Télévision : 12 juin à 02:20-04:07 sur Arte
film : thriller
Une grande ville d'Allemagne, au début des années 30. Un tueur d'enfants nargue la police depuis plusieurs semaines. Une récompense de 10 000 marks - autant dire une fortune - est promise à quiconque permettra sa capture d'une façon ou d'une autre. En vain : le mystérieux psychopathe ajoute bientôt la petite Elsie Beckmann à la longue liste de ses victimes. Contrariée par la mobilisation policière, qui perturbe fortement ses activités, la pègre décide d'intervenir. Schränker, son chef tout-puissant, est résolu à trouver le criminel au plus vite. Ainsi, les gangsters unissent leurs efforts à ceux de la police. C'est finalement grâce à un aveugle que le tueur sera démasqué... - Critique : On raconte qu’à la sortie du film, Joseph Goebbels nota dans son journal : « Fantastique. Pour la peine de mort. Fritz Lang sera notre réalisateur… » Contresens total. Poursuivi par la police comme par les criminels, le tueur sadique de petites filles a du souci à se faire, mais c’est la loi qui, paradoxalement, peut le sauver. Voir la dernière séquence, libératrice, à disserter en cours de philo. De ce film stupéfiant, on retient la maîtrise immédiate qu’a Fritz Lang du parlant. Il réussit à inventer un mode d’illustration sonore qui lui est propre. Il dissocie fréquemment la bande-son de l’image ou prolonge un dialogue pour le transformer en commentaire off… La première séquence — l’assassinat d’Elsie Beckmann — est une leçon de mise en scène, un montage alterné qui fait monter l’angoisse. Le tueur n’est d’abord qu’une ombre sur l’affiche, qui offre une prime pour sa capture, puis une voix d’une absolue douceur. Peter Lorre, génial, sifflote un refrain — le thème est tiré des suites de Peer Gynt, de Grieg, et il est sifflé par Lang lui-même. L’horreur se passera hors champ. Le film distille aussi la curieuse prescience d’un noir fléau qui pourrait être assimilé au nazisme. Le cinéaste, convoqué par Goebbels, préféra, finalement, rejoindre Paris en train, et ne pas être « leur » réalisateur.
Année : 1931
Avec : Ernst Stahl-Nachbaur, Friedrich Gnass, Fritz Odemar, Gründgens Gustaf, Inge Landgut, Kemp Paul, Lingen Theo, Lorre Peter, Otto Wernicke, Rudolf Blümner, Theodor Loos, Widmann Ellen
Télévision : 10 juin à 22:55-00:40 sur Arte
film : thriller
Une grande ville d'Allemagne, au début des années 30. Un tueur d'enfants nargue la police depuis plusieurs semaines. Une récompense de 10 000 marks - autant dire une fortune - est promise à quiconque permettra sa capture d'une façon ou d'une autre. En vain : le mystérieux psychopathe ajoute bientôt la petite Elsie Beckmann à la longue liste de ses victimes. Contrariée par la mobilisation policière, qui perturbe fortement ses activités, la pègre décide d'intervenir. Schränker, son chef tout-puissant, est résolu à trouver le criminel au plus vite. Ainsi, les gangsters unissent leurs efforts à ceux de la police. C'est finalement grâce à un aveugle que le tueur sera démasqué... - Critique : On raconte qu’à la sortie du film, Joseph Goebbels nota dans son journal : « Fantastique. Pour la peine de mort. Fritz Lang sera notre réalisateur… » Contresens total. Poursuivi par la police comme par les criminels, le tueur sadique de petites filles a du souci à se faire, mais c’est la loi qui, paradoxalement, peut le sauver. Voir la dernière séquence, libératrice, à disserter en cours de philo. De ce film stupéfiant, on retient la maîtrise immédiate qu’a Fritz Lang du parlant. Il réussit à inventer un mode d’illustration sonore qui lui est propre. Il dissocie fréquemment la bande-son de l’image ou prolonge un dialogue pour le transformer en commentaire off… La première séquence — l’assassinat d’Elsie Beckmann — est une leçon de mise en scène, un montage alterné qui fait monter l’angoisse. Le tueur n’est d’abord qu’une ombre sur l’affiche, qui offre une prime pour sa capture, puis une voix d’une absolue douceur. Peter Lorre, génial, sifflote un refrain — le thème est tiré des suites de Peer Gynt, de Grieg, et il est sifflé par Lang lui-même. L’horreur se passera hors champ. Le film distille aussi la curieuse prescience d’un noir fléau qui pourrait être assimilé au nazisme. Le cinéaste, convoqué par Goebbels, préféra, finalement, rejoindre Paris en train, et ne pas être « leur » réalisateur.
Année : 1931
Avec : Ernst Stahl-Nachbaur, Friedrich Gnass, Fritz Odemar, Gründgens Gustaf, Inge Landgut, Kemp Paul, Lingen Theo, Lorre Peter, Otto Wernicke, Rudolf Blümner, Theodor Loos, Widmann Ellen
Télévision : 16 mars à 00:27-02:16 sur France 3
film : drame psychologique
En Allemagne, peu de temps après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le docteur Karl Rothe, qui a pris le nom de Neumeister, travaille dans un camp de refugiés. Il voit un jour apparaître sous le nom de Nowak son ancien collègue, Hösch. Les deux hommes partagent un lourd secret. En 1943, Hösch avait aidé Karl, en accord avec un certain colonel Winkler, à dissimuler le meurtre de sa petite amie, Inge. En effet, chargé par le régime nazi d'importantes recherches, Rothe l'avait étranglée quand Hösch et Winkler lui avait appris que sa fiancée le trahissait en communiquant les résultats de ses travaux à Londres... - Critique : En 1951, vingt ans après M. le maudit, le grand film qui révéla sa gueule de batracien pathétique et annonça l’avènement des monstres de l’Allemagne nazie, Peter Lorre réalisait son unique long métrage. Comme un épilogue tardif au chef-d’œuvre de Fritz Lang, ce film maudit (à l’aube des Trente Glorieuses, personne ne voulait plus se retourner sur la nuit noire de la guerre) forçait l’Allemagne à regarder en arrière. Entre-temps, le IIIe Reich était en effet devenu réalité. De son exil hollywoodien, l’acteur d’origine juive était revenu marqué par les codes du film noir sans avoir rien oublié des leçons de mise en scène de l’expressionnisme allemand. D’où l’atmosphère ténébreuse de L’Homme perdu, dont l’histoire commence en 1945 dans un camp de réfugiés de Hambourg. Joué par Peter Lorre lui-même, le médecin des lieux est rattrapé par son passé criminel lorsque débarque son ancien assistant de laboratoire, ex-agent de l’Abwehr. Passant la nuit à boire, les deux hommes replongent dans les souvenirs funestes de l’année 1943, quand le Dr Neumeister s’appelait encore Rothe et que ses recherches en immunologie intéressaient les nazis. Persuadé par son assistant de la duplicité de sa fiancée, le Dr Rothe la tue. En lui offrant l’impunité, l’Abwehr lui permet alors de laisser libre cours à ses pulsions d’assassin… Paupières à fleur de tête, physique de vaincu, Lorre vieillissant incarne parfaitement le meurtrier hanté survivant tel un zombie dans la haine de soi et le besoin de se faire justice lui-même. À l’image de cette Allemagne de l’après-guerre, toujours debout après avoir enfanté l’un des pires régimes de l’Histoire.
Année : 1951
Avec : Alexander Hunzinger, Eva Ingeborg Scholz, Gisela Trowe, Hansi Wendler, Helmuth Rudolph, Johanna Hofer, Karl John, Kurt Meister, Lorre Peter, Lotte Rausch, Peter Ahrweiler, Renate Mannhardt