Télévision : 22 mars 2022 à 07:43-08:06 sur Canal +
série humoristique
No Faith. Saison:2 - Episode:4 - Affectée par un décès, toute la famille Worsley assiste à des funérailles. Alors que Paul a perdu la foi depuis des années, il réalise que sa fille Ava se montre intéressée par la religion. Sensible à la cause animale, Luke se déclare vegan. Ally fait tout son possible pour le soutenir mais peine néanmoins à ne pas manger de viande. Paul ne comprend pas les nouveaux centres d'intérêt de ses enfants. - Critique : Paul, la quarantaine (Martin Freeman), a du mal à contrôler ses nerfs. Il passe d’un psy à l’autre pour apprendre à lâcher prise, à ne plus crier, à moins jurer en présence de ses deux enfants, Ava, 10 ans, et Luke, 13 ans. Son couple avec Ally (Daisy Haggard) se porte bien, comme sa relation avec ses propres parents, qui vivent dans le même coin de banlieue londonienne. Mais rien n’y fait, il tremble pour ses gosses, leur place dans le monde, le lien qu’il pensait avoir créé avec eux et qui se distend avec les années… Bref, Paul est un père comme les autres. Breeders, dont la saison 2 débute ce mardi 23 mars sur Canal+ Séries, observe le quotidien de cette famille, de petits conflits en grandes crises, avec un remarquable sens du détail. Sur un ton parfois grave, souvent émouvant, mais sans jamais se départir de son accent comique. Impossible pour Freeman, cocréateur de la série avec Chris Addison et Simon Blackwell (The Thick of It), d’éviter certains lieux communs sur l’adolescence, comme la question du téléphone portable ou des réunions parents-profs. Mais Breeders ne donne jamais de leçons, ne propose pas de solutions. Elle provoque le rire dans les interstices d’un récit essentiellement dramatique, notamment avec les discussions entre Paul et Ally, truffées d’horreurs sur les enfants – un moyen de relâcher la pression. Elle se sert aussi des parents de Paul comme d’une soupape humoristique en s’amusant de leur décalage avec le monde moderne et de leur franc-parler. Pour eux, être parents, c’est faire ce qu’on peut, même quand on le fait mal. « On voit le résultat », souffle en réponse Paul, rongé par un sentiment d’échec permanent. Insister sur l’impossible perfection parentale : c’est là la grande force de Breeders. Dire qu’éduquer, c’est forcément rater son coup, et qu’il est parfois difficile de vraiment connaître ses propres enfants. Ava est précoce, Luke, anxieux à en perdre le sommeil. Est-ce la faute d’Ally et Paul ? « On accuse toujours les parents », résume un des personnages. Une mélancolie tour à tour nostalgique et ironique enveloppe les quatre premiers épisodes envoyés à la presse de cette saison, et confirme que Breeders est une formidable série sur le temps qui passe. On y pleure et on y rit de la mort qui rôde, des voisins qui déménagent, et de la disparition des instants partagés, comme ces soirées où toute la famille se serrait sur le canapé devant Dancing on Ice. Cette chronique douce-amère, comme dans sa première saison, fera à n’en pas douter un bien fou à tous les parents qui partagent les mêmes angoisses.
Année : 2021
De : Ben Palmer
Avec : Alex Eastwood, Alun Armstrong, Daisy Haggard, Eve Prenelle, Indra Ové, Jayda Eyles, Joanna Bacon, Martin Freeman, Nick Harris, Tim Steed