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Récemment en novembre
 

Les sentiers de la gloire

Télévision : 11 novembre à 20:55-22:25 sur Arte

film de guerre

En 1916, dans les tranchées. Conscient que seule une victoire spectaculaire pourra rehausser sa réputation peu brillante, le général Broulard incite le général Mireau, en mal d'avancement, à lancer une offensive suicidaire contre une position allemande imprenable, connue sous le nom de "Fourmilière". La perspective de promotion rapide que lui a fait miroiter Broulard décide Mireau à engager ses troupes dans cette incroyable opération. C'est le colonel Dax qui doit conduire l'attaque, mais ses hommes sont épuisés. Dax, conscient des pertes humaines que va provoquer cette action, se résout toutefois à obéir. Comme prévu, l'opération tourne au massacre. Niant l'absurdité de sa stratégie, le général Mireau accuse les soldats de lâcheté et réclame des exécutions pour l'exemple... - Critique : La guerre de 14-18, avec ses 800 kilomètres de tranchées et ses centaines de milliers d’hommes décimés pour quel­ques centaines de mètres gagnés sur la ligne de front ennemie. Le réquisitoire, ici, vise moins la boucherie que l’ambition aveugle d’officiers cyniques, avides de gloire, qui ordonnent à leurs soldats de tirer dans leur propre camp et les font fusiller s’ils n’obéissent pas. Kubrick s’est appuyé sur plusieurs faits historiques, ce qui expliqua la gêne des autorités et l’interdiction du film en France durant dix-huit ans. Celui-ci n’est pourtant pas antimilitariste. Via le ferme et juste colonel Dax (Kirk Douglas), Kubrick montre au contraire la valeur nécessaire à toute armée digne de ce nom. Ce qu’il fustige, c’est le bellicisme délirant, l’instrumentalisation de la guerre, la parodie de procès. L’injustice est d’une absurdité criante et Kubrick la filme avec une fureur froide. Son regard est implacable. Soucieux aussi d’éviter tout patriotisme (« le dernier refuge du vaurien », dixit Samuel Johnson). Pour preuve, ce beau ­finale dans l’estaminet où les soldats français, au repos, libèrent leurs bas instincts avant de s’humaniser à l’écoute d’une douce mélodie chantée – en allemand ! – par une jeune femme (la future épouse de Kubrick).

Année : 1957

Avec : Adolphe Menjou, Christiane Kubrick, Emile Meyer, Freed Bert, Jerry Hausner, Joe Turkel, Kirk Douglas, Macready George, Meeker Ralph, Richard Anderson, Timothy Carey, Wayne Morris