Lincoln Powell : passages TV

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Récemment en septembre
 

DogMan

Télévision : 6 septembre à 10:08-11:59 sur Canal +

film : thriller

Douglas Munrow a vécu une enfance horrible sous le joug d'un père extrêmement violent qui l'a enfermé un bon nombre de fois dans une cage avec ses chiens. Ces derniers étaient les seuls à lui offrir leur amour et à le protéger des coups. Une fois adulte, il décide de prendre la défense des opprimés. Mais Douglas ne se déplace plus qu'en chaise roulante depuis qu'il a reçu une balle perdue. Heureusement, ses chiens sont là pour lui tenir compagnie. C'est alors que la police commence à s'intéresser à lui, car on le soupçonne de plusieurs crimes... - Critique : La sélection de Luc Besson en compétition constituait la vraie surprise de la récente Mostra de Venise. La preuve par l’exemple, aussi, qu’il ne faut jamais enterrer trop tôt la carrière d’un homme puissant, malgré ses déboires tant commerciaux que judiciaires (1). Tourné dans une discrétion totale et présenté aux professionnels du marché de la Berlinale en février, son DogMan a vogué jusqu’à la lagune précédé d’une réputation de quasi-chef-d’œuvre que l’on mettra, maintenant qu’on a vu la bête, sur le compte d’un abus de schnaps. Le film s’ouvre sur une citation de Lamartine : « Partout où il y a un malheureux, Dieu envoie un chien. » Pour Douglas (Caleb Landry Jones), Dieu a poussé jusqu’à la meute. L’ex-enfant martyr, handicapé depuis que son père lui a tiré dessus, vit en effet avec tout plein de toutous qui lui obéissent au doigt et à l’œil et, miracle, le comprennent mieux que les humains. Les premières minutes, après que la caméra a filé sur une route mouillée rappelant le début de Nikita (1990), posent l’intrigante étrangeté du protagoniste : quand la police arrête Douglas, il porte une robe rose, une perruque platine, et son maquillage dégouline, transformant la Marilyn en cousine tragique du Joker. Conduit au poste, le travesti en fauteuil roulant accepte, fort aimablement d’ailleurs, de raconter son histoire pas piquée des vers à une psychiatre raide comme l’injustice (Jojo T. Gibbs). Montrer papatte blanche à l’ère #MeToo Du chenil où l’avait encagé son paternel au drag show où il se produit à présent, Douglas déroule l’itinéraire d’un môme pas gâté, devenu mi-vengeur masqué, mi-Christ (lourdement) sacrifié sur l’autel de la violence masculine. On retrouve tout ce qui a fait le cinéma de Besson dans les années 1990, héros infantiles, science du décor (ici, un squat piégeux), dialogues naïfs (« Les chiens ne mentent jamais quand ils parlent d’amour ») et fusillades en clou du spectacle. Lequel prend cette fois une opportune teinte queer qu’on n’avait pas vu venir, un peu comme s’il s’agissait de montrer papatte blanche à l’ère #MeToo. Il y a malgré tout, dans ce fatras citant Shakespeare, quelques séquences étonnantes, comme celle où, grimé en Édith Piaf et le visage cramé par la lumière, un Caleb Landry Jones chancelant assure le playback de La Foule. L’acteur texan, primé à Cannes pour Nitram en 2021, joue sa partition avec une sincérité accrocheuse pour qui ne craint pas le pathos.

Année : 2023

Avec : Alexander Settineri, Bennett Saltzman, Bianca Melgar, Caleb Landry Jones, Christopher Denham, Clemens Schick, Grace Palma, John Charles Aguilar, Lincoln Powell, Marisa Berenson, Michael Garza, T Jonica

Récemment en septembre
 

DogMan

Télévision : 6 septembre à 10:06-11:58 sur Canal +

film : thriller

Douglas Munrow a vécu une enfance horrible sous le joug d'un père extrêmement violent qui l'a enfermé un bon nombre de fois dans une cage avec ses chiens. Ces derniers étaient les seuls à lui offrir leur amour et à le protéger des coups. Une fois adulte, il décide de prendre la défense des opprimés. Mais Douglas ne se déplace plus qu'en chaise roulante depuis qu'il a reçu une balle perdue. Heureusement, ses chiens sont là pour lui tenir compagnie. C'est alors que la police commence à s'intéresser à lui, car on le soupçonne de plusieurs crimes... - Critique : La sélection de Luc Besson en compétition constituait la vraie surprise de la récente Mostra de Venise. La preuve par l’exemple, aussi, qu’il ne faut jamais enterrer trop tôt la carrière d’un homme puissant, malgré ses déboires tant commerciaux que judiciaires (1). Tourné dans une discrétion totale et présenté aux professionnels du marché de la Berlinale en février, son DogMan a vogué jusqu’à la lagune précédé d’une réputation de quasi-chef-d’œuvre que l’on mettra, maintenant qu’on a vu la bête, sur le compte d’un abus de schnaps. Le film s’ouvre sur une citation de Lamartine : « Partout où il y a un malheureux, Dieu envoie un chien. » Pour Douglas (Caleb Landry Jones), Dieu a poussé jusqu’à la meute. L’ex-enfant martyr, handicapé depuis que son père lui a tiré dessus, vit en effet avec tout plein de toutous qui lui obéissent au doigt et à l’œil et, miracle, le comprennent mieux que les humains. Les premières minutes, après que la caméra a filé sur une route mouillée rappelant le début de Nikita (1990), posent l’intrigante étrangeté du protagoniste : quand la police arrête Douglas, il porte une robe rose, une perruque platine, et son maquillage dégouline, transformant la Marilyn en cousine tragique du Joker. Conduit au poste, le travesti en fauteuil roulant accepte, fort aimablement d’ailleurs, de raconter son histoire pas piquée des vers à une psychiatre raide comme l’injustice (Jojo T. Gibbs). Montrer papatte blanche à l’ère #MeToo Du chenil où l’avait encagé son paternel au drag show où il se produit à présent, Douglas déroule l’itinéraire d’un môme pas gâté, devenu mi-vengeur masqué, mi-Christ (lourdement) sacrifié sur l’autel de la violence masculine. On retrouve tout ce qui a fait le cinéma de Besson dans les années 1990, héros infantiles, science du décor (ici, un squat piégeux), dialogues naïfs (« Les chiens ne mentent jamais quand ils parlent d’amour ») et fusillades en clou du spectacle. Lequel prend cette fois une opportune teinte queer qu’on n’avait pas vu venir, un peu comme s’il s’agissait de montrer papatte blanche à l’ère #MeToo. Il y a malgré tout, dans ce fatras citant Shakespeare, quelques séquences étonnantes, comme celle où, grimé en Édith Piaf et le visage cramé par la lumière, un Caleb Landry Jones chancelant assure le playback de La Foule. L’acteur texan, primé à Cannes pour Nitram en 2021, joue sa partition avec une sincérité accrocheuse pour qui ne craint pas le pathos.

Année : 2023

Avec : Alexander Settineri, Bennett Saltzman, Bianca Melgar, Caleb Landry Jones, Christopher Denham, Clemens Schick, Grace Palma, John Charles Aguilar, Lincoln Powell, Marisa Berenson, Michael Garza, T Jonica

Récemment en août
 

DogMan

Télévision : 4 août à 01:57-03:48 sur Canal +

film : thriller

Douglas Munrow a vécu une enfance horrible sous le joug d'un père extrêmement violent qui l'a enfermé un bon nombre de fois dans une cage avec ses chiens. Ces derniers étaient les seuls à lui offrir leur amour et à le protéger des coups. Une fois adulte, il décide de prendre la défense des opprimés. Mais Douglas ne se déplace plus qu'en chaise roulante depuis qu'il a reçu une balle perdue. Heureusement, ses chiens sont là pour lui tenir compagnie. C'est alors que la police commence à s'intéresser à lui, car on le soupçonne de plusieurs crimes... - Critique : La sélection de Luc Besson en compétition constituait la vraie surprise de la récente Mostra de Venise. La preuve par l’exemple, aussi, qu’il ne faut jamais enterrer trop tôt la carrière d’un homme puissant, malgré ses déboires tant commerciaux que judiciaires (1). Tourné dans une discrétion totale et présenté aux professionnels du marché de la Berlinale en février, son DogMan a vogué jusqu’à la lagune précédé d’une réputation de quasi-chef-d’œuvre que l’on mettra, maintenant qu’on a vu la bête, sur le compte d’un abus de schnaps. Le film s’ouvre sur une citation de Lamartine : « Partout où il y a un malheureux, Dieu envoie un chien. » Pour Douglas (Caleb Landry Jones), Dieu a poussé jusqu’à la meute. L’ex-enfant martyr, handicapé depuis que son père lui a tiré dessus, vit en effet avec tout plein de toutous qui lui obéissent au doigt et à l’œil et, miracle, le comprennent mieux que les humains. Les premières minutes, après que la caméra a filé sur une route mouillée rappelant le début de Nikita (1990), posent l’intrigante étrangeté du protagoniste : quand la police arrête Douglas, il porte une robe rose, une perruque platine, et son maquillage dégouline, transformant la Marilyn en cousine tragique du Joker. Conduit au poste, le travesti en fauteuil roulant accepte, fort aimablement d’ailleurs, de raconter son histoire pas piquée des vers à une psychiatre raide comme l’injustice (Jojo T. Gibbs). Montrer papatte blanche à l’ère #MeToo Du chenil où l’avait encagé son paternel au drag show où il se produit à présent, Douglas déroule l’itinéraire d’un môme pas gâté, devenu mi-vengeur masqué, mi-Christ (lourdement) sacrifié sur l’autel de la violence masculine. On retrouve tout ce qui a fait le cinéma de Besson dans les années 1990, héros infantiles, science du décor (ici, un squat piégeux), dialogues naïfs (« Les chiens ne mentent jamais quand ils parlent d’amour ») et fusillades en clou du spectacle. Lequel prend cette fois une opportune teinte queer qu’on n’avait pas vu venir, un peu comme s’il s’agissait de montrer papatte blanche à l’ère #MeToo. Il y a malgré tout, dans ce fatras citant Shakespeare, quelques séquences étonnantes, comme celle où, grimé en Édith Piaf et le visage cramé par la lumière, un Caleb Landry Jones chancelant assure le playback de La Foule. L’acteur texan, primé à Cannes pour Nitram en 2021, joue sa partition avec une sincérité accrocheuse pour qui ne craint pas le pathos.

Année : 2023

Avec : Alexander Settineri, Bennett Saltzman, Bianca Melgar, Caleb Landry Jones, Christopher Denham, Clemens Schick, Grace Palma, John Charles Aguilar, Lincoln Powell, Marisa Berenson, Michael Garza, T Jonica

Récemment en juillet
 

DogMan

Télévision : 15 juillet à 22:57-00:49 sur Canal +

film : thriller

Douglas Munrow a vécu une enfance horrible sous le joug d'un père extrêmement violent qui l'a enfermé un bon nombre de fois dans une cage avec ses chiens. Ces derniers étaient les seuls à lui offrir leur amour et à le protéger des coups. Une fois adulte, il décide de prendre la défense des opprimés. Mais Douglas ne se déplace plus qu'en chaise roulante depuis qu'il a reçu une balle perdue. Heureusement, ses chiens sont là pour lui tenir compagnie. C'est alors que la police commence à s'intéresser à lui, car on le soupçonne de plusieurs crimes... - Critique : La sélection de Luc Besson en compétition constituait la vraie surprise de la récente Mostra de Venise. La preuve par l’exemple, aussi, qu’il ne faut jamais enterrer trop tôt la carrière d’un homme puissant, malgré ses déboires tant commerciaux que judiciaires (1). Tourné dans une discrétion totale et présenté aux professionnels du marché de la Berlinale en février, son DogMan a vogué jusqu’à la lagune précédé d’une réputation de quasi-chef-d’œuvre que l’on mettra, maintenant qu’on a vu la bête, sur le compte d’un abus de schnaps. Le film s’ouvre sur une citation de Lamartine : « Partout où il y a un malheureux, Dieu envoie un chien. » Pour Douglas (Caleb Landry Jones), Dieu a poussé jusqu’à la meute. L’ex-enfant martyr, handicapé depuis que son père lui a tiré dessus, vit en effet avec tout plein de toutous qui lui obéissent au doigt et à l’œil et, miracle, le comprennent mieux que les humains. Les premières minutes, après que la caméra a filé sur une route mouillée rappelant le début de Nikita (1990), posent l’intrigante étrangeté du protagoniste : quand la police arrête Douglas, il porte une robe rose, une perruque platine, et son maquillage dégouline, transformant la Marilyn en cousine tragique du Joker. Conduit au poste, le travesti en fauteuil roulant accepte, fort aimablement d’ailleurs, de raconter son histoire pas piquée des vers à une psychiatre raide comme l’injustice (Jojo T. Gibbs). Montrer papatte blanche à l’ère #MeToo Du chenil où l’avait encagé son paternel au drag show où il se produit à présent, Douglas déroule l’itinéraire d’un môme pas gâté, devenu mi-vengeur masqué, mi-Christ (lourdement) sacrifié sur l’autel de la violence masculine. On retrouve tout ce qui a fait le cinéma de Besson dans les années 1990, héros infantiles, science du décor (ici, un squat piégeux), dialogues naïfs (« Les chiens ne mentent jamais quand ils parlent d’amour ») et fusillades en clou du spectacle. Lequel prend cette fois une opportune teinte queer qu’on n’avait pas vu venir, un peu comme s’il s’agissait de montrer papatte blanche à l’ère #MeToo. Il y a malgré tout, dans ce fatras citant Shakespeare, quelques séquences étonnantes, comme celle où, grimé en Édith Piaf et le visage cramé par la lumière, un Caleb Landry Jones chancelant assure le playback de La Foule. L’acteur texan, primé à Cannes pour Nitram en 2021, joue sa partition avec une sincérité accrocheuse pour qui ne craint pas le pathos.

Année : 2023

Avec : Alexander Settineri, Bennett Saltzman, Bianca Melgar, Caleb Landry Jones, Christopher Denham, Clemens Schick, Grace Palma, John Charles Aguilar, Lincoln Powell, Marisa Berenson, Michael Garza, T Jonica

Récemment en juillet
 

DogMan

Télévision : 11 juillet à 01:03-02:54 sur Canal +

film : thriller

Douglas Munrow a vécu une enfance horrible sous le joug d'un père extrêmement violent qui l'a enfermé un bon nombre de fois dans une cage avec ses chiens. Ces derniers étaient les seuls à lui offrir leur amour et à le protéger des coups. Une fois adulte, il décide de prendre la défense des opprimés. Mais Douglas ne se déplace plus qu'en chaise roulante depuis qu'il a reçu une balle perdue. Heureusement, ses chiens sont là pour lui tenir compagnie. C'est alors que la police commence à s'intéresser à lui, car on le soupçonne de plusieurs crimes... - Critique : La sélection de Luc Besson en compétition constituait la vraie surprise de la récente Mostra de Venise. La preuve par l’exemple, aussi, qu’il ne faut jamais enterrer trop tôt la carrière d’un homme puissant, malgré ses déboires tant commerciaux que judiciaires (1). Tourné dans une discrétion totale et présenté aux professionnels du marché de la Berlinale en février, son DogMan a vogué jusqu’à la lagune précédé d’une réputation de quasi-chef-d’œuvre que l’on mettra, maintenant qu’on a vu la bête, sur le compte d’un abus de schnaps. Le film s’ouvre sur une citation de Lamartine : « Partout où il y a un malheureux, Dieu envoie un chien. » Pour Douglas (Caleb Landry Jones), Dieu a poussé jusqu’à la meute. L’ex-enfant martyr, handicapé depuis que son père lui a tiré dessus, vit en effet avec tout plein de toutous qui lui obéissent au doigt et à l’œil et, miracle, le comprennent mieux que les humains. Les premières minutes, après que la caméra a filé sur une route mouillée rappelant le début de Nikita (1990), posent l’intrigante étrangeté du protagoniste : quand la police arrête Douglas, il porte une robe rose, une perruque platine, et son maquillage dégouline, transformant la Marilyn en cousine tragique du Joker. Conduit au poste, le travesti en fauteuil roulant accepte, fort aimablement d’ailleurs, de raconter son histoire pas piquée des vers à une psychiatre raide comme l’injustice (Jojo T. Gibbs). Montrer papatte blanche à l’ère #MeToo Du chenil où l’avait encagé son paternel au drag show où il se produit à présent, Douglas déroule l’itinéraire d’un môme pas gâté, devenu mi-vengeur masqué, mi-Christ (lourdement) sacrifié sur l’autel de la violence masculine. On retrouve tout ce qui a fait le cinéma de Besson dans les années 1990, héros infantiles, science du décor (ici, un squat piégeux), dialogues naïfs (« Les chiens ne mentent jamais quand ils parlent d’amour ») et fusillades en clou du spectacle. Lequel prend cette fois une opportune teinte queer qu’on n’avait pas vu venir, un peu comme s’il s’agissait de montrer papatte blanche à l’ère #MeToo. Il y a malgré tout, dans ce fatras citant Shakespeare, quelques séquences étonnantes, comme celle où, grimé en Édith Piaf et le visage cramé par la lumière, un Caleb Landry Jones chancelant assure le playback de La Foule. L’acteur texan, primé à Cannes pour Nitram en 2021, joue sa partition avec une sincérité accrocheuse pour qui ne craint pas le pathos.

Année : 2023

Avec : Alexander Settineri, Bennett Saltzman, Bianca Melgar, Caleb Landry Jones, Christopher Denham, Clemens Schick, Grace Palma, John Charles Aguilar, Lincoln Powell, Marisa Berenson, Michael Garza, T Jonica

Récemment en mai
 

DogMan

Télévision : 22 mai à 23:58-01:49 sur Canal +

film : thriller

Douglas Munrow a vécu une enfance horrible sous le joug d'un père extrêmement violent qui l'a enfermé un bon nombre de fois dans une cage avec ses chiens. Ces derniers étaient les seuls à lui offrir leur amour et à le protéger des coups. Une fois adulte, il décide de prendre la défense des opprimés. Mais Douglas ne se déplace plus qu'en chaise roulante depuis qu'il a reçu une balle perdue. Heureusement, ses chiens sont là pour lui tenir compagnie. C'est alors que la police commence à s'intéresser à lui, car on le soupçonne de plusieurs crimes... - Critique : La sélection de Luc Besson en compétition constituait la vraie surprise de la récente Mostra de Venise. La preuve par l’exemple, aussi, qu’il ne faut jamais enterrer trop tôt la carrière d’un homme puissant, malgré ses déboires tant commerciaux que judiciaires (1). Tourné dans une discrétion totale et présenté aux professionnels du marché de la Berlinale en février, son DogMan a vogué jusqu’à la lagune précédé d’une réputation de quasi-chef-d’œuvre que l’on mettra, maintenant qu’on a vu la bête, sur le compte d’un abus de schnaps. Le film s’ouvre sur une citation de Lamartine : « Partout où il y a un malheureux, Dieu envoie un chien. » Pour Douglas (Caleb Landry Jones), Dieu a poussé jusqu’à la meute. L’ex-enfant martyr, handicapé depuis que son père lui a tiré dessus, vit en effet avec tout plein de toutous qui lui obéissent au doigt et à l’œil et, miracle, le comprennent mieux que les humains. Les premières minutes, après que la caméra a filé sur une route mouillée rappelant le début de Nikita (1990), posent l’intrigante étrangeté du protagoniste : quand la police arrête Douglas, il porte une robe rose, une perruque platine, et son maquillage dégouline, transformant la Marilyn en cousine tragique du Joker. Conduit au poste, le travesti en fauteuil roulant accepte, fort aimablement d’ailleurs, de raconter son histoire pas piquée des vers à une psychiatre raide comme l’injustice (Jojo T. Gibbs). Montrer papatte blanche à l’ère #MeToo Du chenil où l’avait encagé son paternel au drag show où il se produit à présent, Douglas déroule l’itinéraire d’un môme pas gâté, devenu mi-vengeur masqué, mi-Christ (lourdement) sacrifié sur l’autel de la violence masculine. On retrouve tout ce qui a fait le cinéma de Besson dans les années 1990, héros infantiles, science du décor (ici, un squat piégeux), dialogues naïfs (« Les chiens ne mentent jamais quand ils parlent d’amour ») et fusillades en clou du spectacle. Lequel prend cette fois une opportune teinte queer qu’on n’avait pas vu venir, un peu comme s’il s’agissait de montrer papatte blanche à l’ère #MeToo. Il y a malgré tout, dans ce fatras citant Shakespeare, quelques séquences étonnantes, comme celle où, grimé en Édith Piaf et le visage cramé par la lumière, un Caleb Landry Jones chancelant assure le playback de La Foule. L’acteur texan, primé à Cannes pour Nitram en 2021, joue sa partition avec une sincérité accrocheuse pour qui ne craint pas le pathos.

Année : 2023

Avec : Alexander Settineri, Bennett Saltzman, Bianca Melgar, Caleb Landry Jones, Christopher Denham, Clemens Schick, Grace Palma, John Charles Aguilar, Lincoln Powell, Marisa Berenson, Michael Garza, T Jonica