Mohammad Aghebati : passages TV et derniers films au cinéma

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Récemment en août
 

Un héros

Télévision : 25 août à 02:25-04:27 sur Arte

film : drame

En Iran, Rahim, poursuivi par un créancier tenace, se retrouve derrière les barreaux pour ne pas avoir pu rembourser son imposante dette. Cependant, il obtient rapidement une permission de deux jours. Il souhaite utiliser cette faveur pour rencontrer son créancier et tenter de le convaincre de changer d'avis. Il essaie de lui expliquer qu'il désire lui régler une partie de la somme, mais, en contrepartie, il supplie ce dernier de réfléchir à retirer sa plainte. Pourtant, malgré toute la bonne volonté du monde, les choses ne se passent pas toujours comme elles le devraient, et Rahim ne parvient pas à obtenir le résultat espéré... - Critique : Deux jours. Il ne faudra pas plus de deux jours — et un sac perdu contenant des pièces d’or restitué à sa propriétaire — pour que Rahim, détenu après une dette non remboursée, passe du statut humiliant d’insolvable à celui d’honnête homme, exemplaire et célébré. Un piédestal moral dont il dégringolera aussi vite pour retourner à la case prison. Entre-temps, Rahim, son entourage et les spectateurs auront traversé tous les états émotionnels possibles et imaginables, de l’espoir à l’abattement en passant par la colère. Scénario à la mécanique implacable, réalisme bluffant, personnages piégés dans un infernal entrelacs de motivations et d’intérêts contraires : pas de doute, après son escapade espagnole (Everybody Knows), le Asghar Farhadi d’Une séparation est de retour. Cette fois, il filme Shiraz plutôt que Téhéran mais son style rigoureux est reconnaissable entre mille. On aurait tort, pourtant, de n’y voir qu’une formule à succès reproductible de film en film. Si Un héros confirme avec brio que le cinéaste iranien est bien ce peintre social au trait acéré, il montre surtout sa formidable empathie pour la condition humaine. Une qualité qui perce à chaque instant sous la noirceur et la sophistication du récit. Chaque personnage d’Un héros a ses raisons d’agir, Rahim certes mais aussi son créancier ou encore sa compagne, prête à se sacrifier pour lui offrir une rédemption. Farhadi joue à cache-cache avec les zones d’ombre qui entourent ses personnages. Jusqu’au bout, le spectateur se demandera, par exemple, ce que dissimule l’indécrochable sourire affiché par son personnage principal en toutes circonstances. Rien n’est simple dans cette société qui infantilise les citoyens en les récompensant pour leurs bonnes actions mais laisse aux associations de charité la charge de sauver ceux que sa justice a condamnés à mort. La somme des empêchements de chacun fabrique cynisme et dissimulation. Ainsi le silence de cette femme qui cache à son mari qu’elle possède des pièces d’or de peur qu’il se les approprie. Ou l’impossibilité pour Rahim d’évoquer sa compagne, avec laquelle il n’est pas marié. Tout est pourri dans la République islamique d’Iran, exposée à l’autoritarisme de ses institutions sans être à l’abri des dérives des sociétés libérales — et d’abord le pouvoir de nuisance des réseaux sociaux. Pour leur promotion personnelle, les administrateurs de la prison instrumentalisent Rahim, lequel utilise à son tour son fils bègue pour apitoyer le monde. Quant à la famille, elle n’est plus un refuge mais le lieu tumultueux où s’imbriquent solidarité et obligation : en acceptant l’aide de sa sœur et de son beau-frère, le « héros » devient inexorablement leur obligé. Aux premières loges de ce spectacle pathétique où la violence sociale tient le premier rôle, les enfants, comme dans Une séparation, regardent les adultes tomber…

Année : 2021

Avec : Ali Ranjbari, Alireza Jahandideh, Amir Jadidi, Ehsan Goodarzi, Farrokh Nourbakht, Fereshteh Sadre, Maryam Shahdaei, Mohammad Aghebati, Mohsen Tanabandeh, Sahar Goldust, Saleh Karimaei, Sarina Farhadi

Récemment en août
 

Un héros

Télévision : 7 août à 20:55-23:00 sur Arte

film : drame

En Iran, Rahim, poursuivi par un créancier tenace, se retrouve derrière les barreaux pour ne pas avoir pu rembourser son imposante dette. Cependant, il obtient rapidement une permission de deux jours. Il souhaite utiliser cette faveur pour rencontrer son créancier et tenter de le convaincre de changer d'avis. Il essaie de lui expliquer qu'il désire lui régler une partie de la somme, mais, en contrepartie, il supplie ce dernier de réfléchir à retirer sa plainte. Pourtant, malgré toute la bonne volonté du monde, les choses ne se passent pas toujours comme elles le devraient, et Rahim ne parvient pas à obtenir le résultat espéré... - Critique : Deux jours. Il ne faudra pas plus de deux jours — et un sac perdu contenant des pièces d’or restitué à sa propriétaire — pour que Rahim, détenu après une dette non remboursée, passe du statut humiliant d’insolvable à celui d’honnête homme, exemplaire et célébré. Un piédestal moral dont il dégringolera aussi vite pour retourner à la case prison. Entre-temps, Rahim, son entourage et les spectateurs auront traversé tous les états émotionnels possibles et imaginables, de l’espoir à l’abattement en passant par la colère. Scénario à la mécanique implacable, réalisme bluffant, personnages piégés dans un infernal entrelacs de motivations et d’intérêts contraires : pas de doute, après son escapade espagnole (Everybody Knows), le Asghar Farhadi d’Une séparation est de retour. Cette fois, il filme Shiraz plutôt que Téhéran mais son style rigoureux est reconnaissable entre mille. On aurait tort, pourtant, de n’y voir qu’une formule à succès reproductible de film en film. Si Un héros confirme avec brio que le cinéaste iranien est bien ce peintre social au trait acéré, il montre surtout sa formidable empathie pour la condition humaine. Une qualité qui perce à chaque instant sous la noirceur et la sophistication du récit. Chaque personnage d’Un héros a ses raisons d’agir, Rahim certes mais aussi son créancier ou encore sa compagne, prête à se sacrifier pour lui offrir une rédemption. Farhadi joue à cache-cache avec les zones d’ombre qui entourent ses personnages. Jusqu’au bout, le spectateur se demandera, par exemple, ce que dissimule l’indécrochable sourire affiché par son personnage principal en toutes circonstances. Rien n’est simple dans cette société qui infantilise les citoyens en les récompensant pour leurs bonnes actions mais laisse aux associations de charité la charge de sauver ceux que sa justice a condamnés à mort. La somme des empêchements de chacun fabrique cynisme et dissimulation. Ainsi le silence de cette femme qui cache à son mari qu’elle possède des pièces d’or de peur qu’il se les approprie. Ou l’impossibilité pour Rahim d’évoquer sa compagne, avec laquelle il n’est pas marié. Tout est pourri dans la République islamique d’Iran, exposée à l’autoritarisme de ses institutions sans être à l’abri des dérives des sociétés libérales — et d’abord le pouvoir de nuisance des réseaux sociaux. Pour leur promotion personnelle, les administrateurs de la prison instrumentalisent Rahim, lequel utilise à son tour son fils bègue pour apitoyer le monde. Quant à la famille, elle n’est plus un refuge mais le lieu tumultueux où s’imbriquent solidarité et obligation : en acceptant l’aide de sa sœur et de son beau-frère, le « héros » devient inexorablement leur obligé. Aux premières loges de ce spectacle pathétique où la violence sociale tient le premier rôle, les enfants, comme dans Une séparation, regardent les adultes tomber... À partir du 1er juin, obtenez le code et regardez gratuitement le film sur Canal VOD, disponible jusqu’au 3 juillet, dans la limite des visionnages disponibles.

Année : 2021

Avec : Ali Ranjbari, Alireza Jahandideh, Amir Jadidi, Ehsan Goodarzi, Farrokh Nourbakht, Fereshteh Sadre, Maryam Shahdaei, Mohammad Aghebati, Mohsen Tanabandeh, Sahar Goldust, Saleh Karimaei, Sarina Farhadi