Télévision : 25 janvier à 21:00-22:10 sur France 4
film : comédie dramatique
Il y a dix ans, Marianne a hésité entre Abel et Paul, deux amis. Elle a finalement choisi Paul dont elle a eu un fils, Joseph. Désormais veuve, Marianne renoue avec Abel, que Joseph, 8 ans, n'apprécie guère comme père de substitution. Les choses se compliquent un peu plus quand Eve, la jeune soeur de Paul, est irrésistiblement attirée par Abel. Elle révèle à Marianne qu'elle a toujours été amoureuse de lui et lui demande de lui laisser le jeune homme. Marianne refuse, la guerre est donc déclarée entre les deux femmes... - Critique : Abel et Marianne s’aiment et vivent ensemble depuis plus de trois ans. Mais, un matin, elle lui annonce une nouvelle à triple détente : elle est enceinte. Lui s’en réjouit. Sauf, ajoute-elle, que ce n’est pas lui le père, mais Paul, son meilleur ami, avec lequel elle a une liaison. Une catastrophe n’arrivant jamais seule, elle complète en annonçant qu’elle va se marier, c’est imminent, avec Paul. La séquence, vive, cocasse, est formidable, car elle déjoue totalement notre attente, tant à travers le ton exquis de Marianne, tout en candeur perverse, que dans l’acceptation et la docilité d’Abel, hébété, qui quitte sans rien dire l’appartement, chutant dans les escaliers. La suite sera dans le même esprit burlesque, mais mâtiné d’un autre genre, a priori incompatible : le film à suspense, façon Hitchcock. Dix ans ont passé. Abel retrouve Marianne à l’enterrement de Paul. Peu après, l’ex-homme trompé cherche à reconquérir la veuve, comme dans une comédie du remariage. Mais il y a maintenant entre eux Joseph, le fils, 10 ans. Celui-ci voit d’un mauvais œil l’arrivée d’Abel et le lui fait bien comprendre, tout en lui glissant un secret lourd de conséquence : « Papa, c’est maman qui l’a tué. » Une invention d’enfant ? Le mini-Hercule Poirot, au regard quelque peu inquiétant, dispose même d’indices, à même d’inquiéter Abel. Vif, savoureux mais aussi légèrement angoissant, tel est donc ce second long métrage de Louis Garrel. Après Les Deux Amis (2015), qui sondait la complexité de l’amitié, l’acteur-réalisateur s’essaie à autre chose, de moins littéraire. Après le triangle amoureux, un quatuor, composé de deux femmes et de deux hommes, dont Paul, décédé, qu’on ne voit jamais mais qui vient toujours s’interposer d’une façon ou d’une autre dans les discussions. L’autre femme, c’est Eve (Lily-Rose Depp), la sœur de Paul, folle amoureuse d’Abel depuis l’adolescence et au charme ravageur. Aux quatre adultes, il faut ajouter l’enfant, Joseph (Joseph Engel, formidable d’étrangeté), personnage central et véritable trouvaille du film. A travers lui, Louis Garrel explore la relation de (beau-)parent à enfant, les liens du sang et l’adoption, de manière à la fois ludique et profonde. Avec ce thème de la filiation, le fils de Philippe Garrel s’inscrit clairement dans une histoire du cinéma, en s’amusant à citer ou à détourner tous les pères de la Nouvelle Vague, de Truffaut au Chabrol de La Femme infidèle. La fidélité du titre, il faut aussi l’entendre d’un point de vue artistique : Louis Garrel assume un héritage et le fait fructifier. Marianne cache-t-elle réellement quelque chose ? Joseph est-il un enfant « normal » ? Ces questions décisives sont formulées comme des devinettes glacées dans ce film d’hiver, où Paris semble déserté, où tout est feutré. Finement ciselé, concis (jusque dans sa durée, exceptionnellement courte) : on se love avec plaisir dans un tel cocon.
Année : 2018
Avec : Bakary Sangaré, Birane Ba, Dali Benssalah, Diane Courseille, Joseph Engel, Julia Banas, Kiara Carrière, Laetitia Casta, Lily-Rose Depp, Louis Garrel, Léonie Bachelard, Vladislav Galard
Télévision : 23 janvier à 03:05-04:41 sur Canal +
film : drame
Engagée dans une relation monotone avec un conjoint tyrannique, Sophie subit son morne quotidien. La vie de la mère de famille bascule quand elle croise la route de Claude, un séduisant et mystérieux quadragénaire. Sous le charme, elle ne tarde pas à découvrir que ce dernier est en réalité un braqueur de banque. Peu après le début de leur idylle, Claude est arrêté à la suite d'un hold-up qui a très mal tourné et durant lequel un homme a perdu la vie. Il est incarcéré après avoir été condamné à une lourde peine. Bouleversée, Sophie refuse pourtant de renoncer à cet amour impossible, soutenue par la mère de son amant... - Critique : On se souvient de la mère fantasque et fleur bleue qu’avait imaginée Louis Garrel pour le jeune homme qu’il jouait dans son film, L’Innocent (2022) : une femme qui donnait des cours de théâtre en prison, comme l’avait fait la vraie maman de l’acteur, Brigitte Sy. C’est elle, cette fois, qui vient nous parler d’amour en milieu carcéral. Le ton n’est plus à la comédie, la réalisatrice fait vibrer des émois avec lesquels on ne badine pas : la fatale attraction qui naît, dans un bar, entre Sophie (Laetitia Casta) et Claude (Damien Bonnard). Il n’a pas de métier, il « bricole », et elle n’est que « la femme à José », un autre petit voyou. Mais sur l’écran, Sophie et Claude sont beaux comme Marlene Dietrich et Jean Gabin. Leurs regards les aimantent, leurs sourires débordent de désir. Et que lui se retrouve, un sale matin, derrière les barreaux n’y changera rien. Un peu d’éternité passe dans ce film, qui commence dans les années 1990 et traverse le long temps de la séparation en préservant une vision presque à l’ancienne de la pègre et de la relation romantique, montrée dans sa noblesse d’âme. À travers Sophie, qui parle de Claude comme d’un « mec du XIXᵉ siècle », et à travers la mère de celui-ci, beau personnage d’ex-toxicomane joué par Béatrice Dalle, Brigitte Sy s’intéresse à des sentiments intemporels. Elle raconte l’amour des femmes, en dit la force admirable et parfois dangereuse, tant la générosité du cœur peut aller de pair avec une forme d’aveuglement… Par-delà des péripéties de film de gangsters un peu trop simplifiées, Le bonheur est pour demain interroge avec beaucoup de vérité les paradoxes du manque affectif, moteur et obstacle dans la passion vécue au parloir, puisque la prison, à la fois, attise l’envie d’être ensemble et en prolonge l’impossibilité. Un regard féminin engagé et subtil, porté par des interprètes enthousiasmants.
Année : 2023
Avec : Azel Garrel-Casta, Béatrice Dalle, Damien Bonnard, Eric Beauchamps, Félix Verhaverbeke, Guillaume Verdier, Karl Achard, Laetitia Casta, Malik Tadj, Nicolette Picheral, Russier Coralie, Sarah Le
Télévision : 23 janvier à 03:02-04:38 sur Canal +
film : drame
Engagée dans une relation monotone avec un conjoint tyrannique, Sophie subit son morne quotidien. La vie de la mère de famille bascule quand elle croise la route de Claude, un séduisant et mystérieux quadragénaire. Sous le charme, elle ne tarde pas à découvrir que ce dernier est en réalité un braqueur de banque. Peu après le début de leur idylle, Claude est arrêté à la suite d'un hold-up qui a très mal tourné et durant lequel un homme a perdu la vie. Il est incarcéré après avoir été condamné à une lourde peine. Bouleversée, Sophie refuse pourtant de renoncer à cet amour impossible, soutenue par la mère de son amant... - Critique : On se souvient de la mère fantasque et fleur bleue qu’avait imaginée Louis Garrel pour le jeune homme qu’il jouait dans son film, L’Innocent (2022) : une femme qui donnait des cours de théâtre en prison, comme l’avait fait la vraie maman de l’acteur, Brigitte Sy. C’est elle, cette fois, qui vient nous parler d’amour en milieu carcéral. Le ton n’est plus à la comédie, la réalisatrice fait vibrer des émois avec lesquels on ne badine pas : la fatale attraction qui naît, dans un bar, entre Sophie (Laetitia Casta) et Claude (Damien Bonnard). Il n’a pas de métier, il « bricole », et elle n’est que « la femme à José », un autre petit voyou. Mais sur l’écran, Sophie et Claude sont beaux comme Marlene Dietrich et Jean Gabin. Leurs regards les aimantent, leurs sourires débordent de désir. Et que lui se retrouve, un sale matin, derrière les barreaux n’y changera rien. Un peu d’éternité passe dans ce film, qui commence dans les années 1990 et traverse le long temps de la séparation en préservant une vision presque à l’ancienne de la pègre et de la relation romantique, montrée dans sa noblesse d’âme. À travers Sophie, qui parle de Claude comme d’un « mec du XIXᵉ siècle », et à travers la mère de celui-ci, beau personnage d’ex-toxicomane joué par Béatrice Dalle, Brigitte Sy s’intéresse à des sentiments intemporels. Elle raconte l’amour des femmes, en dit la force admirable et parfois dangereuse, tant la générosité du cœur peut aller de pair avec une forme d’aveuglement… Par-delà des péripéties de film de gangsters un peu trop simplifiées, Le bonheur est pour demain interroge avec beaucoup de vérité les paradoxes du manque affectif, moteur et obstacle dans la passion vécue au parloir, puisque la prison, à la fois, attise l’envie d’être ensemble et en prolonge l’impossibilité. Un regard féminin engagé et subtil, porté par des interprètes enthousiasmants.
Année : 2023
Avec : Azel Garrel-Casta, Béatrice Dalle, Damien Bonnard, Eric Beauchamps, Félix Verhaverbeke, Guillaume Verdier, Karl Achard, Laetitia Casta, Malik Tadj, Nicolette Picheral, Russier Coralie, Sarah Le
DVD/Blu-ray : 24 octobre 2024
Editeur : La Traverse
De : Damien Odoul
Avec : Laetitia Casta, Benoît Magimel, Mattéo Tardito, Sagamore Stévenin, Pierre Richard, Anna Mouglalis, Damien Odoul, Eugene Durif, Ingrid Astier
Netflix : 20 septembre 2024
Paris, 28 premiers jours du printemps. 11 femmes. Mères de famille, femmes d’affaires, copines, maîtresses ou épouses... Toutes représentent une facette de la femme d’aujourd'hui : complexes, joyeuses, complexées, explosives, insolentes, surprenantes... Bref, un être paradoxal, totalement déboussolé, définitivement vivant, FEMMES tout simplement !
De : Audrey Dana
Avec : Isabelle Adjani, Alice Belaïdi, Laetitia Casta, Audrey Dana, Julie Ferrier, Audrey Fleurot, Géraldine Nakache