Avenue nationale

Télévision : 10 décembre à 02:30-03:54 sur Arte

film : drame

Il y a plus de trente ans, Vandam aurait donné le coup d'envoi de la révolution de Velours à Prague, devenant ainsi le héros de son quartier. Bagarreur et respecté, cet ouvrier fan de Jean-Claude Van Damme a toujours su faire régner sa loi. Mais à l'approche de la cinquantaine, il peine à s'adapter à un monde qui change, et dérive vers l'extrême droite. Quand les appétits d'un requin de l'immobilier menacent de fermeture le pub qu'il fréquente, Vandam se mobilise pour aider Lucka, la propriétaire, dont il est amoureux. À travers son combat obstiné transparaît alors la fragilité d'un caïd dépassé. - Critique : Proche du cinéma du duo Gustave Kervern-Benoît Delépine, cette comédie tchèque désenchantée dresse le portrait d’un peintre en bâtiment qui s’astreint à deux cents pompes quotidiennes et philosophe de manière déconcertante, comme son idole Jean-Claude Van Damme. En ce bagarreur, gloire de sa cité pour avoir donné en 1989 le coup d’envoi de la révolution de velours, macèrent les rêves déçus de toute une classe populaire hébétée face au jeune capitalisme tchèque. Sa détermination à sauver son petit royaume de la gentrification lui offre un ultime combat, entre virilité passéiste, faits alternatifs et extrémisme. Tout l’enjeu du film est de susciter l’empathie pour ce populiste au look de skinhead, dont la logorrhée saoule encore plus que le schnaps local. C’est à moitié réussi. Côté pile : une capacité à émouvoir avec l’une des scènes d’amour les plus calamiteuses du cinéma, et, plus généralement, à filmer des lotissements de préfabriqués tout fanés. Côté face : trop de facilités dans cette vision d’un lutteur qui reçoit plus de coups qu’il n’en donne, et une utilisation abusive du sempiternel Stabat Mater de Pergolèse.

Année : 2019

Avec : Barbora Vozková, Hynek Cermák, Jan Cina, Jirí Soch, Kamila Trnková, Katerina Janecková, Langmajer Jirí, Leos Jurácek, Lubor Splíchal, Martin Sobotka, Polák Andrej, Václav Neuzil