Télévision : 24 juillet 2018 à 21:00-22:35 sur Canal +
film : biographie
1891. Paul Gauguin n'arrive pas à vendre sa peinture aux couleurs vivaces. Il veut quitter Paris qui ne l'inspire plus. Quand il songe s'exiler à Tahiti, sa femme refuse de l'accompagner. Il laisse donc femme et enfants à Paris. A Tahiti, il peint sans relâche et tombe amoureux de Tehura. Il ne gagne toujours pas d'argent et a dû mal à subvenir aux besoins de sa jeune épouse qui est devenue sa muse. Son ami Henri Vallin s'inquiète pour sa santé et lui conseille de repartir en France pour se soigner. Mais Gauguin refuse. Sa vie est ici désormais... Critique : Vincent Cassel est barbu et hirsute juste ce qu’il faut. Il incarne Paul Gauguin avec détermination et, par moments, un enthousiasme qui fait plaisir à voir. Il ne tente pas d’imiter un personnage célèbre — comme l’ont fait récemment certains confrères — mais s’efforce de l’adapter, de le retranscrire, de le recréer. On marche, surtout dans la partie parisienne, lorsqu’on le voit errer, de défaite en troquet, toujours déçu par l’incompréhension générale, hormis celle de ses rares amis — belle scène avec Marc Barbé qui réussit à dessiner son personnage en quelques secondes à peine… Des cinéastes plus expérimentés qu’Edouard Deluc (un seul long métrage, Mariage à Mendoza, road-movie burlesque) se sont plantés en tournant à Tahiti. La beauté des paysages et des autochtones les suffoque : tous semblent saisis par le syndrome de Stendhal. En catalepsie. En extase. Comme les autres, Edouard Deluc s’attarde tant sur les lieux et le visage de son héroïne (l’amour et le modèle du peintre) que son film lui coule entre les doigts, comme du sable. Il croit le booster en prêtant à Gauguin une jalousie féroce vis-à-vis d’un rival plus jeune et plus beau. Prétexte si maladroitement amené qu’il s’autodétruit en quelques instants. Reste une belle performance d’acteur, noyée, hélas, dans une mollesse qu’on aimerait bien secouer, comme la célèbre boisson orangée, pour lui rendre pétillement et saveur.
Année : 2017
Avec : Edouard Deluc, Vincent Cassel, Tuheï Adams, Malik Zidi, Pua-Taï Hikutini, Pernille Bergendorff, Marc Barbé, Paul Jeanson, Cédric Eeckout, Warren Ellis, Edouard Deluc, Etienne Comar, Sarah Kaminsky, Thomas Lilti, Emmanuelle Cuillery, Pierre Cottereau
Télévision : 10 juin 2018 à 21:05-22:55 sur France 2
film : drame
En 1940, fuyant l'avancée de l'armée allemande, un petit village se met en route pour l'exode. Trop de clichés et de maladresses, hélas, dans cette énième chronique historique. Critique : | Genre : tableau historique En mai 1940, face à l'avancée de la Wehrmacht, tout un village français prend le chemin de l'exode. Dans le groupe se trouve un petit garçon allemand que son père, antinazi en fuite, tente désespérément de retrouver... Après la Première Guerre (Joyeux Noël, en 2005), Christian Carion visite la Seconde, avec le même humanisme généreux, mais aussi, hélas, la même naïveté. Pas de zones d'ombre dans ce récit très illustratif, plat comme la campagne que traversent les héros. Le film est une jolie crèche historique, dont les personnages (le maire, l'institutrice, le poivrot...) n'existent guère plus que des santons. — Cécile Mury
Année : 2015
Avec : Christian Carion, August Diehl, Olivier Gourmet, Mathilde Seigner, Alice Isaaz, Matthew Rhys, Joshio Marlon, Thomas Schmauser, Laurent Gerra, Ennio Morricone, Christian Carion, Andrew Bampfield, Laure Irrmann, Pierre Cottereau
Télévision : 16 octobre 2017 à 01:40-03:25 sur Numéro 23
film : drame
Au contact l'une de l'autre, une ado enceinte et sa patronne, qui a perdu son fils, reprennent goût à l'existence. Un premier film métaphorique (la broderie aide à renouer le fil de la vie), porté par la conviction de ses deux interprètes, notamment Lola Naymark. - Critique : Film d'Eléonore Faucher (France, 2004). Scénario : E. Faucher et Gaëlle Macé. Image : Pierre Cottereau. Musique : Michael Galasso. 85 mn. Avec Lola Naymark : Claire. Ariane Ascaride : madame Mélikian. Genre : déni de grossesse. Enceinte involontaire à 17 ans, Claire donne de grands coups de couteau dans les choux. Elle aimerait bien que les bébés naissent dedans, plutôt que de s'imposer sans prévenir au fond de son ventre. Elle lave ensuite ses mains sous un pis de vache. Le lait, c'est bon pour décrasser les doigts, pas pour encombrer les seins pigeonnant dans le mohair. Chez elle, le déni de grossesse est un art suprême et inaccessible. Comme la broderie, qu'elle pratique en cachette, le soir, après sa journée de caissière. Son talent la mène chez madame Mélikian, brodeuse professionnelle aussi solitaire et douée qu'elle... Voilà pour la trame d'un premier film atypique, cousu de fils changeants, de toutes les couleurs et de toutes les matières qu'Eléonore Faucher a fabriqué comme un oiseau fait son nid, picorant des brins de banalité, des fétus de tristesse, des grains de rêverie. Digne et atemporelle, son héroïne a l'air de voyager à travers les époques. Belle comme une Vierge de la Renaissance, elle peut s'assombrir comme une héroïne de Zola, ou s'illuminer sous son turban bleu, telle La Jeune Fille à la perle, de Vermeer. Cette esthétique ondoyante charge le film de mystère, multiplie les reflets éblouissants, décuple les interprétations possibles. Que doit-on cacher, que doit-on montrer, que doit-on regarder en face ? Ce n'est pas à nous de décider. La vie est pleine de basculements irrémédiables qui se chargent de prendre les décisions à notre place, semble croire Eléonore Faucher. Mais il ne tient qu'à nous de considérer ces catastrophes comme des renaissances. Marine Landrot
Année : 2004