DVD/Blu-ray : 19 novembre
Editeur : Diaphana
Année : 2020
De : Caroline Vignal, Blandine Lenoir
Avec : Laure Calamy, Benjamin Lavernhe, Olivia Côte, Marc Fraize, Jean-Pierre Martins, Louise Vidal, Alice Loubier, Lucia Sanchez, Maxence Tual, Vincent Elbaz, Suzanne De Baecque, Sylvain Katan, Laurent Poitrenaux, Ismaël Sy Savané, Nicolas Godart, Alexandre Steiger, Zita Hanrot, India Hair, Rosemary Standley, Damien Chapelle, Yannick Choirat, Florence Muller, Cédric Appietto
Télévision : 19 novembre à 13:35-15:20 sur Arte
film : comédie dramatique
Simon est marié. Libre, Charlotte veut profiter de la vie après une histoire compliquée. Tous deux entament une liaison, sans rien se promettre, avec pour seul objectif de passer de bons moments ensemble. En dépit de sa clandestinité, leur couple repose sur une parfaite complémentarité - Simon étant aussi timoré que Charlotte est épicurienne. Il se nourrit aussi d'une entente parfaite, du plaisir des sens et du goût de la conversation amoureuse. Mais les deux amants n'osent s'avouer que leur relation prend un tour sérieux, s'interdisant toute grande déclaration et évacuant immédiatement toute tension. L'affaire se corse quand Charlotte fait la connaissance de Louise. - Critique : « On va boire un verre ou deux mais je ressens une envie irrésistible de faire l’amour avec toi. » Charlotte (Sandrine Kiberlain), bloody mary à la main, affiche la couleur sans rougir. Le film vient à peine de commencer. « Ça va vite, là », confirme son rencard, Simon (Vincent Macaigne). La quinqua enthousiaste, mère célibataire libre comme l’air, le suit chaque fois qu’il s’éloigne. Le quadra lent à la détente, marié avec enfants, avance et recule, déchiré entre son désir et sa peur du « bazar ». Chronique d’une liaison passagère démarre sur ce feu d’artifice, alimenté par la fantaisie charmante de deux acteurs exceptionnels — elle, radieuse et conquérante en « femme brute », lui émouvant car désarçonné en « homme délicat ». Alors que Charlotte et Simon passent un contrat explicite – jouir sans entraves –, l’auteur chronique, au fil de leurs rendez-vous, une cristallisation que chacun sait inéluctable. L’intérêt de ce suspense éventé ? Son éblouissante sophistication. Le onzième long métrage d’Emmanuel Mouret (Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait) évoque un Woody Allen grand cru – les clins d’œil à Annie Hall (1977) foisonnent –, mais aussi le Lubitsch de Sérénade à trois (1933) pour l’élégance ludique et cet art de ne penser qu’à « ça » sans verser dans l’égrillard. Il faut dire que le sexe, s’il figure au centre ou, plutôt, au cœur (et c’est bien là qu’est l’os !) du propos, demeure obstinément dans le hors-champ de l’image. Le réalisateur filme la parole en mouvement avec une invention constante, entraînant ce pas de deux « éroticomique » vers la mélancolie. Les choses qu’on ne dit pas, les choses qu’on rate… En attendant, même si c’était éphémère – mais l’était-ce vraiment ? –, on aura été très heureux.
Année : 2022
Avec : Brahim Zairi, Eric Wrembel, Fleury Ghislaine, Georgia Scalliet, Juliette Capieu, Lola Niedermayer, Maxence Tual, Mercoyrol Stéphane, Mohamed Zairi, Pierre Giraud, Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne
Télévision : 19 novembre à 13:35-15:15 sur Arte
film : comédie dramatique
Simon est marié. Libre, Charlotte veut profiter de la vie après une histoire compliquée. Tous deux entament une liaison, sans rien se promettre, avec pour seul objectif de passer de bons moments ensemble. En dépit de sa clandestinité, leur couple repose sur une parfaite complémentarité - Simon étant aussi timoré que Charlotte est épicurienne. Il se nourrit aussi d'une entente parfaite, du plaisir des sens et du goût de la conversation amoureuse. Mais les deux amants n'osent s'avouer que leur relation prend un tour sérieux, s'interdisant toute grande déclaration et évacuant immédiatement toute tension. L'affaire se corse quand Charlotte fait la connaissance de Louise. - Critique : « On va boire un verre ou deux mais je ressens une envie irrésistible de faire l’amour avec toi. » Au beau milieu d’un bar cosy-jazzy-boiseries d’obédience CSP+, Charlotte (Sandrine Kiberlain), Bloody Mary à la main, affiche la couleur sans rougir. Le film vient à peine de commencer. « Ça va vite, là », confirme son rencard, Simon (Vincent Macaigne), tellement troublé qu’il file s’appuyer au comptoir. La quinqua enthousiaste, mère célibataire libre comme l’air, le suit chaque fois qu’il s’éloigne. Le quadra lent à la détente, marié avec enfants — il ne cesse maladroitement de le rappeler —, lui tourne autour, avance et recule, puis finit dos au mur, littéralement, déchiré entre son désir et sa peur du « bazar ». La blonde canon porte alors l’estocade : « On se plaît, on ne fait pas de plan sur la comète, et voilà, on a juste envie de passer une soirée ensemble et c’est tout. Non ? » Si. Chronique d’une liaison passagère démarre sur ce feu d’artifice, alimenté par la fantaisie charmante de deux acteurs exceptionnels — Kiberlain, radieuse et conquérante en « femme brute », Macaigne touchant car désarçonné en « homme délicat ». Tournée en un long plan-séquence de plus de trois minutes, la volubile scène de drague devient, sous l’œil inspiré d’Emmanuel Mouret, une valse-hésitation donnant le tempo d’une comédie étincelante. Le onzième long métrage du réalisateur marseillais évoque un Woody Allen grand cru — les clins d’œil à Annie Hall (1977) foisonnent — mais aussi le Lubitsch de Sérénade à trois (1933) pour l’élégance ludique et cet art de ne penser qu’à « ça » sans verser dans l’égrillard. Il faut dire que le sexe, s’il figure au centre ou, plutôt, au cœur (et c’est bien là qu’est l’os !) du propos, demeure obstinément dans le hors-champ de l’image. Alors que Charlotte et Simon passent un contrat explicite — jouir sans entraves —, l’auteur conclut en effet un pacte différent avec le spectateur : chroniquer, au fil de leurs rendez-vous, une cristallisation que chacun, pour peu qu’il ne soit pas né d’hier, sait inéluctable. L’intérêt de ce suspense éventé ? Son éblouissante sophistication : la forme est le fond. Sous couvert d’un genre modérément prestigieux (la comédie, a fortiori romantique), cette manière de Brève Rencontre aurait pu s’intituler, comme son film précédent, Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait (2020). Car le plus passionnant, dans le cinéma récent d’Emmanuel Mouret, décidément à son meilleur, c’est précisément de démêler les choses qu’on entend des choses qu’on voit. L’émotion partout Cinéaste de la parole en mouvement, il la met en scène avec une invention constante. Au moment de faire l’amour pour la première fois, chez Charlotte, le plaisir consiste par exemple à suivre le badinage, profus et vif, durant l’extinction progressive des lumières, pièce par pièce, jusqu’au noir complet. La gêne de Simon, baladé d’un encadrement de porte à un autre, répond à l’aisance de la maîtresse des lieux et du jeu. Rebelote chez Louise (remarquable Georgia Scalliet), contactée via Internet pour un « plan à trois », lorsqu’il s’agit de faire converger les partouzeurs novices vers le canapé. Où Simon, rendu intarissable par la panique, préfère prévenir : « Je ne serai à l’initiative de rien. » Fils d’antiquaire, passionné d’art, Emmanuel Mouret emmène aussi, à deux reprises, ses héros au musée. Occupés à marcher-parler, ils ne regardent pas les œuvres. Nous, si, du moins quand l’auteur décide de (nous) faire signe. Ainsi, le jour de leur rencontre avec Louise, au Petit Palais, la caméra laisse les personnages sortir du cadre pour s’attarder, un instant seulement, sur Le Sommeil, de Gustave Courbet, et la nudité de ses amantes enlacées… Dans son refus du banal prêt-à-filmer, l’orfèvre déniche l’émotion partout, jusque dans le dos de Charlotte. Alors qu’elle prépare un gâteau, Simon, l’air de rien, évoque un prétendu collègue qui serait au courant de leur histoire : « Il m’a dit qu’il comprend pas, il m’a demandé si on était amoureux ou pas… » La question en suspens, le zoom sur la chevelure de la femme, le temps qu’elle met à se retourner, à balayer cette hypothèse non conforme au contrat de base annoncent déjà la fin de la légèreté. Le joyeux pas de deux, insensiblement, entame sa glissade vers la mélancolie. Les choses qu’on ne dit pas, les choses qu’on rate. En attendant, même si c’était éphémère, comme annoncé par le titre, on aura été très heureux.
Année : 2022
Avec : Brahim Zairi, Eric Wrembel, Fleury Ghislaine, Georgia Scalliet, Juliette Capieu, Lola Niedermayer, Maxence Tual, Mercoyrol Stéphane, Mohamed Zairi, Pierre Giraud, Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne
Télévision : 13 novembre à 20:55-22:35 sur Arte
film : comédie dramatique
Simon est marié. Libre, Charlotte veut profiter de la vie après une histoire compliquée. Tous deux entament une liaison, sans rien se promettre, avec pour seul objectif de passer de bons moments ensemble. En dépit de sa clandestinité, leur couple repose sur une parfaite complémentarité - Simon étant aussi timoré que Charlotte est épicurienne. Il se nourrit aussi d'une entente parfaite, du plaisir des sens et du goût de la conversation amoureuse. Mais les deux amants n'osent s'avouer que leur relation prend un tour sérieux, s'interdisant toute grande déclaration et évacuant immédiatement toute tension. L'affaire se corse quand Charlotte fait la connaissance de Louise. - Critique : « On va boire un verre ou deux mais je ressens une envie irrésistible de faire l’amour avec toi. » Au beau milieu d’un bar cosy-jazzy-boiseries d’obédience CSP+, Charlotte (Sandrine Kiberlain), Bloody Mary à la main, affiche la couleur sans rougir. Le film vient à peine de commencer. « Ça va vite, là », confirme son rencard, Simon (Vincent Macaigne), tellement troublé qu’il file s’appuyer au comptoir. La quinqua enthousiaste, mère célibataire libre comme l’air, le suit chaque fois qu’il s’éloigne. Le quadra lent à la détente, marié avec enfants — il ne cesse maladroitement de le rappeler —, lui tourne autour, avance et recule, puis finit dos au mur, littéralement, déchiré entre son désir et sa peur du « bazar ». La blonde canon porte alors l’estocade : « On se plaît, on ne fait pas de plan sur la comète, et voilà, on a juste envie de passer une soirée ensemble et c’est tout. Non ? » Si. Chronique d’une liaison passagère démarre sur ce feu d’artifice, alimenté par la fantaisie charmante de deux acteurs exceptionnels — Kiberlain, radieuse et conquérante en « femme brute », Macaigne touchant car désarçonné en « homme délicat ». Tournée en un long plan-séquence de plus de trois minutes, la volubile scène de drague devient, sous l’œil inspiré d’Emmanuel Mouret, une valse-hésitation donnant le tempo d’une comédie étincelante. Le onzième long métrage du réalisateur marseillais évoque un Woody Allen grand cru — les clins d’œil à Annie Hall (1977) foisonnent — mais aussi le Lubitsch de Sérénade à trois (1933) pour l’élégance ludique et cet art de ne penser qu’à « ça » sans verser dans l’égrillard. Il faut dire que le sexe, s’il figure au centre ou, plutôt, au cœur (et c’est bien là qu’est l’os !) du propos, demeure obstinément dans le hors-champ de l’image. Alors que Charlotte et Simon passent un contrat explicite — jouir sans entraves —, l’auteur conclut en effet un pacte différent avec le spectateur : chroniquer, au fil de leurs rendez-vous, une cristallisation que chacun, pour peu qu’il ne soit pas né d’hier, sait inéluctable. L’intérêt de ce suspense éventé ? Son éblouissante sophistication : la forme est le fond. Sous couvert d’un genre modérément prestigieux (la comédie, a fortiori romantique), cette manière de Brève Rencontre aurait pu s’intituler, comme son film précédent, Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait (2020). Car le plus passionnant, dans le cinéma récent d’Emmanuel Mouret, décidément à son meilleur, c’est précisément de démêler les choses qu’on entend des choses qu’on voit. L’émotion partout Cinéaste de la parole en mouvement, il la met en scène avec une invention constante. Au moment de faire l’amour pour la première fois, chez Charlotte, le plaisir consiste par exemple à suivre le badinage, profus et vif, durant l’extinction progressive des lumières, pièce par pièce, jusqu’au noir complet. La gêne de Simon, baladé d’un encadrement de porte à un autre, répond à l’aisance de la maîtresse des lieux et du jeu. Rebelote chez Louise (remarquable Georgia Scalliet), contactée via Internet pour un « plan à trois », lorsqu’il s’agit de faire converger les partouzeurs novices vers le canapé. Où Simon, rendu intarissable par la panique, préfère prévenir : « Je ne serai à l’initiative de rien. » Fils d’antiquaire, passionné d’art, Emmanuel Mouret emmène aussi, à deux reprises, ses héros au musée. Occupés à marcher-parler, ils ne regardent pas les œuvres. Nous, si, du moins quand l’auteur décide de (nous) faire signe. Ainsi, le jour de leur rencontre avec Louise, au Petit Palais, la caméra laisse les personnages sortir du cadre pour s’attarder, un instant seulement, sur Le Sommeil, de Gustave Courbet, et la nudité de ses amantes enlacées… Dans son refus du banal prêt-à-filmer, l’orfèvre déniche l’émotion partout, jusque dans le dos de Charlotte. Alors qu’elle prépare un gâteau, Simon, l’air de rien, évoque un prétendu collègue qui serait au courant de leur histoire : « Il m’a dit qu’il comprend pas, il m’a demandé si on était amoureux ou pas… » La question en suspens, le zoom sur la chevelure de la femme, le temps qu’elle met à se retourner, à balayer cette hypothèse non conforme au contrat de base annoncent déjà la fin de la légèreté. Le joyeux pas de deux, insensiblement, entame sa glissade vers la mélancolie. Les choses qu’on ne dit pas, les choses qu’on rate. En attendant, même si c’était éphémère, comme annoncé par le titre, on aura été très heureux.
Année : 2022
Avec : Brahim Zairi, Eric Wrembel, Fleury Ghislaine, Georgia Scalliet, Juliette Capieu, Lola Niedermayer, Maxence Tual, Mercoyrol Stéphane, Mohamed Zairi, Pierre Giraud, Sandrine Kiberlain, Vincent Macaigne