pour le dire, les deux femmes principales de la série. Efficacement mené et solidement nourri, le récit n’en reste pas moins des plus haletants.

Année : 2023

De : Rodolphe Tissot

Avec : Antoine Hamel, Belek Abdelmalek, Fleur Geffrier, Louis-Do De Lencquesaing, Myra Bitout, Olivier Faliez, Pierre Perrier, Rachid Guellaz, Rachida Brakni, Vincent Elbaz, Walid Ben