Télévision : 18 septembre à 22:30-00:15 sur Arte
film : comédie dramatique
Alcoolique dès l'âge de 13 ans, John Callahan est victime d'un terrible accident de voiture qui le laisse paralysé à 21 ans. Bien que le drame ait été provoqué par un excès de boisson, le jeune homme n'a aucune intention de soigner son addiction. Néanmoins, encouragé par Annu, sa femme, et Donnie, un parrain charismatique, il finit par accepter d'aller aux Alcooliques anonymes. C'est là bas qu'il se découvre un certain talent pour le dessin de presse qui va lui faire connaitre le succès et lui donner une nouvelle raison de vivre. Son travail fait parler en raison de ses choix de sujets, souvent sensibles, ce qui lui vaut d'être boycotté dans sa ville natale de Portland… - Critique : Peu de spectateurs ont vu, et c’est mieux ainsi, le précédent film de Gus Van Sant, Nos souvenirs (2016), une catastrophe imprévisible pour un cinéaste d’un tel niveau (Palme d’or à Cannes en 2003 avec Elephant). Il semble depuis en convalescence artistique. Voilà pourquoi, peut-être, il a exhumé et réalisé ce projet datant des années 1990 : une histoire de résilience, de renaissance. Une histoire vraie. Le héros, John Callahan (mort en 2010), alcoolique à 20 ans, puis gravement accidenté, a passé la plus grande partie de sa vie en fauteuil roulant, dans la ville de Portland, Oregon, qui est aussi celle du réalisateur. En fréquentant un groupe de parole d’anciens alcooliques, Callahan s’est reconstruit, a découvert en lui une créativité qui l’a sauvé. Il est devenu un dessinateur satirique reconnu, caractérisé par l’absence de tabous et le sens de la provocation. Rien de tel, pourtant, dans le style du film, doux, légèrement anesthésié, un peu trop proche de la neutralité bienveillante chère aux psychanalystes. Y compris lorsqu’il s’agit des pires moments de déraison et de désespoir. Même si le cinéaste alterne des époques distinctes de la vie de son personnage, le chemin de la renaissance est fléché d’emblée, et les longues séances de thérapie de groupe se révèlent souvent atones. Rien dans la mise en scène ne rappelle les sommets formels d’Elephant et de Paranoid Park (2007), ni la cruauté et l’ironie de Prête à tout (1995). Ce film-ci se rapprocherait plutôt de Will Hunting (1997), avec Robin Williams, à qui le rôle de Callahan fut longtemps destiné. Joaquin Phoenix s’en est d’ailleurs fait la tête et, relativement sobre (dans son jeu), il se sort avec les honneurs d’un rôle chargé. Mais la révélation du film est Jonah Hill. Lui qui a, jusqu’ici, été filmé comme un corps grotesque ou vaguement repoussant acquiert une délicatesse et un magnétisme sidérants en gourou fortuné (et malade) du groupe de parole fréquenté par le héros. Par lui seul revient, de loin en loin, cette magie du regard que Gus Van Sant portait, naguère, sur tous ses acteurs.
Année : 2018
Avec : Beth Ditto, Brownstein Carrie, Emilio Rivera, Jack Black, Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Kim Gordon, Mark Webber, Ronnie Adrian, Rooney Mara, Tony Greenhand, Udo Kier
Télévision : 18 septembre à 22:25-00:20 sur Arte
film : comédie dramatique
Alcoolique dès l'âge de 13 ans, John Callahan est victime d'un terrible accident de voiture qui le laisse paralysé à 21 ans. Bien que le drame ait été provoqué par un excès de boisson, le jeune homme n'a aucune intention de soigner son addiction. Néanmoins, encouragé par Annu, sa femme, et Donnie, un parrain charismatique, il finit par accepter d'aller aux Alcooliques anonymes. C'est là bas qu'il se découvre un certain talent pour le dessin de presse qui va lui faire connaitre le succès et lui donner une nouvelle raison de vivre. Son travail fait parler en raison de ses choix de sujets, souvent sensibles, ce qui lui vaut d'être boycotté dans sa ville natale de Portland… - Critique : Peu de spectateurs ont vu, et c’est mieux ainsi, le précédent film de Gus Van Sant, Nos souvenirs (2016), une catastrophe imprévisible pour un cinéaste d’un tel niveau (Palme d’or à Cannes avec Elephant). Il semble aujourd’hui en convalescence artistique. Voilà pourquoi, peut-être, il a exhumé et réalisé ce projet datant des années 1990 : une histoire de résilience, de renaissance. Une histoire vraie. Le héros, John Callahan (mort en 2010), alcoolique à 20 ans, puis gravement accidenté, a passé la plus grande partie de sa vie en fauteuil roulant, dans la ville de Portland, Oregon, qui est aussi celle du réalisateur. En fréquentant un groupe de parole d’anciens alcooliques, Callahan s’est recomposé, a découvert en lui une créativité qui l’a sauvé. Il est devenu un dessinateur satirique reconnu, prolifique, caractérisé par l’absence de tabous et le sens de la provocation. Rien de tel, pourtant, dans le style du film, doux, légèrement anesthésié, un peu trop proche de la neutralité bienveillante chère aux psychanalystes. Y compris lorsqu’il s’agit des pires moments de déraison et de désespoir. Même si le cinéaste alterne des époques distinctes de la vie de son personnage, le chemin de la reconstruction est fléché d’emblée, et les longues séances de thérapie de groupe se révèlent souvent atones. Rien dans la mise en scène ne rappelle les sommets formels d’Elephant et de Paranoïd Park, ni la cruauté et l’ironie de Prête à tout. Ce film-ci se rapprocherait plutôt de Will Hunting (1997), avec Robin Williams, à qui le rôle de Callahan fut longtemps destiné. Joaquin Phoenix s’en est d’ailleurs fait la tête et, relativement sobre (dans son jeu), il se sort avec les honneurs d’un rôle chargé. Mais la révélation du film est Jonah Hill, vedette de SuperGrave, de Greg Mottola, et second rôle dans Le Loup de Wall Street, de Martin Scorsese. Lui qui a, jusqu’ici, été filmé comme un corps grotesque ou vaguement repoussant acquiert une délicatesse et un magnétisme sidérants en gourou fortuné (et malade) du groupe de parole fréquenté par le héros. Par lui seul revient, de loin en loin, cette magie du regard que Gus Van Sant portait, naguère, sur tous ses acteurs.
Année : 2018
Avec : Beth Ditto, Brownstein Carrie, Emilio Rivera, Jack Black, Joaquin Phoenix, Jonah Hill, Kim Gordon, Mark Webber, Ronnie Adrian, Rooney Mara, Tony Greenhand, Udo Kier
Télévision : 10 juin 2022 à 07:21-07:45 sur Canal +
série humoristique
Saison:3 - Episode:3 - L'équipe du Thorn se réunit pour sa retraite créative annuelle. Annie profite de l'occasion pour demander des missions un peu plus excitantes. Fran, elle, peine à se faire des amis à son nouveau travail. Pour aider Annie à tirer un trait sur Nick, ses amies organisent une soirée entre filles. - Critique : Débarrassée de son grand nigaud de Ryan depuis deux mois, Annie se remet à faire des rencontres. Et dès son premier rencard, la trentenaire tire de nouveau le gros lot : un partenaire puéril et malhabile, qui la raccompagne sur le pas de la porte au petit matin, un Tupperware de restes de côtes de porc à la main… Prometteurs, les deux premiers épisodes de cette ultime saison de Shrill confrontent Annie à de nouveaux enjeux. Nick, le beau moustachu branché croisé dans une soirée, serait-il l’espoir d’une relation enfin équilibrée ? Que va-t-il advenir du Weekly Thorn, le journal local pour lequel elle travaille, en proie à d’importants problèmes financiers ? L’annonce des coupes budgétaires par l’inénarrable patron Gabe Parrish tourne une fois encore au mémorable show égotiste. Fran, la coloc solaire d’Annie, semble quant à elle vouloir franchir un nouveau cap. Épanouie dans les bras d’Emily, elle rêve désormais de rejoindre un salon de coiffure… queer et vegan. Anticomédie romantique par excellence, ce petit délice cru et décalé poursuit sa peinture pop des petites misères de la quête amoureuse et des grandes loses des relations humaines. Avec toujours, sous l’apparente légèreté, un vrai souci militant dans sa représentation ultra contemporaine des identités. Si les maux et les incertitudes qui taraudent sa galerie de personnages fantasques affluent, l’humour piquant de Shrill parvient toujours à les transcender. Comme lorsque Annie, victime de la grossophobie de sa gynéco, finit par la lui faire payer…
Année : 2021
De : Brownstein Carrie
Avec : Aidy Bryant, Anthony Oberbeck, Cameron John, Gary Richardson, Harrison Patti, Jo Firestone, Julio Torres, Lolly Adefope, Owens Ian, Scott Engdahl, Sean Tarjyoto, Shanelle Leonard
Télévision : 9 juin 2022 à 07:23-07:47 sur Canal +
série humoristique
Saison:3 - Episode:1 - A nouveau célibataire, Annie effectue son retour dans le monde des rencontres, avec des résultats loin d'être à la hauteur de ses espérances. Pendant ce temps, la relation entre Fran et Emily franchit une nouvelle étape. Le Thorn, en difficulté financière, doit procéder à des coupes budgétaires. - Critique : Débarrassée de son grand nigaud de Ryan depuis deux mois, Annie se remet à faire des rencontres. Et dès son premier rencard, la trentenaire tire de nouveau le gros lot : un partenaire puéril et malhabile, qui la raccompagne sur le pas de la porte au petit matin, un Tupperware de restes de côtes de porc à la main… Prometteurs, les deux premiers épisodes de cette ultime saison de Shrill confrontent Annie à de nouveaux enjeux. Nick, le beau moustachu branché croisé dans une soirée, serait-il l’espoir d’une relation enfin équilibrée ? Que va-t-il advenir du Weekly Thorn, le journal local pour lequel elle travaille, en proie à d’importants problèmes financiers ? L’annonce des coupes budgétaires par l’inénarrable patron Gabe Parrish tourne une fois encore au mémorable show égotiste. Fran, la coloc solaire d’Annie, semble quant à elle vouloir franchir un nouveau cap. Épanouie dans les bras d’Emily, elle rêve désormais de rejoindre un salon de coiffure… queer et vegan. Anticomédie romantique par excellence, ce petit délice cru et décalé poursuit sa peinture pop des petites misères de la quête amoureuse et des grandes loses des relations humaines. Avec toujours, sous l’apparente légèreté, un vrai souci militant dans sa représentation ultra contemporaine des identités. Si les maux et les incertitudes qui taraudent sa galerie de personnages fantasques affluent, l’humour piquant de Shrill parvient toujours à les transcender. Comme lorsque Annie, victime de la grossophobie de sa gynéco, finit par la lui faire payer…
Année : 2021
De : Brownstein Carrie
Avec : Aidy Bryant, Anthony Oberbeck, Cameron John, Emily Fightmaster, Harrison Patti, Jo Firestone, Lolly Adefope, Lynne Anna, Owens Ian, Scott Engdahl, Sean Tarjyoto, Thomas Whitmer
Télévision : 31 mai 2022 à 07:38-08:01 sur Canal +
série humoristique
Rencard. Saison:1 - Episode:2 - Tout va pour le mieux pour Annie. Alors qu'elle rédige un premier article consacré au buffet du club de striptease, Ryan lui propose un vrai premier rendez-vous. Malgré quelques différents avec son patron, Gabe, la jeune femme semble plus épanouie que jamais et ne compte plus se laisser marcher sur les pieds, jusqu'à ce qu'un "troll" fasse son apparition sur Internet... - Critique : Annie, la trentaine, assistante dans un petit journal, rêve d’écrire des articles. Elle aspire aussi à une vraie relation avec son plan cul, Ryan, un ado attardé et rustre. Annie est pétillante, intelligente, pleine d’humour, mais elle met ses prétentions en sourdine. En surpoids depuis l’enfance, elle a intégré les discours culpabilisants de la société et de sa mère… Inspirée par le best-seller autobiographique de l’activiste américaine Lindy West, Shrill est une comédie positive et sensible. La douceur de ses couleurs et de sa bande-son font écho au jeu suave d’Aidy Bryant (de l’équipe du Saturday night live), qui fait d’Annie une héroïne attachante. Tout en légèreté, ses prises de conscience et de confiance distillent une foule de messages militants. Le premier épisode s’attaque ainsi à la doxa grossophobe qui voudrait qu’un mince réside en chaque gros, ou dénonce encore l’inadaptation de certaines contraceptions aux femmes en surpoids… Contrairement à la plupart des fictions qui s’emparent de ce sujet, Annie n’est pas la seule ronde au casting — Fran, sa rayonnante meilleure amie et coloc, l’est aussi, et cela fait franchement du bien. L’épisode 4, qui met en scène une fête pour femmes grosses au bord d’une piscine, recèle un tableau « body positive » jubilatoire. Bémol de cette première saison, sa brièveté, qui force une éclosion bien trop rapide d’Annie, parfois artificielle. On espère que la saison 2 à venir aura encore plus de chair et d’épaisseur. Les séries fraîches et piquantes sur les rondes sont si rares…
Année : 2019
De : Brownstein Carrie
Avec : Aidy Bryant, Cameron John, Jones Luka, Julia Sweeney, Lolly Adefope, Michael Liu, Owens Ian, Snider Tommy
Télévision : 31 mai 2022 à 07:34-08:01 sur Canal +
série humoristique
Rencard. Saison:1 - Episode:2 - Tout va pour le mieux pour Annie. Alors qu'elle rédige un premier article consacré au buffet du club de striptease, Ryan lui propose un vrai premier rendez-vous. Malgré quelques différents avec son patron, Gabe, la jeune femme semble plus épanouie que jamais et ne compte plus se laisser marcher sur les pieds, jusqu'à ce qu'un "troll" fasse son apparition sur Internet... - Critique : Annie, la trentaine, assistante dans un petit journal, rêve d’écrire des articles. Elle aspire aussi à une vraie relation avec son plan cul, Ryan, un ado attardé et rustre. Annie est pétillante, intelligente, pleine d’humour, mais elle met ses prétentions en sourdine. En surpoids depuis l’enfance, elle a intégré les discours culpabilisants de la société et de sa mère… Inspirée par le best-seller autobiographique de l’activiste américaine Lindy West, Shrill est une comédie positive et sensible. La douceur de ses couleurs et de sa bande-son font écho au jeu suave d’Aidy Bryant (de l’équipe du Saturday night live), qui fait d’Annie une héroïne attachante. Tout en légèreté, ses prises de conscience et de confiance distillent une foule de messages militants. Le premier épisode s’attaque ainsi à la doxa grossophobe qui voudrait qu’un mince réside en chaque gros, ou dénonce encore l’inadaptation de certaines contraceptions aux femmes en surpoids… Contrairement à la plupart des fictions qui s’emparent de ce sujet, Annie n’est pas la seule ronde au casting — Fran, sa rayonnante meilleure amie et coloc, l’est aussi, et cela fait franchement du bien. L’épisode 4, qui met en scène une fête pour femmes grosses au bord d’une piscine, recèle un tableau « body positive » jubilatoire. Bémol de cette première saison, sa brièveté, qui force une éclosion bien trop rapide d’Annie, parfois artificielle. On espère que la saison 2 à venir aura encore plus de chair et d’épaisseur. Les séries fraîches et piquantes sur les rondes sont si rares…
Année : 2019
De : Brownstein Carrie
Avec : Aidy Bryant, Cameron John, Jones Luka, Julia Sweeney, Lolly Adefope, Michael Liu, Owens Ian, Snider Tommy