Télévision : 19 janvier à 21:10-23:30 sur France 2
film : drame
Désormais retirée de la vie publique, Simone Veil se lance dans l'écriture de ses mémoires sous le regard bienveillant de sa petite-fille, curieuse d'en connaître la teneur. Née en pleine Grande Guerre, Simone ne s'imagine pas qu'un fabuleux destin l'attend malgré un nouveau conflit mondial qui arrivera trop vite et dans lequel une grande partie des siens périra. Loin de constituer un frein à ses ambitions, cette épreuve marquera au contraire le début de son engagement pour un monde plus juste. Après une carrière brillante dans la magistrature, Simone se voit offrir, dans les années 1970, l'occasion de faire ses premiers pas en politique... - Critique : Dans La Môme, Olivier Dahan avait osé et, dans l’ensemble, réussi, un portrait étonnant d’Édith Piaf en monstre sacré — dans tous les sens des deux termes. Le réalisateur était ensuite rentré dans le rang du biopic hagiographique et consensuel avec sa reconstitution des premières années monégasques de Grace Kelly : Grace de Monaco était un monument d’académisme. Mais on le regretterait presque après avoir découvert la catastrophe artistique de Simone, le voyage du siècle. Une biographie de Simone Veil en sainte laïque qui, au fil de cent quarante minutes en paraissant le double, suscite une consternation plus ou moins rigolarde puis une franche colère. Comme dans La Môme, Olivier Dahan a voulu raconter les faits marquants et l’ensemble des combats d’une vie bien remplie (pour la légalisation de l’avortement, pour une prise en charge moins dégradante des détenus, pour les malades du sida…) en bousculant sans cesse la chronologie. Au risque d’un effet zapping et d’entraîner la confusion… Elsa Zylberstein, qui interprète le rôle-titre de la quarantaine jusqu’à la vieillesse, a voulu reproduire la diction un peu raide de l’ancienne magistrate et femme politique. Très mauvaise idée : sa performance, certes peu aidée par un maquillage grotesque, tient davantage de l’imitation parodique à la Canteloup que d’une composition d’actrice. Rebecca Marder, qui incarne Simone Veil de l’adolescence jusqu’au début des années soixante, est bien plus naturelle et convaincante. Mais son talent ne suffit pas à sauver la cauchemardesque dernière heure du film, où une mise en scène aux moyens et aux effets mélodramatiques démesurés transforme l’expérience des camps de la mort en un spectacle indécent.
Année : 2022
Avec : Antoine Gouy, Elodie Bouchez, Elsa Zylberstein, Esther Valding, Judith Chemla, Laurence Côte, Mathieu Spinosi, Olivier Gourmet, Philippe Lellouche, Philippe Torreton, Rebecca Marder, Sylvie Testud