Télévision : 7 septembre à 01:56-03:15 sur Canal +
film : comédie dramatique
Lorsqu'Ansa, une célibataire qui traverse une période compliquée, tombe sur Holappa, un ouvrier du bâtiment, dans un karaoké d'Helsinki, c'est le coup de foudre. Elle lui laisse son numéro, mais il le perd. Il décide de se lancer à sa recherche et la retrouve un soir. Emplis d'espoir, ils débutent alors une relation amoureuse. Cependant, Holappa doit régler son problème d'alcoolisme qui lui vaut d'ailleurs de perdre son emploi. Il ne s'agit pas du seul obstacle au bon fonctionnement de leur relation, mais Ansa et Holappa sont déterminés à avoir enfin leur part de bonheur... - Critique : Il avait encore disparu, à nouveau six ans de silence depuis son dernier film, L’Autre Côté de l’espoir (2017), qui suivait Le Havre (2011). Rien n’est facile, à l’évidence, pour Aki Kaurismäki. Lui qui a si bien su nous parler de solidarité, de fraternité, court toujours le risque d’être rattrapé par ce qu’il voit de désespérant dans notre monde. Et d’arrêter tout. Cette fois, il nous le dit vraiment. Plus sincère que jamais, le cinéaste finlandais si plein de retenue ouvre son cœur et confie ses doutes en nous parlant d’amour. Il le fait comme les poètes, qui disent inséparablement la difficulté et le miracle d’aimer. Entre la blonde Ansa et le taciturne Holappa, tout commence par un regard d’une magnifique pureté, dans un bar karaoké où un inconnu montre qu’il a de la voix en chantant un lied de Schubert. Comment aller plus loin que ce moment de grâce ? Il faudra une autre occasion. Ansa retourne à sa vie d’employée low cost dans un supermarché. Et l’ouvrier Holappa continue à forcer sur la boisson, à travailler pour de mauvais patrons. La noirceur les cerne, prête à bondir sur eux. Quand la facture d’électricité arrive, Ansa coupe le courant. Heureusement, le hasard veille et les chemins des deux solitaires se croisent à nouveau. À la sortie du cinéma, elle donne son numéro de téléphone sur un bout de papier, qui tombe sournoisement de la poche du blouson d’Holappa. Ils étaient pourtant si bien ensemble, devant l’affiche de… Brève Rencontre (1945), de David Lean. Clins d’œil à Godard, Bresson et Chaplin « La vie sépare ceux qui s’aiment, tout doucement, sans faire de bruit. » Dans les paroles des Feuilles mortes, Kaurismäki a trouvé une mélancolie qui lui ressemble. Mais sa variation sur la fameuse chanson de Prévert et Kosma prend aussi un tour plaisant, parfois même comique : la vie sépare plusieurs fois ceux qui s’aiment… Autant dire qu’elle les réunit donc à maintes reprises. Tout est perdu, rien n’est jamais perdu : entre ces deux façons de voir l’existence, le cœur du réalisateur balance. Mais celui de ses personnages bat fort, sans hésiter : ces amoureux sont tendus vers la survie de leur histoire à peine commencée et sans cesse empêchée. C’est un message de persévérance qui nous est envoyé. Comme Ansa et Holappa (Alma Pöysti et Jussi Vatanen, lunaires et émouvants), Kaurismäki, finalement, ne lâche rien. Il garde Godard, Bresson et Chaplin, ses dieux du cinéma qu’il salue par des clins d’œil fidèles, il garde ses décors épurés et colorés dans un style années 1950, son minimalisme chaleureux, son humour-politesse-du-désespoir. Et son inquiétude pour ses semblables. Les Feuilles mortes est rythmé par les sombres nouvelles que la radio donne de la guerre en Ukraine. Mais l’insistance de ces infos sur les bombardements russes fait qu’on entend peu à peu autre chose que le désastre : la résistance d’un pays. Dans l’Ukraine combative, le Finlandais a vu une leçon de courage qu’il a faite sienne. Et qui lui a inspiré un de ses plus beaux films.
Année : 2023
Avec : Alma, Alma Pöysti, Eero Ritala, Janne Hyytiäinen, Jussi Vatanen, Koivu Nuppu, Lauri Untamo, Maria Heiskanen, Martti Suosalo, Sakari Kuosmanen, Sherwan Haji, Tomnikov Alina
Télévision : 23 août à 08:12-09:31 sur Canal +
film : comédie dramatique
Lorsqu'Ansa, une célibataire qui traverse une période compliquée, tombe sur Holappa, un ouvrier du bâtiment, dans un karaoké d'Helsinki, c'est le coup de foudre. Elle lui laisse son numéro, mais il le perd. Il décide de se lancer à sa recherche et la retrouve un soir. Emplis d'espoir, ils débutent alors une relation amoureuse. Cependant, Holappa doit régler son problème d'alcoolisme qui lui vaut d'ailleurs de perdre son emploi. Il ne s'agit pas du seul obstacle au bon fonctionnement de leur relation, mais Ansa et Holappa sont déterminés à avoir enfin leur part de bonheur... - Critique : Il avait encore disparu, à nouveau six ans de silence depuis son dernier film, L’Autre Côté de l’espoir (2017), qui suivait Le Havre (2011). Rien n’est facile, à l’évidence, pour Aki Kaurismäki. Lui qui a si bien su nous parler de solidarité, de fraternité, court toujours le risque d’être rattrapé par ce qu’il voit de désespérant dans notre monde. Et d’arrêter tout. Cette fois, il nous le dit vraiment. Plus sincère que jamais, le cinéaste finlandais si plein de retenue ouvre son cœur et confie ses doutes en nous parlant d’amour. Il le fait comme les poètes, qui disent inséparablement la difficulté et le miracle d’aimer. Entre la blonde Ansa et le taciturne Holappa, tout commence par un regard d’une magnifique pureté, dans un bar karaoké où un inconnu montre qu’il a de la voix en chantant un lied de Schubert. Comment aller plus loin que ce moment de grâce ? Il faudra une autre occasion. Ansa retourne à sa vie d’employée low cost dans un supermarché. Et l’ouvrier Holappa continue à forcer sur la boisson, à travailler pour de mauvais patrons. La noirceur les cerne, prête à bondir sur eux. Quand la facture d’électricité arrive, Ansa coupe le courant. Heureusement, le hasard veille et les chemins des deux solitaires se croisent à nouveau. À la sortie du cinéma, elle donne son numéro de téléphone sur un bout de papier, qui tombe sournoisement de la poche du blouson d’Holappa. Ils étaient pourtant si bien ensemble, devant l’affiche de… Brève Rencontre (1945), de David Lean. Clins d’œil à Godard, Bresson et Chaplin « La vie sépare ceux qui s’aiment, tout doucement, sans faire de bruit. » Dans les paroles des Feuilles mortes, Kaurismäki a trouvé une mélancolie qui lui ressemble. Mais sa variation sur la fameuse chanson de Prévert et Kosma prend aussi un tour plaisant, parfois même comique : la vie sépare plusieurs fois ceux qui s’aiment… Autant dire qu’elle les réunit donc à maintes reprises. Tout est perdu, rien n’est jamais perdu : entre ces deux façons de voir l’existence, le cœur du réalisateur balance. Mais celui de ses personnages bat fort, sans hésiter : ces amoureux sont tendus vers la survie de leur histoire à peine commencée et sans cesse empêchée. C’est un message de persévérance qui nous est envoyé. Comme Ansa et Holappa (Alma Pöysti et Jussi Vatanen, lunaires et émouvants), Kaurismäki, finalement, ne lâche rien. Il garde Godard, Bresson et Chaplin, ses dieux du cinéma qu’il salue par des clins d’œil fidèles, il garde ses décors épurés et colorés dans un style années 1950, son minimalisme chaleureux, son humour-politesse-du-désespoir. Et son inquiétude pour ses semblables. Les Feuilles mortes est rythmé par les sombres nouvelles que la radio donne de la guerre en Ukraine. Mais l’insistance de ces infos sur les bombardements russes fait qu’on entend peu à peu autre chose que le désastre : la résistance d’un pays. Dans l’Ukraine combative, le Finlandais a vu une leçon de courage qu’il a faite sienne. Et qui lui a inspiré un de ses plus beaux films.
Année : 2023
Avec : Alma, Alma Pöysti, Eero Ritala, Janne Hyytiäinen, Jussi Vatanen, Koivu Nuppu, Lauri Untamo, Maria Heiskanen, Martti Suosalo, Sakari Kuosmanen, Sherwan Haji, Tomnikov Alina
Télévision : 23 août à 08:08-09:29 sur Canal +
film : comédie dramatique
Lorsqu'Ansa, une célibataire qui traverse une période compliquée, tombe sur Holappa, un ouvrier du bâtiment, dans un karaoké d'Helsinki, c'est le coup de foudre. Elle lui laisse son numéro, mais il le perd. Il décide de se lancer à sa recherche et la retrouve un soir. Emplis d'espoir, ils débutent alors une relation amoureuse. Cependant, Holappa doit régler son problème d'alcoolisme qui lui vaut d'ailleurs de perdre son emploi. Il ne s'agit pas du seul obstacle au bon fonctionnement de leur relation, mais Ansa et Holappa sont déterminés à avoir enfin leur part de bonheur... - Critique : Il avait encore disparu, à nouveau six ans de silence depuis son dernier film, L’Autre Côté de l’espoir (2017), qui suivait Le Havre (2011). Rien n’est facile, à l’évidence, pour Aki Kaurismäki. Lui qui a si bien su nous parler de solidarité, de fraternité, court toujours le risque d’être rattrapé par ce qu’il voit de désespérant dans notre monde. Et d’arrêter tout. Cette fois, il nous le dit vraiment. Plus sincère que jamais, le cinéaste finlandais si plein de retenue ouvre son cœur et confie ses doutes en nous parlant d’amour. Il le fait comme les poètes, qui disent inséparablement la difficulté et le miracle d’aimer. Entre la blonde Ansa et le taciturne Holappa, tout commence par un regard d’une magnifique pureté, dans un bar karaoké où un inconnu montre qu’il a de la voix en chantant un lied de Schubert. Comment aller plus loin que ce moment de grâce ? Il faudra une autre occasion. Ansa retourne à sa vie d’employée low cost dans un supermarché. Et l’ouvrier Holappa continue à forcer sur la boisson, à travailler pour de mauvais patrons. La noirceur les cerne, prête à bondir sur eux. Quand la facture d’électricité arrive, Ansa coupe le courant. Heureusement, le hasard veille et les chemins des deux solitaires se croisent à nouveau. À la sortie du cinéma, elle donne son numéro de téléphone sur un bout de papier, qui tombe sournoisement de la poche du blouson d’Holappa. Ils étaient pourtant si bien ensemble, devant l’affiche de… Brève Rencontre (1945), de David Lean. Clins d’œil à Godard, Bresson et Chaplin « La vie sépare ceux qui s’aiment, tout doucement, sans faire de bruit. » Dans les paroles des Feuilles mortes, Kaurismäki a trouvé une mélancolie qui lui ressemble. Mais sa variation sur la fameuse chanson de Prévert et Kosma prend aussi un tour plaisant, parfois même comique : la vie sépare plusieurs fois ceux qui s’aiment… Autant dire qu’elle les réunit donc à maintes reprises. Tout est perdu, rien n’est jamais perdu : entre ces deux façons de voir l’existence, le cœur du réalisateur balance. Mais celui de ses personnages bat fort, sans hésiter : ces amoureux sont tendus vers la survie de leur histoire à peine commencée et sans cesse empêchée. C’est un message de persévérance qui nous est envoyé. Comme Ansa et Holappa (Alma Pöysti et Jussi Vatanen, lunaires et émouvants), Kaurismäki, finalement, ne lâche rien. Il garde Godard, Bresson et Chaplin, ses dieux du cinéma qu’il salue par des clins d’œil fidèles, il garde ses décors épurés et colorés dans un style années 1950, son minimalisme chaleureux, son humour-politesse-du-désespoir. Et son inquiétude pour ses semblables. Les Feuilles mortes est rythmé par les sombres nouvelles que la radio donne de la guerre en Ukraine. Mais l’insistance de ces infos sur les bombardements russes fait qu’on entend peu à peu autre chose que le désastre : la résistance d’un pays. Dans l’Ukraine combative, le Finlandais a vu une leçon de courage qu’il a faite sienne. Et qui lui a inspiré un de ses plus beaux films.
Année : 2023
Avec : Alma, Alma Pöysti, Eero Ritala, Janne Hyytiäinen, Jussi Vatanen, Koivu Nuppu, Lauri Untamo, Maria Heiskanen, Martti Suosalo, Sakari Kuosmanen, Sherwan Haji, Tomnikov Alina