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Mardi dernier
 

La prisonnière du désert

Télévision : 24 décembre à 14:35-16:35 sur France 3

film : western

En 1868, au Texas, après avoir combattu aux côtés des Sudistes puis au Mexique, Ethan Edwards revient au pays. Juste après son retour, la famille de son frère est attaquée par les Comanches. Tous périssent, à l'exception de la petite Debbie, la nièce d'Ethan, et de la jeune Lucy, enlevées par les Indiens. Ethan jure alors de les retrouver et de se venger. Accompagné de Martin Pawley, le frère adoptif des jeunes filles, et de Brad, le fiancé de Lucy, il se lance à la poursuite des ravisseurs. Les hommes apprennent bientôt que Lucy est morte. Fou de douleur, Brad gagne à bride abattue le camp des Indiens, qui le tuent. Une longue traque commence pour Ethan et Martin, que ne rebutent ni les hivers rigoureux, ni les étés torrides. Ethan vieillit mais s'obstine... - Critique : « Qu’est-ce qui pousse un homme à errer ? » La ballade qui ouvre le film le plus mythique de John Ford ne parle pas de ruban jaune ou de cavalerie. Elle pose une question existentielle, une question homérique. Dans le rôle d’Ulysse, revoici John Wayne et sa Winchester. Sa guerre de Troie était celle de Sécession, dont il revient les yeux remplis de fantômes et de poussière. Mais le foyer est un leurre et son odyssée débute au pied des mesas de Monument Valley par le rapt de sa nièce Debbie, emportée par les Comanches qui ont massacré le reste de sa famille. Parti à la recherche de la prisonnière du désert (Natalie Wood), Ethan, le « searcher » du titre original, entame un périple de plusieurs années. Une quête sans Ithaque ni Pénélope vaut-elle la peine d’être menée ? Mal-aimé à sa sortie en 1956, ce prodigieux western est désormais considéré par beaucoup comme le meilleur film américain de tous les temps. C’est l’opinion de Martin Scorsese, notamment, qui envoie Robert De Niro et Harvey Keitel le voir dans Mean Streets. Sa narration elliptique et sa vision désenchantée du monde, qui tranchent avec l’humanisme fordien des débuts, en font un film de rupture, de la modernité encore balbutiante des années 1960. Le voir est une épiphanie ; le revoir, un ravissement.

Année : 1956

De : John Ford

Avec : Antonio Moreno, Carey Olive, Curtis Ken, Hank Worden, Harry Carey, Henry Brandon, Jeffrey Hunter, John Wayne, Natalie Wood, Qualen John, Vera Miles, Ward Bond