Télévision : mercredi 25 décembre à 15:56-17:20 sur Canal +

film : comédie

Alors que les préparatifs pour le réveillon de Noël battent leur plein, Vincent apprend avec désarroi que ses enfants ne pourront finalement pas être présents. Peu motivé à l'idée de célébrer Noël en tête-à-tête avec son épouse, Béatrice, il pense trouver la parade parfaite lorsque le prêtre de sa paroisse suggère à ses ouailles de faire un beau geste en invitant des personnes esseulées à venir partager avec eux cette occasion spéciale. Ni une ni deux, Vincent se rend dans une maison de retraite où il rencontre Monique, une pensionnaire qui lui paraît être la candidate idéale. Malheureusement, son choix se révèle vite peu judicieux... - Critique : Dramaturge, scénariste, acteur, Clément Michel s’est fait connaître au début des années 2000 avec Le Carton, succès sur les planches transposé à l’écran par Charles Nemes. Une décennie après La Stratégie de la poussette, comédie romantique dispensable, Noël Joyeux est son deuxième long métrage au cinéma en tant que réalisateur. Lequel vient compléter un corpus hexagonal qui prône la concorde intergénérationnelle, composé d’œuvres grand public plus ou moins convaincantes (Maison de retraite, Un petit miracle, Quand tu seras grand). Le soir du réveillon, un couple de quinquagénaires abandonné par ses enfants accueille des personnes âgées dans son pavillon – une idée soufflée par le curé. Le dirigeant de PME en préretraite (Franck Dubosc) et la prof d’arts plastiques (Emmanuelle Devos), pleine d’a priori gérontophobes, se retrouvent alors confrontés à deux membres de « la génération silencieuse », d’avant 1945. Si Danièle Lebrun (de la Comédie-Française) doit se débattre avec un personnage sous-écrit, Danielle Fichaud, actrice québécoise remarquée dans Aline (Valérie Lemercier, 2020), ici impayable avec son manteau matelassé aux allures de gambison médiéval, s’épanouit en ex-lanceuse de poids des jeux Olympiques de Melbourne 1956 – bien qu’elle soit trop jeune pour le rôle… Joutes physiques et verbales Pas grand-chose à retenir de la première demi-heure, poussive. Si ce n’est que la solidarité, dans un monde nombriliste, apparaît comme une idée folle. Il faut voir Dubosc, de maison de retraite en Ehpad – Vol au-dessus d’un nid de coucou n’est pas loin – , faire des pieds et des mains pour que ses louables intentions soient comprises, en une succession de dialogues de sourds. Une fois la situation de vaudeville mise en place, l’intérêt vient moins des joutes physiques – les invitées mettent à sac la maison de leurs hôtes, façon Projet X – que verbales. Les aînées deviennent, bien sûr, révélatrices de l’égoïsme des cadets, qui éclate au grand jour lors du brainstorming sur les cadeaux. Surtout, elles s’avèrent capables de leur dire leurs quatre vérités, de lire en eux comme dans un livre ouvert, jusqu’à conclure une analyse quasi psychiatrique par un « Ok boomer ! » du plus bel effet. Mais délaissant vite le vitriol, le film s’achève avec un discours généreux, trop prévisible, célébrant la réconciliation entre « seniors » sur le marché du travail et quatrième âge.

Année : 2023

Avec : Amel Charif, Amir El, André Penvern, Axel Auriant, Danielle Fichaud, Danièle Lebrun, Dominique Frot, Emmanuelle Devos, Fabienne Galula, Franck Dubosc, Frédéric Deleersnyder, Jean-François Cayrey