Levaret Thierry : passages TV

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Avant-hier
 

Police

Télévision : 3 février à 21:05-22:45 sur France 3

film policier

Un soir d'été, Virginie, Erik et Aristide, trois policiers, doivent reconduire un étranger à la frontière. Mais Virginie, dont la vie personnelle est agitée, comprend que le retour au pays est synonyme de mort. Au côté de leur passager tétanisé, toutes les certitudes explosent. Que faire ? Désobéir, libérer cet homme, et s'exposer à de fortes représailles ? Ou bien faire fi de ce qu'ils ont découvert et obéir, coûte que coûte, en risquant de vivre sa vie avec la mort d'un homme sur la conscience ? Jusqu'à la confrontation finale, sur les pistes de Roissy-Charles-de-Gaulle, où ces quatre vies s'apprêtent à basculer... - Critique : :t2: Pour Sortis d’un roman d’Hugo ­Boris, trois policiers se débattent avec une réalité sombre qui les submerge… Il détonne, ce sentiment d’accablement, dans un cinéma commercial français toujours prêt à nous requinquer. Avec Omar Sy en vedette, l’audacieuse Anne Fontaine s’enfonce dans la déprime des forces de l’ordre. Non pas pour tirer le signal d’alarme. Mais pour écouter des peines secrètes, le temps d’une ronde de nuit intimiste avec de beaux personnages qui ont le blues. Sous l’uniforme, c’est l’asphyxie. Humilié par une épouse haineuse, Erik (Grégory Gadebois) se réfugie aussi loin que possible du bonheur : dans son commissariat. Virginie (Virgine Efira) travaille en cachant sa solitude de femme délaissée, sur le point d’avorter après une aventure avec son collègue Aristide (Omar Sy). Pour camper ce flic blagueur mais hanté par tout ce qu’il a vu sur le terrain, le comédien trouve la note juste : une légèreté de façade, cachant de douloureuses désillusions… Omar Sy donne notamment une intensité poignante à cette confidence d’Aristide : avant d’entrer chez lui, après le service, il se déshabille. Pour laisser dehors « toute cette merde ». La merde, Anne Fontaine la montre. Un homme violent que Virginie tente de séparer de son épouse lui crache « sale pute ! ». L’odeur de mort s’incruste après la découverte du cadavre d’un enfant tué par sa mère, accidentellement… Le sale boulot sans fin réunit les trois policiers, chargés de conduire un réfugié tadjik (Payman Maadi) jusqu’à l’aéroport pour qu’il soit renvoyé dans son pays, où il a déjà été emprisonné, torturé. Faut-il participer à son malheur ou l’aider, en désobéissant ? Au-delà du cas de conscience, le film pose une simple question : peut-on encore sauver quelque chose quand on est un flic, quand on est un être humain ? La réponse est honnête, mais peu optimiste… Le récit, construit selon trois points de vue différents, montre qu’on arrive toujours, avec chaque personnage, à la même réalité, au même horizon bouché. À quoi se raccrocher, alors ? Aux choses les plus fragiles. Les souvenirs du début de la relation entre Virginie et Aristide. La vision d’un cheval superbe, sorti des fumées d’un incendie, au camp de détention des réfugiés. Une carte postale montrant la mer, un horizon ouvert… Dans son regard franc, Anne Fontaine a mis une tendresse consolatrice. Au-delà de la police, son film tend la main à toutes les vies difficiles. Et il y en a beaucoup. — Frédéric Strauss :t0: Contre On a toujours aimé le talent acide d’Anne Fontaine pour percer le vernis des apparen­ces sociales (Nettoyage à sec, La Fille de Monaco) ou générationnelles (Comment j’ai tué mon père, Perfect Mothers). En s’aventurant dans le quotidien de trois flics, elle perd son mordant et s’englue dans une réalité dramatique où elle confond chronique d’un métier harassant et anecdotes insignifiantes. Sans parler de certaines séquences — l’accès, comme par magie, de ces policiers ordinaires à des zones interdites — contredisant son parti pris de réalisme. Même la construction apparaît comme un truc alambiqué et peu enrichissant pour la psychologie des personnages. Mais qui, en revanche, fera le miel des dénicheurs de faux raccords. Il y a plus grave, dès lors qu’Anne Fontaine met tout sur le même plan : les états d’âme de l’héroïne sur sa liaison avec son collègue et le sort d’un sans-papiers risquant la mort. Reste la désagréable impression que l’étranger en danger n’est qu’un ressort de scénario. Un alibi pour offrir un cas de conscience aux protagonistes de l’histoire. — Guillemette Odicino

Année : 2020

Avec : Anne-Gaëlle Jourdain, Anne-Pascale Clairembourg, Barrouyer Emmanuel, Cécile Rebboah, Elisa Lasowski, Grégory Gadebois, Khojandi Keyvan, Levaret Thierry, Omar Sy, Payman Maadi, Vieira Cédric, Virginie Efira