Télévision : 14 avril à 21:10-23:10 sur TF1
film : comédie
Pour échapper à la convoitise de Brutus, le fils machiavélique de César, une princesse grecque, la douce Irina, annonce que son coeur ira au champion des prochains Jeux olympiques. Pour Alafolix, c'est un drame. Car ce jeune Gaulois éperdument amoureux d'Irina n'a pas la condition physique pour affronter les plus grands athlètes de l'Empire romain. C'est alors qu'il se tourne vers Panoramix. Grâce à sa potion magique, il peut l'aider. Amusé à l'idée d'infliger une nouvelle défaite aux Romains, le vieux druide se laisse convaincre. A la seule condition qu'Astérix et Obélix accompagnent le jeune homme à Olympie... - Critique : Il faut rendre à Thomas Langmann ce qui appartient à Thomas Langmann : non pas d’avoir eu l’idée très ancienne d’adapter en live Astérix (Louis de Funès lui-même fut naguère envisagé pour le rôle du Gaulois futé !) mais d’aller au bout de ses envies. Langmann a d’abord tanné son père, Claude Berri, pour que celui-ci produise une première adaptation, Astérix et Obélix contre César (1998), de Claude Zidi. Le fils est maintenant directement passé aux commandes, comme producteur et coréalisateur avec Frédéric Forestier. Ce jeune homme fluet devenu l’un des plus grands entrepreneurs du cinéma français – c’est aussi lui qui produit la saga sur Mesrine, avec Vincent Cassel – n’a pas lésiné sur les moyens : 80 millions d’euros de budget et une sortie simultanée dans toute l’Europe (sur 5 000 écrans !) pour une superproduction au casting de choc, si long à énumérer qu’il est presque plus facile de pointer les absents (tiens, il n’y a pas Dujardin…). Tous ces superlatifs s’arrêtent hélas ici. Astérix aux jeux Olympiques se révèle un spectacle assez médiocre. En tout cas nettement moins désopilant et vif que le deuxième opus, Mission : Cléopâtre, signé Chabat, de très loin le meilleur de la série. Avec l’appui d’Uderzo, Langmann a voulu revenir à une adaptation plus fidèle. Fini donc, le délire et les digressions d’Edouard Baer ou de Jamel Debbouze. Place à une action circonscrite, concentrée dans le décor plutôt moche d’un stade olympique où se déroulent ces fameux Jeux. Pénurie de gags Il devrait y avoir du sport, mais le rythme est plan-plan. C’est fâcheux, surtout pour une histoire qui carbure à la potion magique. Parfaitement conforme à sa marionnette des Guignols, incapable donc de caricaturer ce qui l’est déjà, Delon alias César n’est jamais drôle. Clovis Cornillac (Astérix) et Gérard Depardieu (Obélix) ont à peine le temps de se distinguer, leurs personnages étant relégués au second plan. Reste l’incontrôlable Poelvoorde qui, en Brutus, parvient de temps à autre à faire rire, mais moins grâce à ses répliques qu’à ses mimiques dignes de Tex Avery – on aime beaucoup sa tête pétrifiée face aux hurlements d’un lutteur faisant deux fois sa taille. Les effets spéciaux ne compensent pas la pénurie de gags. La satire pèse encore plus lorsque les scénaristes font dans le clin d’œil, en allant puiser dans un patrimoine bien français (une chanson de Johnny, les titres des classiques de Delon…) ou en convoquant des sportifs encore plus bankable que les acteurs (Zidane, Schumacher, Tony Parker). On se croirait à Noël. Côté promotion, tout le monde insiste d’ailleurs sur le caractère bon enfant et familial de l’entreprise – comme si Mission : Cléopâtre, « d’obédience Canal+ », ne l’était pas. La différence se tient peut-être là : dans cette vision passéiste de la famille, produit d’un populisme écrasant, propre à TF1.
Année : 2008
De : Frédéric Forestier
Avec : Alain Delon, Alexandre Astier, Benoît Poelvoorde, Clovis Cornillac, Elie Semoun, Franck Dubosc, Gérard Depardieu, Jean-Pierre Cassel, José Garcia, Santiago Segura, Stéphane Rousseau, Vanessa Hessler