Télévision : 9 décembre à 21:05-22:55 sur France 3
film : comédie dramatique
A la fin des années 1960, Paulette Van der Beck dirige une école de jeunes filles. Elle veut en faire de bonnes épouses, qui resteront au foyer au service de leurs maris. Sa vie bascule quand son mari meurt brutalement. A l'ouverture du testament, elle découvre qu'il était criblé de dettes. Déboussolée, elle va devoir prendre son destin en main. André Grunvald, le notaire de son défunt mari, tombe sous son charme et lui fait une cour effrénée. Paulette se dérobe tandis que ses élèves, poussées par le vent de liberté de mai 1968, commencent à se rebiffer et à rêver à plus d'émancipation et à la fin du patriarcat... - Critique : Paulette dirige avec son mari une école ménagère dans la campagne alsacienne. En 1967, on enseigne aux jeunes filles les « piliers » qui en feront de parfaites compagnes : cuisine, repassage, couture, « oubli de soi »… Quand son époux trépasse, Paulette affronte des échéances et une liberté toutes neuves… Martin Provost (Séraphine, Violette) invite le vent frais de la révolution féministe à décoiffer La Bonne Épouse et offre à ses actrices une comédie en or. Étincelante, Juliette Binoche aborde Paulette par le corps, tout en contenance et manières au début, mais aussi par la voix, haut perchée, empêchée. À ses côtés, Yolande Moreau et Noémie Lvovsky excellent, l’une en adolescente attardée fan d’Adamo, l’autre en nonne revêche. Chez les quinquas comme chez les élèves, le film débusque partout de la sororité. Quand on craint de voir Paulette et sa belle-sœur se brouiller pour les beaux yeux d’un banquier providentiel (Édouard Baer, étourdissant de charme), il règle la question avec une grâce touchante. De l’achat d’un pantalon à l’obtention d’un premier chéquier, La Bonne Épouse fonce vers l’émancipation dans une joie communicative.
Année : 2020
Avec : Anamaria Vartolomei, Armelle, Edouard Baer, François Berléand, Juliette Binoche, Lily Taieb, Marie Zabukovec, Mehdi Kerkouche, Noémie Lvovsky, Pauline Briand, Philippe Morand, Stéphane Bissot, Yolande Moreau
Télévision : 6 décembre à 17:17-19:15 sur Canal +
film : biographie
Au début des années 1890, à Paris. Jeune peintre adepte d'un style avant-gardiste qu'il promeut aux côtés d'autres artistes engagés, Pierre Bonnard possède un indéniable talent et semble promis à un bel avenir. Un jour, au détour d'une balade, il fait la connaissance de Marthe, une jeune et jolie fleuriste à laquelle il propose immédiatement de devenir son modèle. Flattée et séduite, celle-ci se laisse entraîner dans une relation avec Pierre qui en fait rapidement sa seule et unique muse. Marthe, enfermée dans d'inavouables mensonges, ignore à cet instant que cette romance va finir par provoquer sa propre perte... - Critique : Un élan admiratif traverse ce film qui s’ouvre, en 1893, sur les premiers traits de crayon graciles qu’inspire au peintre Pierre Bonnard (1867-1947) une inconnue rencontrée dans la rue qui deviendra sa femme, Marthe Bonnard (1869-1942). De l’immobilité de la séance de pose, jaillit un mouvement qui rapproche les corps, les lance dans une course vers le plaisir, la joie, la beauté. Et les fait entrer dans la ronde de la vie d’artiste, à cette époque miraculeuse où, depuis Giverny, Claude Monet pouvait descendre la Seine en barque jusqu’à Vernon pour déjeuner sous les arbres, chez les Bonnard. Dans de très belles lumières du chef-opérateur Guillaume Schiffman et avec un duo Cécile de France-Vincent Macaigne qui s’empare passionnément de ce couple célèbre, le réalisateur de Séraphine (2008) recrée un enchantement amoureux et pictural. Au lieu de se plier à l’exercice d’une traditionnelle biographie filmée, il nous invite à entrer dans la force de vie qui a fait naître une des œuvres les plus impressionnantes de l’histoire de la peinture. La muse, l’idole, l’amante délaissée, l’intendante… En cherchant cette vérité, c’est l’ombre que trouve Martin Provost. Le mystère d’un couple où la femme fut tout autant éclairée qu’éclipsée par un homme qui ne cessa jamais de l’aimer mais refusa de lui être fidèle, de lui donner un enfant et, pendant longtemps, de l’épouser. Aux côtés de Pierre Bonnard, Marthe ne trouva de place qu’en acceptant d’en changer sans cesse. Elle fut la muse, l’idole, l’amante délaissée, l’intendante préposée aux préoccupations pratiques, l’âme sœur aussi, lorsqu’elle osa peindre ses propres tableaux et s’affirmer sur le terrain du maître. Traversé par des interrogations très actuelles sur la condition féminine, cette chronique attentive d’une union qui dura plus d’un demi-siècle célèbre l’art sans l’idéaliser. L’aventure de Bonnard avec une jeune admiratrice au destin tragique, Renée Monchaty (Stacy Martin), vient révéler comment celui qu’on appelle d’une manière un peu simplificatrice « le peintre du bonheur » est un solitaire dont le génie coloriste se double d’une exigence inlassable, inflexible. Une dureté que Marthe comprend et semble citer en exemple quand elle reproche à la mécène Misia Sert (Anouk Grinberg) d’avoir négligé ses dons de pianiste en cédant aux plaisirs des mondanités. L’art implique des sacrifices : avec les Bonnard, Martin Provost nous parle d’une vie à deux où la peinture a pu prendre toute la place, un ménage à trois avec la création, offrant l’émerveillement en retour. Une histoire d’amour à nulle autre pareille, donnée à partager comme une éternelle source d’inspiration.
Année : 2023
Avec : André Marcon, Anouk Grinberg, Cécile De France, César Domboy, Grégoire Leprince-Ringuet, Hélène Alexandridis, Jonathan Frajenberg, Marcel Gonzalez, Peter Van, Stacy Martin, Stanislas Merhar, Vincent Macaigne
Télévision : 6 décembre à 17:15-19:15 sur Canal +
film : biographie
Au début des années 1890, à Paris. Jeune peintre adepte d'un style avant-gardiste qu'il promeut aux côtés d'autres artistes engagés, Pierre Bonnard possède un indéniable talent et semble promis à un bel avenir. Un jour, au détour d'une balade, il fait la connaissance de Marthe, une jeune et jolie fleuriste à laquelle il propose immédiatement de devenir son modèle. Flattée et séduite, celle-ci se laisse entraîner dans une relation avec Pierre qui en fait rapidement sa seule et unique muse. Marthe, enfermée dans d'inavouables mensonges, ignore à cet instant que cette romance va finir par provoquer sa propre perte... - Critique : Un élan admiratif traverse ce film qui s’ouvre, en 1893, sur les premiers traits de crayon graciles qu’inspire au peintre Pierre Bonnard (1867-1947) une inconnue rencontrée dans la rue qui deviendra sa femme, Marthe Bonnard (1869-1942). De l’immobilité de la séance de pose, jaillit un mouvement qui rapproche les corps, les lance dans une course vers le plaisir, la joie, la beauté. Et les fait entrer dans la ronde de la vie d’artiste, à cette époque miraculeuse où, depuis Giverny, Claude Monet pouvait descendre la Seine en barque jusqu’à Vernon pour déjeuner sous les arbres, chez les Bonnard. Dans de très belles lumières du chef-opérateur Guillaume Schiffman et avec un duo Cécile de France-Vincent Macaigne qui s’empare passionnément de ce couple célèbre, le réalisateur de Séraphine (2008) recrée un enchantement amoureux et pictural. Au lieu de se plier à l’exercice d’une traditionnelle biographie filmée, il nous invite à entrer dans la force de vie qui a fait naître une des œuvres les plus impressionnantes de l’histoire de la peinture. La muse, l’idole, l’amante délaissée, l’intendante… En cherchant cette vérité, c’est l’ombre que trouve Martin Provost. Le mystère d’un couple où la femme fut tout autant éclairée qu’éclipsée par un homme qui ne cessa jamais de l’aimer mais refusa de lui être fidèle, de lui donner un enfant et, pendant longtemps, de l’épouser. Aux côtés de Pierre Bonnard, Marthe ne trouva de place qu’en acceptant d’en changer sans cesse. Elle fut la muse, l’idole, l’amante délaissée, l’intendante préposée aux préoccupations pratiques, l’âme sœur aussi, lorsqu’elle osa peindre ses propres tableaux et s’affirmer sur le terrain du maître. Traversé par des interrogations très actuelles sur la condition féminine, cette chronique attentive d’une union qui dura plus d’un demi-siècle célèbre l’art sans l’idéaliser. L’aventure de Bonnard avec une jeune admiratrice au destin tragique, Renée Monchaty (Stacy Martin), vient révéler comment celui qu’on appelle d’une manière un peu simplificatrice « le peintre du bonheur » est un solitaire dont le génie coloriste se double d’une exigence inlassable, inflexible. Une dureté que Marthe comprend et semble citer en exemple quand elle reproche à la mécène Misia Sert (Anouk Grinberg) d’avoir négligé ses dons de pianiste en cédant aux plaisirs des mondanités. L’art implique des sacrifices : avec les Bonnard, Martin Provost nous parle d’une vie à deux où la peinture a pu prendre toute la place, un ménage à trois avec la création, offrant l’émerveillement en retour. Une histoire d’amour à nulle autre pareille, donnée à partager comme une éternelle source d’inspiration.
Année : 2023
Avec : André Marcon, Anouk Grinberg, Cécile De France, César Domboy, Grégoire Leprince-Ringuet, Hélène Alexandridis, Jonathan Frajenberg, Marcel Gonzalez, Peter Van, Stacy Martin, Stanislas Merhar, Vincent Macaigne