Dennis Muren : dernières sorties DVD/Blu-ray et dernières sorties Disney+

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Antérieurement en 2024
 

Light & Magic

Disney+ : 5 mars 2024

Une occasion unique de découvrir l'histoire quasi inconnue de la société Industrial Light & Magic (ILM) – une division de Lucasfilm – qui a révolutionné depuis sa création l’univers des effets spéciaux, de l'animation et la production numérique.

Avec : George Lucas, Dennis Muren, Lorne Peterson, Ron Howard, Steven Spielberg, Phil Tippett

Antérieurement en 2020
 

Phil Tippett : Des Rêves et des Monstres - ...

DVD/Blu-ray : 27 mai 2020

Editeur : Carlotta Films

Année : 2019

De : Gilles Penso, Alexandre Poncet

Avec : Phil Tippett, Joe Dante, Jon Davison, Dennis Muren, Paul Verhoeven

Antérieurement en 2020
 

Phil Tippett : Des Rêves et des Monstres - DVD

DVD/Blu-ray : 27 mai 2020

Editeur : Carlotta Films

Année : 2019

De : Gilles Penso, Alexandre Poncet

Avec : Phil Tippett, Joe Dante, Jon Davison, Dennis Muren, Paul Verhoeven

Antérieurement en 2017
 

Jurassic Park

Télévision : 26 novembre 2017 à 23:10-01:25 sur TF1

film fantastique

Un milliardaire maboule a recréé des dinosaures grâce à leur ADN, et envisage de faire un grand parc d'attractions avec… Les effets spéciaux sont sidérants. Frissons (de peur et de plaisir) garantis. Critique : Ce n'est qu'un cri : « Les trucages sont fabuleux. » Et c'est vrai ! Dans le dernier Spielberg, les monstres préhistoriques ont l'oeil vif, la démarche rapide, la dent scintillante. Un énorme tyrannosaure attaque un groupe de visiteurs dans un parc d'attractions. Un troupeau de gallimimus galope dans une vallée, poursuivi par un dinosaure affamé. Un duo de féroces vélociraptors persécute deux enfants terrorisés, réfugiés dans une cuisine... Ces images, d'un réalisme hallucinant, semblent captées par quelque caméra cachée il y a plusieurs millions d'années. Godzilla est renvoyé au néant, ainsi que tous les ptérodactyles plus ou moins bien animés de l'histoire du cinéma, du Monde perdu (1925) au King Kong de John Guillermin (1977). Exception faite, bien sûr, pour celui réalisé par Schoedsack (1933), le seul, le vrai, qui reste à jamais inoubliable. Deux ans de préparation, trois mois et demi de tournage : Spielberg a mis le paquet. Le tyrannosaure, qui attaque les visiteurs coincés dans leur Jeep, est un robot de quatre tonnes et demie, construit grandeur nature et monté sur vérins hydrauliques. Il est relié électroniquement à une maquette de dimensions plus modestes. Chaque mouvement imprimé à la maquette est automatiquement reproduit par le robot. Cette technique de « l'animatronique » est ici poussée à la perfection. Mais c'est dans le domaine de l'image de synthèse (voir notre document, p. 10) que Jurassic Park innove de façon encore plus spectaculaire. Dennis Muren, l'infographiste couronné d'un Oscar pour les incroyables transformations de Terminator 2, a réalisé une véritable prouesse. Qui croirait que le troupeau de gallimimus en fuite, dont l'un se fait croquer tout vif par un énorme tyrannosaure, est fait d'images entièrement générées et animées par ordinateur ? Même chose pour les plans du tyrannosaure lancé à toute allure derrière la Jeep en fuite. Il y a, dans Jurassic Park, six minutes d'images de synthèse, qui ont demandé dix-huit mois de travail à cinquante programmeurs ! Trucages incroyables, donc, c'est exact ! Mais le film, direz vous ? Le scénario, par exemple. Ben... Pas terrible, justement ! Paresseux, étiré, à la limite du bâclé. Ecoutez plutôt : un milliardaire farfelu réussit à recréer plusieurs monstres préhistoriques à partir de molécules d'ADN, recueillies dans la trompe d'un moustique fossilisé. Il les réunit dans le plus étonnant parc d'attractions du monde, qu'il fait visiter à quelques savants et à ses deux petits-enfants. La visite tourne au cauchemar. C'est tout. Après une courte scène inaugurale, bien fracassante, afin d'annoncer la couleur, le film se divise en deux. D'abord, une longue, longue exposition, un peu roublarde. Elle sert de caution au spectacle qui va suivre en faisant semblant de poser le problème. Car Spielberg est très sérieux. « Ce n'est pas un film de science-fiction, a-t-il déclaré. C'est un film sur une éventualité scientifique. » Faux. Tous les savants sérieux l'affirment : la fiction imaginée par Michael Crichton, dans le roman qui a inspiré ce film (1), ne peut pas devenir réalité. Pourtant, les visiteurs du parc discutent éthique et s'interrogent : « Comment l'homme va-t-il réagir, face à ces animaux disparus de la planète depuis des millions d'années ? A-t-on le droit de recréer ce que Dieu a détruit ? » Le spectateur patiente. Le film, lui, fait du surplace un bon moment, comme les visiteurs, immobilisés dans leur Jeep parce qu'un traître a coupé tous les circuits électriques du parc. Commence alors la deuxième partie, entièrement fondée sur le « Hou ! fais moi peur ! ». Spielberg joue le jeu : bras arraché, personnage coupé en deux, comme dans n'importe quelle série B d'épouvante. Il ne recule devant aucune grosse ficelle pour créer le suspense. Témoin cette scène où les personnages escaladent une clôture électrifiée, tandis que l'héroïne rebranche, un à un, tous les circuits déconnectés. En fait, Spielberg, en dépit de ses déclarations destinées à donner une caution scientifique à son entreprise, truque la réalité. Il a besoin de bons, de méchants et de quelques éléments comiques. Il veut intéresser tous les publics. Alors, il déforme le dilophosaurus qui surprend le traître obèse, perdu sous l'orage. Assorti d'une collerette multicolore, le monstre ressemble étonnamment à un Gremlin. C'est la pause humour du film. Il y a pire : Grant (Sam Neill, très bien), le savant invité par le milliardaire, s'est réfugié sur la cime d'un arbre, en compagnie des deux enfants. Ils sont réveillés par de gentils brachiosaures qui viennent brouter les branches autour d'eux. Les têtes des grosses bébêtes sortent de la brume, elles sourient en balançant leurs longs cous dressés vers le ciel, comme un troupeau d'E.T. géants. On s'attend presque à entendre : « Téléphoner maison ! » C'est la pause tendresse et émotion. Le plan le plus culotté ne se trouve pas dans les séquences choc, mais quand la caméra de Spielberg balaye le décor, à l'entrée du parc. On voit alors des tee-shirts, des gadgets, des livres entassés, tous estampillés du logo rouge et noir « Jurassic Park ». Spielberg, là, fait mieux que son maître, Walt Disney. Avec lui, plus besoin de spots publicitaires pour les produits dérivés. La pub est incorporée au film. Sans complexe, Jurassic Park s'avoue le maillon final d'une énorme entreprise commerciale, la « dinomania », qui a « pris » au-delà de toute espérance, d'un bout à l'autre de la planète (2). Dommage que, le nez sur les effets spéciaux, Spielberg ait oublié le mystère, le fantastique, tels qu'on les trouvaient dans certains chefs-d'oeuvre aux sujets voisins : King Kong, bien sûr, ou Les Chasses du comte Zaroff. Petit saut dans le temps : il y a vingt ans, le festival d'Avoriaz couronnait Duel, un film fantastique, tourné en seize jours pour la télévision par un réalisateur inconnu d'à peine 23 ans. Son nom : Steven Spielberg. Toute la presse vantait sa maîtrise de l'espace, son sens du rythme et du suspense, la simplicité du sujet (un automobiliste est poursuivi par un énorme camion-citerne). A force d'être inquiétant, le bruit du moteur devenait un personnage de l'intrigue. Jamais on ne voyait le conducteur sadique du véhicule. Aujourd'hui, les bruits inquiétants ont été remplacés par des hurlements en THX et par l'insupportable ­ et omniprésente ­ musique de John Williams. Quant aux monstres sadiques, ils sont plus que visibles : ils sont devenus les stars du film. Avec Duel, Spielberg réalisait un grand film fantastique à petit budget. Avec des moyens énormes, il vient de réaliser un petit film d'épouvante... - Bernard Génin (1) Paru en 1992, Le Parc jurassique, de Michael Crichton, vient d'être réédité sous le titre de Jurassic Park. Editions Robert Laffont, 440 p., 120 F. (2) Même Arte y est allée d'une émission spéciale, Le Temps des dinosaures, le 19 au soir.

Année : 1993