Télévision : mercredi 18 décembre à 10:37-12:14 sur Canal +
film : comédie
Parents de deux enfants, Adélaïde et Simon se sentent à l'étroit dans leur coquet appartement parisien et estiment qu'il est temps pour eux de quitter cette vie tumultueuse dans la capitale. Aussi, quand ils tombent sur une splendide demeure située dans un village en tout point idyllique, ils n'hésitent pas un seul instant et acquièrent le bien les yeux fermés, déterminés à enfin s'offrir l'existence dont ils rêvent. Mais à peine installés, ils comprennent que l'agent immobilier a omis de préciser un détail qui risque fort de changer la donne : leur immense jardin fait office de terrain de chasse pour leurs peu commodes voisins... - Critique : Un couple de Parisiens (la chanteuse Camille Lou, l’humoriste Hakim Jemili) emménage avec ses deux enfants en province, dans un ancien corps de ferme dont le terrain est en servitude – la chasse y est autorisée. Alors que la bande-annonce promettait un concours musclé de farces et attrapes, façon Nos pires voisins, entre néo-ruraux et habitants du village, la trajectoire de Chasse gardée s’avère, en fait, imprévisible. Les réalisateurs – le débutant Antonin Fourlon et l’expérimenté Frédéric Forestier – font preuve d’une maîtrise indéniable du comique de répétition, à mèche courte (la ribambelle des clichés sur Paris) comme à mèche longue (les consignes de sécurité avant chaque battue). L’ensemble culmine avec un banquet moyenâgeux, rythmé par des chansons paillardes, sur le modèle de celui des Vikings (Richard Fleischer, 1958). Bien sûr, la présence de Didier Bourdon en chef de meute renvoie au sketch culte des Inconnus – diffusé sur Antenne 2 en 1991 –, qui sert de soubassement comique, irriguant toutes les séquences, du rabâchage à volonté de l’expression « tirer fichant » jusqu’à une référence explicite, quand l’intrigue oppose finalement un « mauvais » chasseur aux « bons » chasseurs. Dans sa catégorie – la comédie grand public –, le film s’inspire des plus modernes de ses contemporains. De petites trouvailles de mise en scène (le récit en flash-back d’un protagoniste, sans cesse interrompu) lui donnent un rythme enlevé, proche de celui des productions « Bande à Fifi » (Alibi.com, Nicky Larson), dont il emprunte les acteurs fétiches : Bourdon, donc, et Chantal Ladesou en agente immobilière malhonnête. Sans oublier le personnage touchant incarné par Julien Pestel, second couteau du « Palmashow » (La Folle Histoire de Max et Léon, Les Vedettes). Entre nécessités commerciales (l’incertitude de rentabiliser une œuvre de multiplexe farouchement anti-chasse) et authentique problème de société (les tirs près des habitations, entraînant des accidents parfois mortels), le scénario tient de l’exercice d’équilibriste. Sans surprise, il s’avère moins offensif que ledit sketch, Bourdon ayant mis de l’eau dans son vin. Les auteurs doivent, alors, ruser pour rendre le discours militant plus subtil. Il s’agit de présenter la chasse comme un délire paramilitaire – alignements de miradors, tenues de camouflage, cors utilisés façon clairons –, en rappelant qu’elle constitue aussi un lien social. Puis de pousser, mine de rien, les chasseurs vers une pratique plus raisonnable, moins obsessionnelle, moins dangereuse.
Année : 2023
De : Frédéric Forestier
Avec : André Penvern, Camille Lou, Chantal Ladesou, Didier Bourdon, Guillaume Bouchède, Hakim Jemili, Isabelle Candelier, Jean-François Cayrey, Julien Pestel, Séverine Warneys, Thierry Lhermitte, Théo Gross
Télévision : 15 décembre à 14:00-16:10 sur 6ter
film : comédie
Moltès a écopé de plusieurs années de prison pour vol à main armée. Dans l'établissement pénitentiaire, il discute de temps à autre avec Francis Reggio, un gardien qui lui rend quelques menus services. Cette fois, Francis a validé le ticket de loterie du détenu. Le soir, devant sa télévision, Moltès n'en revient pas : il a gagné le gros lot. Francis, qui vient d'être plaqué par Pauline, sa femme, ne se rend pas à son travail. Moltès, qui craint de s'être fait berner, s'évade très vite et retrouve Francis chez lui, totalement désemparé. En effet, celui-ci annonce à Moltès que Pauline, partie en Afrique, a malencontreusement emporté le ticket gagnant avec elle. Moltès et Reggio prennent le premier avion pour Bamako... - Critique : Dans la série « on peut faire aussi gros que les Américains », voici donc, après Le Raid, Le Boulet, imposante comédie d'aventures et première production (coûteuse) de Thomas Langmann, fils de Claude Berri. Derrière l'affiche, le budget et les parts de marché espérées, on trouve quoi ? Un produit de synthèse pas désagréable, scénar à la Francis Veber travesti en blockbuster façon Jerry Bruckheimer (le nabab hollywoodien du film d'action), le tout assaisonné piquant, à la Tarantinade et au kung-fu fighting. Soit un truand en cage (Lanvin, hiératique jusqu'à l'effacement) et un maton gaffeur (Benoît Poelvoorde) : le duo cavale dans le désert africain, à la recherche d'un billet de loto (gagnant) en vadrouille sur le Paris-Dakar. A leurs trousses, un tueur, le Turc José Garcia, coiffé comme Travolta dans Pulp Fiction. Quand il en rajoute dans l'effet spécial tonitruant, le film patine à l'image d'une course-poursuite dans Paris, qui s'achève par la chute, spectaculaire mais inutile, de la grande roue de la place de la Concorde ; en revanche, quand il joue la carte de la BD joyeuse, s'appuyant sur le contraste entre les deux personnages principaux (le b.a.-ba du buddy movie, type L'Emmerdeur, La Chèvre ou Monstres & Cie), il fait mouche. Le mérite en revient essentiellement à Benoît Poelvoorde. L'acteur belge sait très précisément jusqu'où aller pour ne pas transformer un abruti crédible en caricature de couillon. Qu'il se travestisse en Africain, perde son dentier dans un urinoir ou donne des ordres à un chameau pas des situations évidentes, comme ça, sur le papier , il est irrésistible de beauferie rayonnante, de débilité satisfaite. Benoît Poelvoorde est la plus-value humaine d'un film un tantinet dopé à la créatine. Lui seul sait fédérer (en les déridant) les vieux fans de Bébel (venu pour voir Lanvin, mâchoire serrée, et les bagnoles de rallye) et les ados de la contre-culture Canal (dragués par une brève et marrante apparition de Jamel). La recette namuroise du grand écart, en quelque sorte...
Année : 2002
De : Alain Berbérian, Frédéric Forestier
Avec : Benoît Poelvoorde, Djimon Hounsou, Frye Mia, Gary Tiplady, Gérard Darmon, Gérard Lanvin, Jean Benguigui, José Garcia, Marco Prince, Nicolas Anelka, Omar Sy, Rossy de, Stomy Bugsy
Télévision : 13 décembre à 22:53-00:30 sur Canal +
film : comédie
Parents de deux enfants, Adélaïde et Simon se sentent à l'étroit dans leur coquet appartement parisien et estiment qu'il est temps pour eux de quitter cette vie tumultueuse dans la capitale. Aussi, quand ils tombent sur une splendide demeure située dans un village en tout point idyllique, ils n'hésitent pas un seul instant et acquièrent le bien les yeux fermés, déterminés à enfin s'offrir l'existence dont ils rêvent. Mais à peine installés, ils comprennent que l'agent immobilier a omis de préciser un détail qui risque fort de changer la donne : leur immense jardin fait office de terrain de chasse pour leurs peu commodes voisins... - Critique : Un couple de Parisiens (la chanteuse Camille Lou, l’humoriste Hakim Jemili) emménage avec ses deux enfants en province, dans un ancien corps de ferme dont le terrain est en servitude – la chasse y est autorisée. Alors que la bande-annonce promettait un concours musclé de farces et attrapes, façon Nos pires voisins, entre néo-ruraux et habitants du village, la trajectoire de Chasse gardée s’avère, en fait, imprévisible. Les réalisateurs – le débutant Antonin Fourlon et l’expérimenté Frédéric Forestier – font preuve d’une maîtrise indéniable du comique de répétition, à mèche courte (la ribambelle des clichés sur Paris) comme à mèche longue (les consignes de sécurité avant chaque battue). L’ensemble culmine avec un banquet moyenâgeux, rythmé par des chansons paillardes, sur le modèle de celui des Vikings (Richard Fleischer, 1958). Bien sûr, la présence de Didier Bourdon en chef de meute renvoie au sketch culte des Inconnus – diffusé sur Antenne 2 en 1991 –, qui sert de soubassement comique, irriguant toutes les séquences, du rabâchage à volonté de l’expression « tirer fichant » jusqu’à une référence explicite, quand l’intrigue oppose finalement un « mauvais » chasseur aux « bons » chasseurs. Dans sa catégorie – la comédie grand public –, le film s’inspire des plus modernes de ses contemporains. De petites trouvailles de mise en scène (le récit en flash-back d’un protagoniste, sans cesse interrompu) lui donnent un rythme enlevé, proche de celui des productions « Bande à Fifi » (Alibi.com, Nicky Larson), dont il emprunte les acteurs fétiches : Bourdon, donc, et Chantal Ladesou en agente immobilière malhonnête. Sans oublier le personnage touchant incarné par Julien Pestel, second couteau du « Palmashow » (La Folle Histoire de Max et Léon, Les Vedettes). Entre nécessités commerciales (l’incertitude de rentabiliser une œuvre de multiplexe farouchement anti-chasse) et authentique problème de société (les tirs près des habitations, entraînant des accidents parfois mortels), le scénario tient de l’exercice d’équilibriste. Sans surprise, il s’avère moins offensif que ledit sketch, Bourdon ayant mis de l’eau dans son vin. Les auteurs doivent, alors, ruser pour rendre le discours militant plus subtil. Il s’agit de présenter la chasse comme un délire paramilitaire – alignements de miradors, tenues de camouflage, cors utilisés façon clairons –, en rappelant qu’elle constitue aussi un lien social. Puis de pousser, mine de rien, les chasseurs vers une pratique plus raisonnable, moins obsessionnelle, moins dangereuse.
Année : 2023
De : Frédéric Forestier
Avec : André Penvern, Camille Lou, Chantal Ladesou, Didier Bourdon, Guillaume Bouchède, Hakim Jemili, Isabelle Candelier, Jean-François Cayrey, Julien Pestel, Séverine Warneys, Thierry Lhermitte, Théo Gross
Télévision : 11 décembre à 14:57-16:35 sur Canal +
film : comédie
Parents de deux enfants, Adélaïde et Simon se sentent à l'étroit dans leur coquet appartement parisien et estiment qu'il est temps pour eux de quitter cette vie tumultueuse dans la capitale. Aussi, quand ils tombent sur une splendide demeure située dans un village en tout point idyllique, ils n'hésitent pas un seul instant et acquièrent le bien les yeux fermés, déterminés à enfin s'offrir l'existence dont ils rêvent. Mais à peine installés, ils comprennent que l'agent immobilier a omis de préciser un détail qui risque fort de changer la donne : leur immense jardin fait office de terrain de chasse pour leurs peu commodes voisins... - Critique : Un couple de Parisiens (la chanteuse Camille Lou, l’humoriste Hakim Jemili) emménage avec ses deux enfants en province, dans un ancien corps de ferme dont le terrain est en servitude – la chasse y est autorisée. Alors que la bande-annonce promettait un concours musclé de farces et attrapes, façon Nos pires voisins, entre néo-ruraux et habitants du village, la trajectoire de Chasse gardée s’avère, en fait, imprévisible. Les réalisateurs – le débutant Antonin Fourlon et l’expérimenté Frédéric Forestier – font preuve d’une maîtrise indéniable du comique de répétition, à mèche courte (la ribambelle des clichés sur Paris) comme à mèche longue (les consignes de sécurité avant chaque battue). L’ensemble culmine avec un banquet moyenâgeux, rythmé par des chansons paillardes, sur le modèle de celui des Vikings (Richard Fleischer, 1958). Bien sûr, la présence de Didier Bourdon en chef de meute renvoie au sketch culte des Inconnus – diffusé sur Antenne 2 en 1991 –, qui sert de soubassement comique, irriguant toutes les séquences, du rabâchage à volonté de l’expression « tirer fichant » jusqu’à une référence explicite, quand l’intrigue oppose finalement un « mauvais » chasseur aux « bons » chasseurs. Dans sa catégorie – la comédie grand public –, le film s’inspire des plus modernes de ses contemporains. De petites trouvailles de mise en scène (le récit en flash-back d’un protagoniste, sans cesse interrompu) lui donnent un rythme enlevé, proche de celui des productions « Bande à Fifi » (Alibi.com, Nicky Larson), dont il emprunte les acteurs fétiches : Bourdon, donc, et Chantal Ladesou en agente immobilière malhonnête. Sans oublier le personnage touchant incarné par Julien Pestel, second couteau du « Palmashow » (La Folle Histoire de Max et Léon, Les Vedettes). Entre nécessités commerciales (l’incertitude de rentabiliser une œuvre de multiplexe farouchement anti-chasse) et authentique problème de société (les tirs près des habitations, entraînant des accidents parfois mortels), le scénario tient de l’exercice d’équilibriste. Sans surprise, il s’avère moins offensif que ledit sketch, Bourdon ayant mis de l’eau dans son vin. Les auteurs doivent, alors, ruser pour rendre le discours militant plus subtil. Il s’agit de présenter la chasse comme un délire paramilitaire – alignements de miradors, tenues de camouflage, cors utilisés façon clairons –, en rappelant qu’elle constitue aussi un lien social. Puis de pousser, mine de rien, les chasseurs vers une pratique plus raisonnable, moins obsessionnelle, moins dangereuse.
Année : 2023
De : Frédéric Forestier
Avec : André Penvern, Camille Lou, Chantal Ladesou, Didier Bourdon, Guillaume Bouchède, Hakim Jemili, Isabelle Candelier, Jean-François Cayrey, Julien Pestel, Séverine Warneys, Thierry Lhermitte, Théo Gross
Télévision : 7 décembre à 15:35-17:13 sur Canal +
film : comédie
Parents de deux enfants, Adélaïde et Simon se sentent à l'étroit dans leur coquet appartement parisien et estiment qu'il est temps pour eux de quitter cette vie tumultueuse dans la capitale. Aussi, quand ils tombent sur une splendide demeure située dans un village en tout point idyllique, ils n'hésitent pas un seul instant et acquièrent le bien les yeux fermés, déterminés à enfin s'offrir l'existence dont ils rêvent. Mais à peine installés, ils comprennent que l'agent immobilier a omis de préciser un détail qui risque fort de changer la donne : leur immense jardin fait office de terrain de chasse pour leurs peu commodes voisins... - Critique : Un couple de Parisiens (la chanteuse Camille Lou, l’humoriste Hakim Jemili) emménage avec ses deux enfants en province, dans un ancien corps de ferme dont le terrain est en servitude – la chasse y est autorisée. Alors que la bande-annonce promettait un concours musclé de farces et attrapes, façon Nos pires voisins, entre néo-ruraux et habitants du village, la trajectoire de Chasse gardée s’avère, en fait, imprévisible. Les réalisateurs – le débutant Antonin Fourlon et l’expérimenté Frédéric Forestier – font preuve d’une maîtrise indéniable du comique de répétition, à mèche courte (la ribambelle des clichés sur Paris) comme à mèche longue (les consignes de sécurité avant chaque battue). L’ensemble culmine avec un banquet moyenâgeux, rythmé par des chansons paillardes, sur le modèle de celui des Vikings (Richard Fleischer, 1958). Bien sûr, la présence de Didier Bourdon en chef de meute renvoie au sketch culte des Inconnus – diffusé sur Antenne 2 en 1991 –, qui sert de soubassement comique, irriguant toutes les séquences, du rabâchage à volonté de l’expression « tirer fichant » jusqu’à une référence explicite, quand l’intrigue oppose finalement un « mauvais » chasseur aux « bons » chasseurs. Dans sa catégorie – la comédie grand public –, le film s’inspire des plus modernes de ses contemporains. De petites trouvailles de mise en scène (le récit en flash-back d’un protagoniste, sans cesse interrompu) lui donnent un rythme enlevé, proche de celui des productions « Bande à Fifi » (Alibi.com, Nicky Larson), dont il emprunte les acteurs fétiches : Bourdon, donc, et Chantal Ladesou en agente immobilière malhonnête. Sans oublier le personnage touchant incarné par Julien Pestel, second couteau du « Palmashow » (La Folle Histoire de Max et Léon, Les Vedettes). Entre nécessités commerciales (l’incertitude de rentabiliser une œuvre de multiplexe farouchement anti-chasse) et authentique problème de société (les tirs près des habitations, entraînant des accidents parfois mortels), le scénario tient de l’exercice d’équilibriste. Sans surprise, il s’avère moins offensif que ledit sketch, Bourdon ayant mis de l’eau dans son vin. Les auteurs doivent, alors, ruser pour rendre le discours militant plus subtil. Il s’agit de présenter la chasse comme un délire paramilitaire – alignements de miradors, tenues de camouflage, cors utilisés façon clairons –, en rappelant qu’elle constitue aussi un lien social. Puis de pousser, mine de rien, les chasseurs vers une pratique plus raisonnable, moins obsessionnelle, moins dangereuse.
Année : 2023
De : Frédéric Forestier
Avec : André Penvern, Camille Lou, Chantal Ladesou, Didier Bourdon, Guillaume Bouchède, Hakim Jemili, Isabelle Candelier, Jean-François Cayrey, Julien Pestel, Séverine Warneys, Thierry Lhermitte, Théo Gross
Télévision : 3 décembre à 17:36-19:13 sur Canal +
film : comédie
Parents de deux enfants, Adélaïde et Simon se sentent à l'étroit dans leur coquet appartement parisien et estiment qu'il est temps pour eux de quitter cette vie tumultueuse dans la capitale. Aussi, quand ils tombent sur une splendide demeure située dans un village en tout point idyllique, ils n'hésitent pas un seul instant et acquièrent le bien les yeux fermés, déterminés à enfin s'offrir l'existence dont ils rêvent. Mais à peine installés, ils comprennent que l'agent immobilier a omis de préciser un détail qui risque fort de changer la donne : leur immense jardin fait office de terrain de chasse pour leurs peu commodes voisins... - Critique : Un couple de Parisiens (la chanteuse Camille Lou, l’humoriste Hakim Jemili) emménage avec ses deux enfants en province, dans un ancien corps de ferme dont le terrain est en servitude – la chasse y est autorisée. Alors que la bande-annonce promettait un concours musclé de farces et attrapes, façon Nos pires voisins, entre néo-ruraux et habitants du village, la trajectoire de Chasse gardée s’avère, en fait, imprévisible. Les réalisateurs – le débutant Antonin Fourlon et l’expérimenté Frédéric Forestier – font preuve d’une maîtrise indéniable du comique de répétition, à mèche courte (la ribambelle des clichés sur Paris) comme à mèche longue (les consignes de sécurité avant chaque battue). L’ensemble culmine avec un banquet moyenâgeux, rythmé par des chansons paillardes, sur le modèle de celui des Vikings (Richard Fleischer, 1958). Bien sûr, la présence de Didier Bourdon en chef de meute renvoie au sketch culte des Inconnus – diffusé sur Antenne 2 en 1991 –, qui sert de soubassement comique, irriguant toutes les séquences, du rabâchage à volonté de l’expression « tirer fichant » jusqu’à une référence explicite, quand l’intrigue oppose finalement un « mauvais » chasseur aux « bons » chasseurs. Dans sa catégorie – la comédie grand public –, le film s’inspire des plus modernes de ses contemporains. De petites trouvailles de mise en scène (le récit en flash-back d’un protagoniste, sans cesse interrompu) lui donnent un rythme enlevé, proche de celui des productions « Bande à Fifi » (Alibi.com, Nicky Larson), dont il emprunte les acteurs fétiches : Bourdon, donc, et Chantal Ladesou en agente immobilière malhonnête. Sans oublier le personnage touchant incarné par Julien Pestel, second couteau du « Palmashow » (La Folle Histoire de Max et Léon, Les Vedettes). Entre nécessités commerciales (l’incertitude de rentabiliser une œuvre de multiplexe farouchement anti-chasse) et authentique problème de société (les tirs près des habitations, entraînant des accidents parfois mortels), le scénario tient de l’exercice d’équilibriste. Sans surprise, il s’avère moins offensif que ledit sketch, Bourdon ayant mis de l’eau dans son vin. Les auteurs doivent, alors, ruser pour rendre le discours militant plus subtil. Il s’agit de présenter la chasse comme un délire paramilitaire – alignements de miradors, tenues de camouflage, cors utilisés façon clairons –, en rappelant qu’elle constitue aussi un lien social. Puis de pousser, mine de rien, les chasseurs vers une pratique plus raisonnable, moins obsessionnelle, moins dangereuse.
Année : 2023
De : Frédéric Forestier
Avec : André Penvern, Camille Lou, Chantal Ladesou, Didier Bourdon, Guillaume Bouchède, Hakim Jemili, Isabelle Candelier, Jean-François Cayrey, Julien Pestel, Séverine Warneys, Thierry Lhermitte, Théo Gross
Prime Video : 11 octobre
Alors qu’un gang de braqueurs sème le chaos à Paris et humilie la police depuis des mois, le Ministre de l’Intérieur veut du sang neuf à la tête de l’enquête : Alia est marseillaise, explosive et ingérable, Hugo est parisien, major de promo et méticuleux. Bref, ils ont tout pour se détester. Une alliance forcée, pour le meilleur et pour le pire… et plus si affinités ?
De : Frédéric Forestier
Avec : Inès Reg, Kévin Debonne, Vincent Rottiers, Moussa Maaskri, François Neycken, Pierre Olivier, Hugo Gonzalez