Télévision : 25 janvier à 13:30-15:15 sur Arte
film de cape et d'épée
En 1616, Louis XIII, trop jeune pour régner, laisse sa mère, Marie de Médicis, confier le pouvoir à son indigne favori, Concino Concini. Pour réprimer l'agitation dans le Sud-Ouest, Concini envoie en mission Rinaldo, son bras droit. Rinaldo assassine le marquis de Teynac et blesse François de Capestan, qui essayait de sauver son ami. Le malheureux est recueilli par une mystérieuse jeune femme brune. Derrière le calme apparent de la vie provinciale, les partisans du duc d'Angoulême, fils bâtard de Charles IX, conspirent afin de porter leur héros sur le trône des Bourbons. Ils décident d'envoyer un message à Concini pour se plaindre des désordres... - Critique : André Hunebelle est un cinéaste spécialisé dans le spectacle récréatif. Après une série de - comédies sentimentales inégalement réussies (Méfiez-vous des blondes, Métier de fous, Ma femme est formidable, etc) il s‘est brusquement orienté vers les évocations historiques dites « de cape et d‘épée » (Les Trois Mousquetaires, Le Bossu, etc.). Voici venu le tour du Capitan, roman célèbre de (Michel Zevaco qui a déjà fait l‘objet d‘un film de R. Vernay). Le Capitan est un gentilhomme de petite noblesse et de grande bravoure qui saura déjouer les méchants complots ourdis par le ministre Concini et raffermir la couronne sur la tête fragile du jeune Louis XIII. C‘est un héros téméraire et infatigable qui réussit mille prouesses sans reprendre souffle et qui sait se battre à pied, à cheval, et à dix contre un. Hunebelle s‘est contenté d‘illustrer ses aventures en s‘appuyant sur les principes de la grande confection. Si les procédés de réalisation et même de narration souffrent d‘un visible manque d‘imagination, les décors naturels, les costumes et le mobilier, en revanche, sont joliment photographiés en couleur et grand écran. A retenir surtout les merveilleux paysages de la Touraine. Jean Marais, comédien solide et acrobatique, campe un héros acceptable. Bourvil, à ses côtés, lui sert de « faire-valoir » et joue le pitre dans « n registre un peu trop caricatural. Pierrette Bruno est délicieuse. Le spectacle est plaisant, mais comment se fait-il que ce genre de récit ne parvienne jamais à égaler le style du western américain ? Il suffirait de peu de choses : un peu plus d‘humour, un peu plus de rythme, un peu plus de poésie, un peu plus de virilité dans la mise en scène. Les chevauchées, les bagarres, les exploits personnels, la photogénie du matériel plastique, la simplicité des sentiments et la noblesse des intentions donnent lieu outre atlantique à des spectacles réjouissants et parfois émouvants. Assez curieusement nous n‘avons pas encore trouvé en France un ton capable d‘animer ces mêmes éléments pour transformer l‘imagerie en épopée.
Année : 1960
Avec : Annie Andersson, Arnoldo Foà, Bourvil, Christian Fourcade, Coquelin Jean-Paul, Delorme Guy, Elsa Martinelli, Jacqueline Porel, Jean Guélis, Jean Marais, Lise Delamare, Pierrette Bruno, Raphaël Patorni