Tom Dingler : passages TV

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Daaaaaalí

Télévision : 22 novembre à 17:57-19:13 sur Canal +

film : comédie

Fin des années 1970. Malgré les avertissements de Jérôme, son supérieur, Judith se lance dans un nouveau projet dont elle ignore la difficulté. En effet, la jeune journaliste se met en tête d'obtenir une interview de Salvador Dalí, peintre aussi excentrique qu'imprévisible. Après avoir difficilement convaincu l'artiste d'accepter de la rencontrer, Judith voit l'homme prendre la poudre d'escampette lorsqu'il se rend compte de l'absence de caméra lors de leur rendez-vous. Obstinée et persévérante, Judith décide alors de changer ses plans et de réaliser un simple documentaire, une tâche qui se révèle finalement tout aussi complexe... - Critique : Pisser dans un violon ? Dites plutôt « Pisser comme un piano. » C’est la première image de ce film : un jet d’eau coule d’un superbe piano à queue, surmonté d’un ravissant petit arbuste, au milieu d’une vaste plaine. Du Dalí ? Absolument, il s’agit même d’une citation de sa Fontaine nécrophilique. Le réalisateur Quentin Dupieux et le peintre ont beaucoup en commun. Pas étonnant de voir le premier, par ailleurs fan de Buñuel, lancer un tel hommage au second. Et si c’est la première fois, en treize longs métrages, que le cinéaste représente un homme ayant réellement existé, inutile de préciser que ceci n’est pas un biopic habituel. D’abord, il n’y a pas un mais six Salvador Dalí à l’écran (Édouard Baer, Jonathan Cohen, Gilles Lellouche, Pio Marmaï, Didier Flamand et un certain Boris Gillot), d’où le nombre de « a » aaaaaa-llongeant le titre. Ensuite, le personnage principal est moins Dalí que Judith Rochant (Anaïs Demoustier), une journaliste déterminée à réaliser un documentaire sur l’artiste. Son producteur lui accorde une caméra « gigantesque » qui ne manque pas d’exciter la star, mais tout un tas d’obstacles vont perturber son projet. Ces obstacles semblent souvent sortis d’un rêve, comme ces curieuses tendances à faire du sur-place, à revenir en arrière, à faire des boucles, à malaxer le temps, toutes choses là encore étrangères aux biopics classiques. Il est rare qu’on file droit chez Quentin Dupieux, on a plutôt tendance à ne pas trop avancer. On se pose pour raconter des histoires (Fumer fait tousser), on a des idées fixes (s’habiller en Daim), on est enfermé dans un théâtre (Yannick), dans une maison (Incroyable mais vrai)… Cette fois, quand le Dalí d’Édouard Baer arrive dans un hôtel et sort de l’ascenseur, il met plusieurs minutes à parcourir un couloir d’une vingtaine de mètres. Ce trucage élémentaire – c’est le montage qui s’en charge – permet de saisir le projet : faire du Dalí avec les outils du cinéma. Le film ne va cesser de jouer ainsi avec le temps et l’espace. Avec Dalí, le temps est mou, les montres dégoulinent, ce qui rejoint la temporalité onirique de Dupieux. Judith Rochant s’endort au tout début, puis donne l’impression qu’elle est « bloquée dans un cauchemar » jusqu’à la fin… Quentin Dupieux s’amuse de la mégalomanie de Dalí, premier artiste star, qui a construit son statut comme on sculpte une statue, et dont il fracture l’égocentrisme en lui collant comme interprètes six acteurs, parfaitement interchangeables. Certains sont excellents (Édouard Baer), d’autres moins (Pio Marmaï), mais ces dissonances mêmes pétrissent la matière du film, entièrement constituée de décalages et de paradoxes. Regardez en vidéo l’avis de nos critiques

Année : 2023

Avec : Agnès Hurstel, Anaïs Demoustier, Catherine Schaub-Abkarian, Didier Flamand, Edouard Baer, Gilles Lellouche, Jean-Marie Winling, Jonathan Cohen, Marie Bunel, Pio Marmaï, Romain Duris, Tom Dingler

Dimanche dernier
 

Daaaaaalí

Télévision : 17 novembre à 21:09-22:26 sur Canal +

film : comédie

Fin des années 1970. Malgré les avertissements de Jérôme, son supérieur, Judith se lance dans un nouveau projet dont elle ignore la difficulté. En effet, la jeune journaliste se met en tête d'obtenir une interview de Salvador Dalí, peintre aussi excentrique qu'imprévisible. Après avoir difficilement convaincu l'artiste d'accepter de la rencontrer, Judith voit l'homme prendre la poudre d'escampette lorsqu'il se rend compte de l'absence de caméra lors de leur rendez-vous. Obstinée et persévérante, Judith décide alors de changer ses plans et de réaliser un simple documentaire, une tâche qui se révèle finalement tout aussi complexe... - Critique : Pisser dans un violon ? Dites plutôt « Pisser comme un piano. » C’est la première image de ce film : un jet d’eau coule d’un superbe piano à queue, surmonté d’un ravissant petit arbuste, au milieu d’une vaste plaine. Du Dalí ? Absolument, il s’agit même d’une citation de sa Fontaine nécrophilique. Le réalisateur Quentin Dupieux et le peintre ont beaucoup en commun. Pas étonnant de voir le premier, par ailleurs fan de Buñuel, lancer un tel hommage au second. Et si c’est la première fois, en treize longs métrages, que le cinéaste représente un homme ayant réellement existé, inutile de préciser que ceci n’est pas un biopic habituel. D’abord, il n’y a pas un mais six Salvador Dalí à l’écran (Édouard Baer, Jonathan Cohen, Gilles Lellouche, Pio Marmaï, Didier Flamand et un certain Boris Gillot), d’où le nombre de « a » aaaaaa-llongeant le titre. Ensuite, le personnage principal est moins Dalí que Judith Rochant (Anaïs Demoustier), une journaliste déterminée à réaliser un documentaire sur l’artiste. Son producteur lui accorde une caméra « gigantesque » qui ne manque pas d’exciter la star, mais tout un tas d’obstacles vont perturber son projet. Ces obstacles semblent souvent sortis d’un rêve, comme ces curieuses tendances à faire du sur-place, à revenir en arrière, à faire des boucles, à malaxer le temps, toutes choses là encore étrangères aux biopics classiques. Il est rare qu’on file droit chez Quentin Dupieux, on a plutôt tendance à ne pas trop avancer. On se pose pour raconter des histoires (Fumer fait tousser), on a des idées fixes (s’habiller en Daim), on est enfermé dans un théâtre (Yannick), dans une maison (Incroyable mais vrai)… Cette fois, quand le Dalí d’Édouard Baer arrive dans un hôtel et sort de l’ascenseur, il met plusieurs minutes à parcourir un couloir d’une vingtaine de mètres. Ce trucage élémentaire – c’est le montage qui s’en charge – permet de saisir le projet : faire du Dalí avec les outils du cinéma. Le film ne va cesser de jouer ainsi avec le temps et l’espace. Avec Dalí, le temps est mou, les montres dégoulinent, ce qui rejoint la temporalité onirique de Dupieux. Judith Rochant s’endort au tout début, puis donne l’impression qu’elle est « bloquée dans un cauchemar » jusqu’à la fin… Quentin Dupieux s’amuse de la mégalomanie de Dalí, premier artiste star, qui a construit son statut comme on sculpte une statue, et dont il fracture l’égocentrisme en lui collant comme interprètes six acteurs, parfaitement interchangeables. Certains sont excellents (Édouard Baer), d’autres moins (Pio Marmaï), mais ces dissonances mêmes pétrissent la matière du film, entièrement constituée de décalages et de paradoxes. Regardez en vidéo l’avis de nos critiques Daaaaaalí, de Quentin Dupieux. Avec Anaïs Demoustier, Édouard Baer, Jonathan Cohen, Gilles Lellouche, Pio Marmaï, Romain Duris. Sortie le 7 février.

Année : 2023

Avec : Agnès Hurstel, Anaïs Demoustier, Catherine Schaub-Abkarian, Didier Flamand, Edouard Baer, Gilles Lellouche, Jean-Marie Winling, Jonathan Cohen, Marie Bunel, Pio Marmaï, Romain Duris, Tom Dingler

Dimanche dernier
 

Daaaaaalí

Télévision : 17 novembre à 21:09-22:25 sur Canal +

film : comédie

Fin des années 1970. Malgré les avertissements de Jérôme, son supérieur, Judith se lance dans un nouveau projet dont elle ignore la difficulté. En effet, la jeune journaliste se met en tête d'obtenir une interview de Salvador Dalí, peintre aussi excentrique qu'imprévisible. Après avoir difficilement convaincu l'artiste d'accepter de la rencontrer, Judith voit l'homme prendre la poudre d'escampette lorsqu'il se rend compte de l'absence de caméra lors de leur rendez-vous. Obstinée et persévérante, Judith décide alors de changer ses plans et de réaliser un simple documentaire, une tâche qui se révèle finalement tout aussi complexe... - Critique : Pisser dans un violon ? Dites plutôt « Pisser comme un piano. » C’est la première image de ce film : un jet d’eau coule d’un superbe piano à queue, surmonté d’un ravissant petit arbuste, au milieu d’une vaste plaine. Du Dalí ? Absolument, il s’agit même d’une citation de sa Fontaine nécrophilique. Le réalisateur Quentin Dupieux et le peintre ont beaucoup en commun. Pas étonnant de voir le premier, par ailleurs fan de Buñuel, lancer un tel hommage au second. Et si c’est la première fois, en treize longs métrages, que le cinéaste représente un homme ayant réellement existé, inutile de préciser que ceci n’est pas un biopic habituel. D’abord, il n’y a pas un mais six Salvador Dalí à l’écran (Édouard Baer, Jonathan Cohen, Gilles Lellouche, Pio Marmaï, Didier Flamand et un certain Boris Gillot), d’où le nombre de « a » aaaaaa-llongeant le titre. Ensuite, le personnage principal est moins Dalí que Judith Rochant (Anaïs Demoustier), une journaliste déterminée à réaliser un documentaire sur l’artiste. Son producteur lui accorde une caméra « gigantesque » qui ne manque pas d’exciter la star, mais tout un tas d’obstacles vont perturber son projet. Ces obstacles semblent souvent sortis d’un rêve, comme ces curieuses tendances à faire du sur-place, à revenir en arrière, à faire des boucles, à malaxer le temps, toutes choses là encore étrangères aux biopics classiques. Il est rare qu’on file droit chez Quentin Dupieux, on a plutôt tendance à ne pas trop avancer. On se pose pour raconter des histoires (Fumer fait tousser), on a des idées fixes (s’habiller en Daim), on est enfermé dans un théâtre (Yannick), dans une maison (Incroyable mais vrai)… Cette fois, quand le Dalí d’Édouard Baer arrive dans un hôtel et sort de l’ascenseur, il met plusieurs minutes à parcourir un couloir d’une vingtaine de mètres. Ce trucage élémentaire – c’est le montage qui s’en charge – permet de saisir le projet : faire du Dalí avec les outils du cinéma. Le film ne va cesser de jouer ainsi avec le temps et l’espace. Avec Dalí, le temps est mou, les montres dégoulinent, ce qui rejoint la temporalité onirique de Dupieux. Judith Rochant s’endort au tout début, puis donne l’impression qu’elle est « bloquée dans un cauchemar » jusqu’à la fin… Quentin Dupieux s’amuse de la mégalomanie de Dalí, premier artiste star, qui a construit son statut comme on sculpte une statue, et dont il fracture l’égocentrisme en lui collant comme interprètes six acteurs, parfaitement interchangeables. Certains sont excellents (Édouard Baer), d’autres moins (Pio Marmaï), mais ces dissonances mêmes pétrissent la matière du film, entièrement constituée de décalages et de paradoxes. Regardez en vidéo l’avis de nos critiques

Année : 2023

Avec : Agnès Hurstel, Anaïs Demoustier, Catherine Schaub-Abkarian, Didier Flamand, Edouard Baer, Gilles Lellouche, Jean-Marie Winling, Jonathan Cohen, Marie Bunel, Pio Marmaï, Romain Duris, Tom Dingler