Les assassins sont parmi nous

Télévision : 7 avril à 22:30-23:55 sur Arte

film : drame

En 1945, dans les décombres de Berlin. Susanne Wallner, une jeune photographe rescapée des camps, revient dans son appartement, qu'elle trouve occupé par Hans Mertens, un ancien soldat dépressif et alcoolique. Contre son gré, Susanne doit s'installer avec lui. Peu à peu, elle se découvre une profonde sympathie pour Mertens, qu'elle aide à se reconstruire. Un jour réapparaît l'officier qui commandait Mertens, un certain Ferdinand Brückner, qui a fait assassiner des civils sur le front russe en 1942 avant de se faire oublier à la faveur des troubles de l'après-guerre. Il gère désormais avec succès une petite entreprise de recyclage de vieux casques. Mertens, hanté par le souvenir des atrocités commises par Brückner, décide qu'il est temps que cet homme expie tous ses péchés. Il échafaude alors un plan visant à l'assassiner... - Critique : | Genre : vengeance et justice. Le premier plan est superbe : dans un Berlin en ruine se dessine une croix tandis que retentissent les accents presque incongrus d'un piano jazz, qui émergent d'un cabaret tout proche. C'est dans un immeuble délabré que revient Suzanne. Dans son ancien appartement, elle découvre un locataire imprévu, un médecin devenu alcoolique, hanté par un massacre... D'accord, l'intrigue sentimentale est assez convenue et le méchant ex-nazi, devenu un industriel transformant des casques de soldats en ­casseroles, a un peu trop la tête de l'emploi. Mais, esthétiquement, le film est une réussite digne de l'expressionnisme d'avant guerre. Avec des ombres omniprésentes : des voisins qui cancanent jusqu'à l'affrontement qui oppose celui qui refuse d'oublier à celui qui fait tout pour ne pas se souvenir. Face à ces deux hommes, avec sa beauté lumineuse et sa voix grave, Hildegarde Knef (ce film allait faire d'elle une star) est une héroïne quasi dostoïevskienne, pour qui l'avenir l'emporte sur le passé et l'espoir sur la rancoeur. Le film de Staudte est devenu un classique du cinéma allemand d'après guerre. Pour avoir réussi, le premier, à mettre les Allemands face à leur culpabilité. Brève période : trois ans après commencera la vogue des petits films musicaux célébrant la terre et les Gretchen. — Pierre Murat

Année : 1946

Avec : Albert Johannes, Arno Paulsen, Christian Blackwood, Erna Sellmer, Hilde Adolphi, Hildegard Knef, Marlise Ludwig, Michael Günther, Robert Forsch, Ursula Krieg, Wilhelm Borchert, Wolfgang Dohnberg