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Récemment en novembre
 

L'innocent

Télévision : 14 novembre à 13:35-15:20 sur Arte

film : comédie

Après avoir rencontré Michel, un détenu, Sylvie décide de l'épouser. Apprenant la nouvelle, son fils Abel devient fou de rage, connaissant les mauvais choix précédents de sa mère. Il décide de protéger cette dernière avec l'aide de sa meilleure amie, et de suivre Michel dans tous ses déplacements. Il comprend très vite que celui-ci prépare un nouveau coup : le braquage d'un camion contenant du caviar. Et selon lui il s'agit d'une occasion en or, sans risque, puisque le chauffeur a toujours les mêmes habitudes dans le même restaurant. Mais lorsque l'occasion s'annonce trop belle, il y a toujours le risque qu'un imprévu complique l'affaire... - Critique : Que de chemin parcouru par Louis Garrel, en si peu de temps ! Voilà un garçon qui a débuté comme acteur, au profil très Nouvelle Vague. Puis est passé derrière la caméra, enchaînant courts métrages et longs, ne cessant de se renouveler à travers des genres différents. Quoi de commun en effet entre Les Deux Amis, son premier film, et ce quatrième, L’Innocent ? Sans doute un amour fécond des comédiens, et du théâtre. Qui est justement ce qui permet la rencontre de Michel (Roschdy Zem), belle carrure et charme canaille du taulard, et de Sylvie (Anouk Grinberg), la soixantaine, prof de théâtre un peu fofolle en milieu carcéral. Ces deux-là s’aiment et décident, peu avant la libération de Michel, de se marier en prison. Au grand dam d’Abel (Louis Garrel), le fils de Sylvie, paniqué à l’idée de voir sa mère, abonnée aux repris de justice, s’embarquer dans une nouvelle galère. Loin de l’apaiser, le projet des tourtereaux d’ouvrir un magasin de fleurs alimente encore davantage sa parano… Combiner la comédie romantique et le film de casse, tel est le pari. Risqué — cela réclame un savant dosage de légèreté et de tension. Et brillamment réussi. C’est avec le concours d’un romancier talentueux, Tanguy Viel, que Louis Garrel a élaboré cette intrigue rocambolesque, inspirée par l’expérience de sa propre mère, la comédienne et réalisatrice, Brigitte Sy, qui animait des cours de théâtre et s’est mariée en prison, lorsque Louis avait 18 ans. On est donc tenté de faire un parallèle avec les films du père, Philippe Garrel, eux aussi à forte teneur autobiographique, mais plus confidentiels, comme de la poésie. Dans le cinéma du fils, plus divertissant, taillé pour le grand public, l’intime avance masqué. Suspense, humour et émotion Le lien entre la mère et son enfant se traduit par un chamboulement réjouissant des rôles, Abel agissant en frère, père ou copain, autant qu’en fils. Il paraît tout à la fois responsable et gamin, à côté de la plaque, ressassant son chagrin depuis la mort accidentelle de son épouse. La meilleure amie de celle-ci, Clémence (Noémie Merlant), accuse le coup elle aussi, mais se bat davantage. Elle soutient Abel, fait tout pour l’égayer, quitte à l’entraîner dans une aventure dangereuse. D’où cette séquence, d’ores et déjà d’anthologie, digne d’Ernst Lubitsch, se déroulant dans un restaurant routier. Quinze minutes qui font rimer braquage avec marivaudage. Et où Louis Garrel parvient à allier le suspense, l’humour et l’émotion. Au cours d’une fausse dispute de couple, destinée à pigeonner un chauffeur de poids lourd, Abel et Clémence jouent leur vie en même temps que se joue la vérité de leurs sentiments. Vif, tendre, burlesque et mélancolique, L’Innocent procure beaucoup de plaisir. Il y règne une fantaisie, où la famille, l’amour et l’amitié sont inattendues et peuvent se confondre. Le jeu sert ici de principe directeur. Et pour le servir, le quatuor vedette s’en donne à cœur joie. On s’en voudrait de ne pas citer aussi deux seconds rôles, irrésistibles. Jean-Claude Pautot, d’abord, ancien vrai détenu, qui interprète le complice de Michel, réquisitionné comme coach à la fois goguenard et intimidant. Yanisse Kebbab, enfin. Le pigeon, c’est lui. À sa manière d’être sidéré et transporté par la partie de ping-pong verbal qui s’offre devant lui, il est le reflet exact des spectateurs captifs que nous sommes.

Année : 2022

Avec : Anouk Grinberg, Florent Masarin, Jean-Claude Bolle-Reddat, Jean-Claude Pautot, Louis Garrel, Manda Touré, Noémie Merlant, Olga Amelchenko, Roschdy Zem, Souleymane Touré, Wiazemsky Léa, Yanisse Kebbab