Télévision : 17 mars à 11:16-12:59 sur La Chaîne Parlementaire
téléfilm dramatique
En 1971, un fait divers sanglant défraye la chronique : dans l'enceinte de la prison de Clervaux, un gardien et une infirmière ont été tués lors d'une prise d'otages orchestrée par un détenu. L'opinion publique s'attend à le voir monter bientôt sur l'échafaud. Mais les jurés condamnent aussi à la peine capitale son complice, Roger Bontems. Or, celui-ci n'a assassiné personne. L'avocat Robert Badinter et son collègue Philippe Lemaire entreprennent de mobiliser l'opinion pour sauver Bontems, condamné à mort alors qu'il n'a pas tué. Mais le pourvoi en cassation est rejeté et le président Pompidou refuse d'accorder sa grâce. Quelques années plus tard, un dénommé Patrick Henry est accusé du meurtre d'un enfant... - Critique : Recréation fidèle du récit qu'en a fait Robert Badinter, L'Abolition raconte le pénible combat d'un héros malgré lui - un avocat spécialisé dans le droit des affaires, appelé à défendre un homme condamné d'avance, et métamorphosé par sa défaite en croisé de l'abolition. Ce premier volet relate l'étape fondatrice de ce parcours d'exception : il s'ouvre sur une sanglante prise d'otages à la centrale de Clairvaux (1971), qui débouche en juin 1972, aux assises de l'Aube, sur le procès de Claude Buffet et de Roger Bontems. Tout indique que c'est Buffet qui a égorgé une infirmière et un gardien, que Bontems n'a pas de sang sur les mains. Pour sauver la tête de Bontems, Badinter s'accroche à une idée simple : on ne tue pas celui qui n'a pas tué... Plus de cinquante ans après les faits, on ne peut qu'être sidéré(e) par l'intensité des débats et par l'atmosphère de haine pure, d'une densité presque palpable, qui entoura le procès de Troyes. Tout cela est restitué avec précision, honnêteté et sobriété ; et les scènes finales, qui accompagnent la marche à la mort de Bontems, sont d'une force sidérante. ` Une interprétation ciselée Sans être le clone de son personnage, Charles Berling réussit à incarner Robert Badinter au plus juste. Les apparitions de Gérard Depardieu, pantagruélique à souhait dans le rôle d'Henri Torrès (ancien mentor de Badinter), ponctuent cette épuisante bataille judiciaire de pauses bienvenues, porteuses d'une stimulante réflexion sur le métier d'avocat.
Avec : Alain Fromager, Charles Berling, Didier Bezace, Gérard Depardieu, Laurence Cordier, Marc Bodnar, Mathieu Simonet, Monique Chaumette, Patrick Paroux, Philippe Uchan, Quentin Ogier, Thierry Gibault