Télévision : 1er janvier à 09:35-11:45 sur TF1
film : comédie
Doubleur de dessins animés, Daniel Hillard adore ses trois enfants, au point de se comporter davantage en copain qu'en père. Lassée, sa femme, Miranda, finit par obtenir un divorce qui prive brutalement Daniel de ses enfants. Désespéré, le père abandonné ne reprend vie qu'en apprenant que Miranda cherche une gouvernante pour ses bambins. Une idée de génie germe dans sa tête. Dûment maquillé, il se fait engager sous les traits de madame Doubtfire, une Anglaise sèche mais débordante de générosité. Les enfants l'adoptent très vite. Tout en remplissant ses fonctions, Daniel surveille les nouvelles amours de son ex-femme... - Critique : C'est l'histoire d'un monsieur qui se déguise en dame pour ne pas être séparé de ses enfants. Ce monsieur, Daniel, est un doubleur de dessin animé que son patron vient de virer. Pas de chance, sa femme, Miranda, le vire aussi : elle n'a pas supporté de le trouver en train de faire la java dans la maison familiale avec la moitié du zoo de San Diego. Ouste ! Dehors, le grand gamin ! Mais comme Miranda n'a pas le temps de s'occuper des enfants, elle décide d'embaucher une gouvernante. Ni une ni deux, Daniel va voir son frère maquilleur et son ami prothésiste : ils lui fournissent une enveloppe rembourrée, un masque et tout ce qu'il faut pour devenir Mme Doubtfire, nounou d'une soixantaine d'années. Daniel, c'est Robin Williams, acteur chéri des jeunes, aimable cabotin survolté, une sorte de Louis de Funès à la mode américaine. On l'a vu gueuler des jeux de mots intraduisibles dans Good Morning Vietnam, monter sur un bureau dans Le Cercle des poètes disparus, tituber dans Fisher King. Le voici maintenant corseté sous la robe ringarde à souhait et la perruque de Mme Doubtfire. Et ce Robin Williams déguisé est si convaincant que Miranda (Sally Field) l'engage sans hésiter pour tenir son ménage. Le mari éconduit, changé en femme mûre, est donc réintégré du moins, provisoirement dans le foyer. Cette fable hollywoodienne, empruntée à une romancière britannique, aurait-elle une portée sociologique ? Apparemment, les pistes ne manquent pas : drame des pères divorcés, dévoiement des thèses féministes, recomposition des foyers... Tout cela dessinant un hommage au bon vieux matriarcat « made in USA », revu et corrigé. La femme active et libérée (de son mari) s'active de plus belle, renoue avec un ancien amant (play- boy et libre lui aussi) et sourit de nouveau à ses chérubins. Tout est pour le mieux dans le meilleur des « home », où Mme Doubtfire veille : mamie à temps partiel, aide ménagère providentielle, si insolite dans ses vieilles nippes qu'elle en paraît extraterrestre. Et vive la nouvelle famille ! De Certains l'aiment chaud à Tootsie et Victor, Victoria, des cinéastes ont utilisé le travesti pour illustrer leur vision de la société américaine. Alors pourquoi ne pas situer Madame Doubtfire dans cette brillante tradition ? La réponse est d'abord dans la mise en scène : un simple enchaînement poussif de gags lourds et mécaniques. On est loin du rythme endiablé d'un Billy Wilder. Et la scène cruciale du restaurant, où Daniel/Mme Doubtfire doit se dédoubler en sautant d'une table à l'autre, aurait bien eu besoin d'un Blake Edwards. A l'évidence, Chris Columbus, réalisateur de Maman, j'ai raté l'avion, n'est ni l'un ni l'autre. Mais n'est-ce pas Robin Williams en personne qui l'a commis à cette tâche ? Multiplié par deux à l'écran, l'acteur est aussi producteur. Et cette double casquette n'est pas la meilleure garantie contre le cabotinage. Il danse le boogie avec un aspirateur, se tartine la figure de crème, essaie de tirer une larme à Sally Field. Cela vire à un one-man show dont nous serions les spectateurs gagnés d'avance. Car, ici, le partenaire est un comparse, le sujet un prétexte, et la star bouffe tout sur son passage. Y compris son personnage et toute la sociologie qu'on voudra lui coller. Et voilà ce qui reste : un numéro prêt-à-consommer. Un acteur qui se déguise en dame pour amuser les enfants, petits et grands. La fable est en fait une farce. On peut lui trouver un goût fadasse, à moins d'être pris du genre d'appétit qui vous pousse dans un fast-food au milieu de l'après-midi.
Année : 1993
De : Chris Columbus
Avec : Anne Haney, Harvey Fierstein, Lawrence Matthew, Lisa Jakub, Mara Wilson, Pierce Brosnan, Polly Holliday, Robert Prosky, Robin Williams, Sally Field, Scott Capurro
Télévision : 31 décembre 2024 à 15:25-17:30 sur TF1
film : comédie
Doubleur de dessins animés, Daniel Hillard adore ses trois enfants, au point de se comporter davantage en copain qu'en père. Lassée, sa femme, Miranda, finit par obtenir un divorce qui prive brutalement Daniel de ses enfants. Désespéré, le père abandonné ne reprend vie qu'en apprenant que Miranda cherche une gouvernante pour ses bambins. Une idée de génie germe dans sa tête. Dûment maquillé, il se fait engager sous les traits de madame Doubtfire, une Anglaise sèche mais débordante de générosité. Les enfants l'adoptent très vite. Tout en remplissant ses fonctions, Daniel surveille les nouvelles amours de son ex-femme... - Critique : C'est l'histoire d'un monsieur qui se déguise en dame pour ne pas être séparé de ses enfants. Ce monsieur, Daniel, est un doubleur de dessin animé que son patron vient de virer. Pas de chance, sa femme, Miranda, le vire aussi : elle n'a pas supporté de le trouver en train de faire la java dans la maison familiale avec la moitié du zoo de San Diego. Ouste ! Dehors, le grand gamin ! Mais comme Miranda n'a pas le temps de s'occuper des enfants, elle décide d'embaucher une gouvernante. Ni une ni deux, Daniel va voir son frère maquilleur et son ami prothésiste : ils lui fournissent une enveloppe rembourrée, un masque et tout ce qu'il faut pour devenir Mme Doubtfire, nounou d'une soixantaine d'années. Daniel, c'est Robin Williams, acteur chéri des jeunes, aimable cabotin survolté, une sorte de Louis de Funès à la mode américaine. On l'a vu gueuler des jeux de mots intraduisibles dans Good Morning Vietnam, monter sur un bureau dans Le Cercle des poètes disparus, tituber dans Fisher King. Le voici maintenant corseté sous la robe ringarde à souhait et la perruque de Mme Doubtfire. Et ce Robin Williams déguisé est si convaincant que Miranda (Sally Field) l'engage sans hésiter pour tenir son ménage. Le mari éconduit, changé en femme mûre, est donc réintégré du moins, provisoirement dans le foyer. Cette fable hollywoodienne, empruntée à une romancière britannique, aurait-elle une portée sociologique ? Apparemment, les pistes ne manquent pas : drame des pères divorcés, dévoiement des thèses féministes, recomposition des foyers... Tout cela dessinant un hommage au bon vieux matriarcat « made in USA », revu et corrigé. La femme active et libérée (de son mari) s'active de plus belle, renoue avec un ancien amant (play- boy et libre lui aussi) et sourit de nouveau à ses chérubins. Tout est pour le mieux dans le meilleur des « home », où Mme Doubtfire veille : mamie à temps partiel, aide ménagère providentielle, si insolite dans ses vieilles nippes qu'elle en paraît extraterrestre. Et vive la nouvelle famille ! De Certains l'aiment chaud à Tootsie et Victor, Victoria, des cinéastes ont utilisé le travesti pour illustrer leur vision de la société américaine. Alors pourquoi ne pas situer Madame Doubtfire dans cette brillante tradition ? La réponse est d'abord dans la mise en scène : un simple enchaînement poussif de gags lourds et mécaniques. On est loin du rythme endiablé d'un Billy Wilder. Et la scène cruciale du restaurant, où Daniel/Mme Doubtfire doit se dédoubler en sautant d'une table à l'autre, aurait bien eu besoin d'un Blake Edwards. A l'évidence, Chris Columbus, réalisateur de Maman, j'ai raté l'avion, n'est ni l'un ni l'autre. Mais n'est-ce pas Robin Williams en personne qui l'a commis à cette tâche ? Multiplié par deux à l'écran, l'acteur est aussi producteur. Et cette double casquette n'est pas la meilleure garantie contre le cabotinage. Il danse le boogie avec un aspirateur, se tartine la figure de crème, essaie de tirer une larme à Sally Field. Cela vire à un one-man show dont nous serions les spectateurs gagnés d'avance. Car, ici, le partenaire est un comparse, le sujet un prétexte, et la star bouffe tout sur son passage. Y compris son personnage et toute la sociologie qu'on voudra lui coller. Et voilà ce qui reste : un numéro prêt-à-consommer. Un acteur qui se déguise en dame pour amuser les enfants, petits et grands. La fable est en fait une farce. On peut lui trouver un goût fadasse, à moins d'être pris du genre d'appétit qui vous pousse dans un fast-food au milieu de l'après-midi.
Année : 1993
De : Chris Columbus
Avec : Anne Haney, Harvey Fierstein, Lawrence Matthew, Lisa Jakub, Mara Wilson, Pierce Brosnan, Polly Holliday, Robert Prosky, Robin Williams, Sally Field, Scott Capurro