Elma Karlowa : passages TV et derniers films au cinéma

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Antérieurement en 2022
 

Tous les autres s'appellent Ali

Télévision : 20 juin 2022 à 23:55-01:25 sur Arte

film : drame

Un jour de pluie, Emmi, une femme d'une soixantaine d'années dont les trois enfants volent à présent de leurs propres ailes, entre dans un café fréquenté par des travailleurs immigrés et des femmes légères. Ali, un ouvrier marocain, propose à Emmi une danse. Ils se confient l'un à l'autre. Il lui parle du Maroc, son pays natal et, surtout, du racisme des Allemands envers les Arabes. Elle lui dit sa solitude depuis la mort de son mari. Emmi invite Ali chez elle, où il passe la nuit. Quelque temps plus tard, ils se marient, à la stupeur de tout leur entourage... - Critique : Tout ce que le ciel permet (1955), de Douglas Sirk, racontait l’amour d’une veuve bourgeoise de 40 ans et d’un jeune jardinier rousseauiste. Fassbinder renchérit sur le cinéaste qu’il admirait en imaginant la passion entre une petite femme de ménage de 60 ans au grand cœur (formidable Brigitte Mira) et un colosse marocain, mécanicien baraqué au regard de velours (El Hedi ben Salem, amant du cinéaste, acteur dans plusieurs de ses films, et qui connut une fin tragique en prison). Une situation si aberrante que la fille d’Emmi rigole sans la croire quand cette dernière lui annonce qu’elle est tombée amoureuse. Au regard des autres films du maître allemand, Tous les autres s’appellent Ali est un mélo presque attendrissant, ayant des allures parfois de très joli conte de fées distancié. Au début, la relation d’Emmi avec Ali fait jaser, suscitant racisme mesquin, vilenie et jalousie. Tout le monde les rejette parce que tout le monde envie leur bonheur, simple, plus fort que tout. Le pire, c’est que la passion n’a qu’un temps : au moment même où l’entourage finit par accepter Ali, celui-ci commence à se morfondre. Comme quoi, l’enfer, c’est plus soi-même que les autres. Ici et là pointent des signes de domination dans le couple mais qui peuvent s’inverser, non sans humour : Ali se comporte parfois en pacha, tandis qu’Emmi le traite comme sa chose, incitant ses voisines à toucher ses beaux muscles. Il n’empêche : même si l’amour y est plus froid que la mort, celui de ces deux « exploités » solitaires nous touche en plein cœur.

Année : 1974

De : Rainer Werner

Avec : Barbara Valentin, Bohm Marquard, Brigitte Mira, Doris Mattes, El Hedi, Elma Karlowa, Hermann Irm, Karl Scheydt, Lilo Pempeit, Peter Gauhe, Rainer Werner, Sedlmayr Walter

Antérieurement en 2022
 

Tous les autres s'appellent Ali

Télévision : 20 juin 2022 à 23:50-01:25 sur Arte

film : drame

Un jour de pluie, Emmi, une femme d'une soixantaine d'années dont les trois enfants volent à présent de leurs propres ailes, entre dans un café fréquenté par des travailleurs immigrés et des femmes légères. Ali, un ouvrier marocain, propose à Emmi une danse. Ils se confient l'un à l'autre. Il lui parle du Maroc, son pays natal et, surtout, du racisme des Allemands envers les Arabes. Elle lui dit sa solitude depuis la mort de son mari. Emmi invite Ali chez elle, où il passe la nuit. Quelque temps plus tard, ils se marient, à la stupeur de tout leur entourage... - Critique : | Genre : chronique sociale. Gérant immobilier, Helmuth Fassbinder loue des chambres à des immigrés. Il délègue deux tâches à son fils de 16 ans : effectuer les travaux d'entretien et tanner les locataires pour obtenir le paiement du loyer. Du jour au lendemain, Rainer Werner Fassbinder fait l'apprentissage de la différence sociale. Le futur cinéaste passe des heures avec ces déracinés et s'éprend de l'un d'eux. Lorsqu'il s'affiche avec cette conquête homosexuelle, sa mère pousse les hauts cris. Fassbinder tirera de cette preuve d'intolérance la matière de cette oeuvre paradoxale et foncièrement bonne sur la rencontre de deux déracinés. Emmi, veuve sexagénaire, a soif d'intégration au point de choisir ses consommations en fonction de celles de ses voisins de table. Ali, le Marocain, a soif d'acceptation au point de s'afficher avec une femme vieillie et indésirable. Pour devenir transparent aux yeux des autres, ce couple improbable passe d'abord par la provocation sinistre et insouciante. Jamais Fassbinder ne cède à la crudité narcissique. Il se retranche derrière des images simples et distantes, qui ne sont qu'une froide photographie du regard ­social de ses compatriotes honnis. — Marine Landrot

Année : 1974

Avec : Barbara Valentin, Bohm Marquard, Brigitte Mira, Doris Mattes, El Hedi, Elma Karlowa, Hermann Irm, Karl Scheydt, Lilo Pempeit, Peter Gauhe, Rainer Werner, Sedlmayr Walter