Celile Toyon : passages TV et dernières sorties Netflix

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Récemment en août
 

Le miracle de la cellule 7

Télévision : 13 août à 22:25-00:40 sur 6ter

film : drame

Memo, un berger souffrant d'un handicap mental, vit dans un village de la côte Egéenne avec sa fillette et sa grand-mère pendant la période du coup d'Etat. Tout bascule lorsque, en 1983, il est accusé à tort du meurtre de la fille d'un commandant. Condamné à mort, il est emprisonné et se retrouve dans la "Cellule 7" où il va vivre un calvaire et fera tout pour prouver son innocence. Alors que ses codétenus tentent finalement de lui venir en aide, Memo n'a qu'un seul souhait : retrouver Ova, sa fille… - Critique : Attention, une menace de pénurie plane sur les stocks de mouchoirs. Depuis quelques semaines, un phénomène lacrymal extrêmement contagieux s’est abattu sur la France confinée. Symptômes ? Les yeux qui pleurent, le nez qui coule, et le petit menton qui tremble. Avec ce que les convertis appellent désormais « le film turc » – faute de réussir à prononcer son titre –, Netflix a réussi un beau coup : décrocher le jackpot grâce à un mélo inconnu au bataillon, sur lequel, visiblement, la plateforme n’avait pas spécialement misé au départ. Lancé sans tambour ni trompette à la mi-mars, 7. Koğuştaki Mucize (le titre n’a pas été traduit pour l’international) s’est placé, en une quinzaine de jours, dans le top 10 de Netflix France. Effet d’un bouche-à-oreille inattendu sur les réseaux sociaux, où déferlent par milliers les témoignages enflammés. Sur Tik Tok, les internautes se filment en train de sangloter devant le film. Sur Twitter, où le hashtag #7.KoğuştakiMucize a été vu plus d’1,5 million de fois, c’est l’avalanche de dithyrambes : « C’est tellement triste, je ne m’en remets pas », « Je ne pensais pas revoir un film aussi émouvant que La vie est belle dans la relation entre un père et son enfant. » « Mon frère, même si tu sors du GIGN ou que ton cœur est en charbon, tu vas avoir les yeux mouillés. » Après avoir attiré plus de 5 millions de spectateurs dans les salles turques en 2019, le film de Mehmet Ada Öztekin est en passe de conquérir la planète : il a déjà séduit le Nigeria, l’Arabie Saoudite, et plusieurs pays d’Amérique latine. Et s’est positionné, d’après Netflix « dans le top 10 des programmes les plus regardés dans 40 pays à ce jour ». Il faut dire que, pour faire saigner le cœur du public, « le film turc » n’y va pas avec le dos de la pelleteuse. Remake d’un drame sud-coréen, il narre l’histoire édifiante d’un jeune berger handicapé mental, père d’une adorable fillette, injustement accusé du meurtre de la fille d’un commandant militaire dans la Turquie des années 1980. Jeté en prison, horriblement brutalisé, Memo l’innocent risque de finir au bout d’une corde… À moins que, d’ici son exécution, ses défenseurs réussissent à faire éclater la vérité. Autant l’avouer, après avoir visionné les 2h12 longuettes de 7.Koğuştaki Mucize, la magie n’a pas opéré. Certes, l’image est belle et la campagne turque, joliment mise en valeur. Dans un rôle casse-gueule, l‘acteur Aras Bulut İynemli s’en sort honorablement, et la fillette, avec ses grands yeux embués, arracherait des larmes à une mine de sel. Par ailleurs, tricoter une histoire autour du handicap mental, sujet encore trop rare, ne peut qu’être salué. N’empêche, difficile de ne pas s’agacer devant la naïveté confondante de l’intrigue et de ses rebondissements capillotractés – le dénouement restera un must du genre. Difficile aussi de trouver les personnages crédibles, notamment les codétenus de Memo, brutes épaisses transformées en un tournemain en défenseurs de la justice bafouée. Et ce n’est pas la mise en scène qui sauve l’affaire, avec ses effets de ralentis appuyés, sa musique dégoulinante et ses plans fixes dignes d’un soap sur les regards douloureux des protagonistes. On oscille entre Midnight Express et Les Feux de l’amour, sans se départir du sentiment d’être soumis à un constant et très ostensible chantage à l’émotion. Devant l’engouement suscité par le film, le critique, un brin dérouté par sa propre indifférence, s’interroge : que voient les spectateurs passionnés dans ce film ? Une ode à la tolérance capable de redonner foi en l’humanité ? La possibilité, en cette période angoissante de confinement, de laisser s’exprimer ses émotions, de manière cathartique, et de relativiser ses propres problèmes ? « Si tu ne pleures pas devant ce film, on ne peut rien pour toi », avait décrété Netflix, dans un tweet un rien cominatoire, partagé plus de onze mille fois. La rédactrice de ces lignes plaide coupable : elle est une cause perdue. Devant tant de pathos gratuit, son empathie a rempli son attestation de sortie et s’est carapatée dans la nature.

Année : 2019

De : Mehmet Ada

Avec : Aras Bulut, Celile Toyon, Deniz Baysal, Deniz Celiloglu, Ferit Kaya, Gulcin Kultur, Ilker Aksum, Mesut Akusta, Nisa Sofiya, Sarp Akkaya, Yildiray Sahinler, Yurdaer Okur

Récemment en juillet
 

Le miracle de la cellule 7

Télévision : 30 juillet à 21:10-23:40 sur 6ter

film : drame

Memo, un berger souffrant d'un handicap mental, vit dans un village de la côte Egéenne avec sa fillette et sa grand-mère pendant la période du coup d'Etat. Tout bascule lorsque, en 1983, il est accusé à tort du meurtre de la fille d'un commandant. Condamné à mort, il est emprisonné et se retrouve dans la "Cellule 7" où il va vivre un calvaire et fera tout pour prouver son innocence. Alors que ses codétenus tentent finalement de lui venir en aide, Memo n'a qu'un seul souhait : retrouver Ova, sa fille… - Critique : Attention, une menace de pénurie plane sur les stocks de mouchoirs. Depuis quelques semaines, un phénomène lacrymal extrêmement contagieux s’est abattu sur la France confinée. Symptômes ? Les yeux qui pleurent, le nez qui coule, et le petit menton qui tremble. Avec ce que les convertis appellent désormais « le film turc » – faute de réussir à prononcer son titre –, Netflix a réussi un beau coup : décrocher le jackpot grâce à un mélo inconnu au bataillon, sur lequel, visiblement, la plateforme n’avait pas spécialement misé au départ. Lancé sans tambour ni trompette à la mi-mars, 7. Koğuştaki Mucize (le titre n’a pas été traduit pour l’international) s’est placé, en une quinzaine de jours, dans le top 10 de Netflix France. Effet d’un bouche-à-oreille inattendu sur les réseaux sociaux, où déferlent par milliers les témoignages enflammés. Sur Tik Tok, les internautes se filment en train de sangloter devant le film. Sur Twitter, où le hashtag #7.KoğuştakiMucize a été vu plus d’1,5 million de fois, c’est l’avalanche de dithyrambes : « C’est tellement triste, je ne m’en remets pas », « Je ne pensais pas revoir un film aussi émouvant que La vie est belle dans la relation entre un père et son enfant. » « Mon frère, même si tu sors du GIGN ou que ton cœur est en charbon, tu vas avoir les yeux mouillés. » Après avoir attiré plus de 5 millions de spectateurs dans les salles turques en 2019, le film de Mehmet Ada Öztekin est en passe de conquérir la planète : il a déjà séduit le Nigeria, l’Arabie Saoudite, et plusieurs pays d’Amérique latine. Et s’est positionné, d’après Netflix « dans le top 10 des programmes les plus regardés dans 40 pays à ce jour ». Il faut dire que, pour faire saigner le cœur du public, « le film turc » n’y va pas avec le dos de la pelleteuse. Remake d’un drame sud-coréen, il narre l’histoire édifiante d’un jeune berger handicapé mental, père d’une adorable fillette, injustement accusé du meurtre de la fille d’un commandant militaire dans la Turquie des années 1980. Jeté en prison, horriblement brutalisé, Memo l’innocent risque de finir au bout d’une corde… À moins que, d’ici son exécution, ses défenseurs réussissent à faire éclater la vérité. Autant l’avouer, après avoir visionné les 2h12 longuettes de 7.Koğuştaki Mucize, la magie n’a pas opéré. Certes, l’image est belle et la campagne turque, joliment mise en valeur. Dans un rôle casse-gueule, l‘acteur Aras Bulut İynemli s’en sort honorablement, et la fillette, avec ses grands yeux embués, arracherait des larmes à une mine de sel. Par ailleurs, tricoter une histoire autour du handicap mental, sujet encore trop rare, ne peut qu’être salué. N’empêche, difficile de ne pas s’agacer devant la naïveté confondante de l’intrigue et de ses rebondissements capillotractés – le dénouement restera un must du genre. Difficile aussi de trouver les personnages crédibles, notamment les codétenus de Memo, brutes épaisses transformées en un tournemain en défenseurs de la justice bafouée. Et ce n’est pas la mise en scène qui sauve l’affaire, avec ses effets de ralentis appuyés, sa musique dégoulinante et ses plans fixes dignes d’un soap sur les regards douloureux des protagonistes. On oscille entre Midnight Express et Les Feux de l’amour, sans se départir du sentiment d’être soumis à un constant et très ostensible chantage à l’émotion. Devant l’engouement suscité par le film, le critique, un brin dérouté par sa propre indifférence, s’interroge : que voient les spectateurs passionnés dans ce film ? Une ode à la tolérance capable de redonner foi en l’humanité ? La possibilité, en cette période angoissante de confinement, de laisser s’exprimer ses émotions, de manière cathartique, et de relativiser ses propres problèmes ? « Si tu ne pleures pas devant ce film, on ne peut rien pour toi », avait décrété Netflix, dans un tweet un rien cominatoire, partagé plus de onze mille fois. La rédactrice de ces lignes plaide coupable : elle est une cause perdue. Devant tant de pathos gratuit, son empathie a rempli son attestation de sortie et s’est carapatée dans la nature.

Année : 2019

De : Mehmet Ada

Avec : Aras Bulut, Celile Toyon, Deniz Baysal, Deniz Celiloglu, Gulcin Kultur, Ilker Aksum, Mesut Akusta, Nisa Sofiya, Sarp Akkaya, Yildiray Sahinler, Yurdaer Okur