Sae-Byuk Kim : passages TV

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Antérieurement en 2024
 

Les bonnes étoiles

Télévision : 19 janvier à 09:58-12:03 sur Canal +

film : comédie dramatique

Dong-soo travaille dans une église qui dispose d'une boîte dans laquelle certaines personnes abandonnent leur bébé. Avec son ami Sang-hyeon, ils récupèrent certains nourrissons de manière illégale, en effaçant les images de vidéosurveillance, et les revendent sur le marché noir de l'adoption. Lorsque So-young, une jeune mère, abandonne son enfant, le duo le vole et décide de lui trouver une nouvelle famille. Mais la maman revient sur ses pas et prend les deux amis en flagrant délit. Après un échange, So-young choisit de les accompagner dans leur voyage afin de rencontrer les parents adoptifs et s'assurer ainsi que le bébé sera entre de bonnes mains... - Critique : Il pleut des cordes sur Busan. Une silhouette encapuchonnée marche dans la nuit détrempée. C’est une toute jeune femme qui dépose un nourrisson devant une des « boîtes à bébé » installées sur un parvis d’église, ces petites niches typiques où l’on peut abandonner son enfant en Corée. Une femme flic l’observe. Or très vite, deux hommes, dont Sang-hyeon, pas du tout pasteur mais propriétaire endetté d’un pressing, récupèrent illégalement le petit garçon pour le vendre au couple stérile le plus offrant. Quand la mère du bout de chou revient, finalement, et réclame la moitié de la future vente aux deux trafiquants, commence un drôle de road-movie dans une camionnette dont le coffre ferme mal et qui va encore recueillir un autre passager : Hae-Jin, délicieux orphelin d’une dizaine d’années n’ayant pas sa langue dans sa poche. Le tout avec la femme flic et son adjointe aux basques… Avec le Japonais Kore-eda, il s’agit toujours de famille, et ce n’est pas parce qu’il tourne pour la première fois en Corée que cela va changer. Tel père, tel fils interrogeait la filiation et le lien adoptif. Une affaire de famille – Palme d’or 2018 – brassait les complexités de l’amour et de l’argent. Les Bonnes Étoiles, même avec quelques gouttes de sang en plus, venues du polar, traite encore de la parentalité, réelle ou rêvée. La « mère indigne », prostituée en fuite, agressive pour cacher son désarroi, raconte que, dans un songe, elle s’est sentie lavée, purifiée par la pluie ? Justement, une séquence à l’espièglerie enfantine dans une station de lavage de voitures rafraîchit les sentiments de tous les occupants de l’estafette… Comme souvent chez ce grand cinéaste, chacun a ses raisons, y compris cette flic qui passe son temps à manger et à digérer son mal d’enfant. La mise en scène, lumineuse, joue entre la ligne claire et la densité obscure, selon un scénario à tiroirs, riche en rebondissements policiers, et surtout affectifs. Dans une chambre d’hôtel, tous les membres de cette fausse famille se remercient mutuellement d’être nés, et le génial Song Kang-ho (l’acteur principal de Parasite, de Bong Joon-ho, Prix d’interprétation à Cannes pour ce rôle de trafiquant bonhomme et confiant) se tourne contre le mur afin de ne pas être vu en train de pleurer. D’autres sommets de pudeur sont atteints dans une grande roue de parc d’attractions entre un homme qui pardonne et une jeune femme qui se dévoile, ou lors d’une conversation dans un train qui pourrait tout changer, si le bruit et la pénombre d’un tunnel ne rendaient inaudible une proposition essentielle… Il y a quelque chose du Kid de Chaplin dans le mariage, délicat, entre le mélodrame limpide et le burlesque teinté d’humour noir. Mais aussi l’humanité cabossée d’une caravane à la John Ford qui avance vers la mer. Vers la douceur.

Année : 2022

Avec : Dong-hwi Lee, Dong-won Gang, Doona Bae, Kang Gil-woo, Kyung-soo Yu, Lee Joo-Young, Moo-Saeng Lee, Park Hae-joon, Sae-Byuk Kim, Seung-soo Im, Song Kang-ho