Télévision : 13 octobre à 21:10-23:20 sur TF1

film : thriller

Arthur Fleck vit seul avec sa mère malade dans une cité sordide de Gotham City. Atteint d'une maladie neurologique qui provoque des crises de rire, il peine à distinguer la réalité de ses fantasmes. Il rêve de devenir humoriste et de triompher à la télévision dans le show d'un présentateur populaire, le grand Murray Franklin, qu'il regarde tous les soirs. En attendant, il fait le clown dans des hospices pour enfants ou dans la rue, en homme-sandwich assez remuant. Après s'être fait tabasser dans une ruelle par une bande de voyous qui lui avaient arraché son panneau publicitaire, un de ses collègues clown lui offre un revolver... - Critique : :t3: POUR : La satire rageuse d’un monde malade Collé à l’asphalte, Joker plonge le spectateur dans un Gotham City qui ressemble comme deux gouttes d’eau au New York de la fin des années 1970. Arthur y vit avec sa mère souffreteuse. Lui-même est frappé d’un dérèglement psychique, qui provoque chez lui des rires incontrôlables. Il rêve d’être une star du stand-up, mais fait l’homme-sandwich dans la rue entre des numéros pour les enfants à l’hôpital. Todd Phillips (Very Bad Trip) réussit à déplacer son sens de la bouffonnerie vers une œuvre noire, dont le nihilisme résonne avec bien des contestations rageuses émaillant l’actualité. La violence et les humiliations subies par l’humoriste raté se retournent en parade criminelle, festive, baroque, où Arthur devient l’emblème involontaire d’un embrasement général. Et cette noirceur n’est pas vertueuse : elle reste jusqu’au bout liée à l’outrance, au ricanement, à la caricature — le film lui-même s’assume souvent comme un pastiche de La Valse des pantins, de Martin Scorsese (1983)… Le rire de Joaquin Phoenix (oscarisé pour ce rôle) évoque le mal psychosomatique d’une société folle, où l’oppression par les nantis et la farce médiatique ne font plus qu’un. — Jacques Morice  :t0: CONTRE : Psychanalyse de comptoir pour pseudo film d’auteur Avec une incontestable science du marketing, les studios Warner et DC Comics ont concocté un nouveau type de produit dérivé pour la marque Batman, qui fêtait ses 80 ans, en 2019 : le néo-film d’auteur, destiné aux plus adultes des fans du superhéros. D’où le vernis chic des nombreux emprunts à Scorsese et la prétention à l’étude de cas psychiatrique. L’emballage auteuriste a fait illusion au-delà des espérances holly­woodiennes, avec le gain du Lion d’or à Venise, et il y a de quoi s’en étonner : le film empile très lourdement les gages de gravité, société malade, monde sans pitié, douleur colossale. Tantôt aphasique, tantôt éloquent, selon les besoins des scénaristes, le méchant réactualisé sonne faux. Et s’il est fou à lier, c’est bien sûr la faute de sa mère. Les femmes portent toujours le chapeau dans ces univers de vieux petits garçons. — Louis Guichard

Année : 2019

Avec : Bill Camp, Brett Cullen, Dante Pereira-Olson, Douglas Hodge, Frances Conroy, Glenn Fleshler, Joaquin Phoenix, Josh Pais, Marc Maron, Michael Arnold, Robert De, Shea Whigham, Zazie Beetz