Carrie Preston : passages TV

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Aujourd'hui
 

New York, section criminelle

Télévision : jeudi 30 janvier à 22:45-23:35 sur TF1 Séries Films

série policière

Les belles-soeurs. Saison:6 - Episode:5 - Goren et Eames enquêtent sur la mort du docteur Adlai Copeland, un célèbre historien très apprécié par ses pairs. En interrogeant les proches de la victime, les enquêteurs en viennent à soupçonner son frère, qui était constamment à court d'argent. Le professeur avait récemment refusé de lui en donner. Mais cette piste est vite abandonnée : Ted, le frère en question, est à son tour retrouvé sans vie. L'enquête doit alors repartir de zéro. Cette fois, les soupçons se portent sur les épouses respectives des deux frères. Toutes deux avaient visiblement quelque chose à gagner à voir leurs conjoints disparaître...

Année : 2006

De : Frank Prinzi

Avec : Carrie Preston, Craig Wroe, Ean Sheehy, Eric Bogosian, James Villemaire, Kathryn Erbe, Leslie Hendrix, Missy Crider, Paul Fitzgerald, Rip Torn, Vincent D'Onofrio, Will Kempe

Aujourd'hui
 

Winter Break

Télévision : jeudi 30 janvier à 17:02-19:11 sur Canal +

film : comédie dramatique

Nouvelle-Angleterre, en 1970. Professeur d'histoire ancienne au prestigieux lycée Barton, un établissement privé réservé aux garçons, Paul Hunham apprend avec désarroi qu'il a été désigné par la direction pour surveiller les quelques élèves qui resteront dans le lycée pendant les fêtes de fin d'année. Peu sociable et aigri, l'homme accepte difficilement son sort, d'autant plus qu'un seul et unique élève passera finalement Noël sur place : le peu commode Angus, réputé pour son insubordination. Inévitablement, la cohabitation forcée commence par quelques menues frictions. Mais les vacances finissent vite par prendre une tournure inattendue... - Critique : Monsieur Hunham est le type de professeur qu’aucun élève ne rêverait d’avoir. Sadique, pédant, à la fois bourru et d’une ironie cuisante, il sifflote La Chevauchée des Walkyries en rendant les copies estampillées de notes presque nulles. Ce triste sire qui enseigne l’histoire antique dans un internat prestigieux n’est aimé par personne, pas même de ses collègues qui l’ont surnommé « Neunœil », en référence à son strabisme disgracieux lui faisant une tête de poisson. Monsieur Hunham (Paul Giamatti, inénarrable) collectionne les défauts, mais il faut lui reconnaître au moins une qualité : opposé aux privilèges dus à l’argent, il est resté intègre. Trop, sans doute, aux yeux de son directeur, qui lui reproche d’avoir mal noté le fils d’un sénateur, lequel était fort contrarié — sous-entendu du grief : le budget de l’établissement privé risque d’en pâtir. Puni de son zèle, voilà monsieur Hunham contraint d’assurer la permanence du campus de Barton durant les vacances de Noël. Pour encadrer les quatre élèves malchanceux qui n’ont nulle part où aller. Ce campus d’excellence de la Nouvelle-Angleterre, cette époque de l’hiver 1970 et ces personnages font irrésistiblement penser au cinéma du Nouvel Hollywood, de Hal Ashby à Mike Nichols. Au générique, le réalisateur Alexander Payne s’amuse d’ailleurs à faire comme si c’était un vieux film, à travers une bande-son grésillante, une image rayée et un graphisme rétro. Bref hommage, sous forme ludique, rien de plus. Car le film ne capitalise pas sur la nostalgie facile de l’époque et sa ribambelle de fétiches, malgré une BO sophistiquée (Labi Siffre, Cat Stevens, Shocking Blue). Pour une raison simple : le professeur Paul Hunham, engoncé dans ses vieux habits classiques, n’est pas vraiment de son temps. Les élèves de Barton guère plus d’ailleurs : fils de très bonne famille arborant le look bon chic, bon genre intemporel, ils se doivent de tous rentrer dans le même moule conformiste. L’un d’eux, pourtant, sort du lot. Angus est moins « béotien » (le sarcasme favori de monsieur Hunham) que les autres. Mais cet élève intelligent est vulnérable et fort turbulent. Or c’est lui qui est finalement le seul à rester pour Noël, les trois autres bénéficiant entre-temps d’un départ insolent en hélicoptère pour des vacances de luxe. Voici donc le professeur vachard et l’élève récalcitrant condamnés à cohabiter. À ces deux relégués, il faut ajouter la cuisinière en chef de l’école, une femme noire qui vient de perdre son fils dans la guerre du Vietnam, après avoir enterré, des années auparavant, son mari. Plus d’une aurait sombré, elle, elle tient bon — le whisky l’aide sans doute un peu. À chacun ses béquilles. Ces trois-là sont des anti-héros peu gâtés par la vie. De ceux, maudits ou ratés, pathétiques mais rendus drôles, qu’affectionne Alexander Payne. Souvenons-nous du sexagénaire dépressif (Jack Nicholson dans Monsieur Schmidt), des deux amis quadras oubliant leur déconfiture dans du bon vin (Sideways) ou de l’avocat ridicule en chemise hawaïenne dépassé par les événements (Georges Clooney dans The Descendants). Dans Winter Break, les brebis galeuses forment un trio improbable, elles n’ont rien en commun a priori — pas la même couleur de peau, pas le même âge, pas la même histoire. De là l’intérêt majeur du scénario (signé David Hemingson), qui fait en sorte de les rapprocher en révélant une qualité commune : une forme d’empathie, plus ou moins enfouie, sour leur carapace endurcie. Des dialogues savoureux Il est probable que Paul Hunham lui-même ne pensait plus l’avoir en lui, cette empathie, puisque son rigorisme confine à la misanthropie. L’habileté d’Alexander Payne est de nous rendre peu à peu attachant ce personnage rebutant — jusque dans l’odeur de poisson qu’il dégage, en raison d’une pathologie rare. À la faveur d’un passage cocasse à l’hôpital, des fêtes de Noël et d’un court séjour à Boston, des échanges de plus en plus intimes s’établissent entre lui et Angus, pauvre garçon délaissé. Crève-cœur, le film pourrait l’être, s’il ne tenait pas à distance le pathos et la mièvrerie, gardant son cap sur le tragi-comique de l’existence. L’humour, salvateur, est indémêlable ici d’une forme de tendresse, pudique et douce-amère. Difficile de résister aux dialogues pleins d’esprit, aux allusions à Marc Aurèle ou à Cicéron, aux insultes baroques (« Vous avez toujours été un cancer du pénis sous forme humaine ») et à l’émotion qui nous saisit, par surprise. Cette comédie très humaine a ceci d’étonnant qu’elle conduit finalement à un joli paradoxe : c’est en poussant jusqu’au bout la logique stoïcienne de son sens du devoir que monsieur Hunham rompt, non sans panache, avec son ascétisme. Moralité : il n’y a vraiment pas d’âge pour faire sa révolution. PAUL GIAMATTI, BRILLANT OUTSIDERUn acteur familier et aimé, au nom mal connu. Depuis une trentaine d’années, moustachu joufflu ou barbichu, Paul Giamatti s’est surtout distingué dans des seconds rôles, truculents ou sérieux. Il lui est arrivé d’être au premier plan. Dans American Splendor (2003), il compose un formidable Harvey Pekar, ce pauvre type cradingue devenu scénariste cinglant de BD. Alexander Payne avait déjà fait appel à lui il y a vingt ans, pour Sideways, où il était irrésistible en prof tourmenté par son divorce et ses velléités d’écriture. Diplômé de Yale dans la vraie vie, comédien talentueux capable de tout jouer, Paul Giamatti possède cette qualité rare : l’absence de narcissisme. Son physique n’obéit pas aux canons de la beauté, et il en rajoute volontiers, prenant un malin plaisir à s’enlaidir. Voir ce grand moment, dans Winter Break, où, fou de rage, il désigne à son ennemi celui de ses deux yeux, aux directions divergentes, qu’il faut regarder. Et sinon, gare à lui !

Année : 2023

De : Alexander Payne

Avec : Brady Hepner, Carrie Preston, Da'Vine Joy, Dominic Sessa, Garcia Naheem, Garman Andrew, Ian Dolley, Jim Kaplan, Paul Giamatti, Provost Michael, Tate Donovan, Vigman Gillian

Hier
 

Elsbeth

Télévision : 29 janvier à 21:55-22:50 sur TF1

série policière

Arnaque artificielle. Saison:1 - Episode:8 - Josh Johnson, un journaliste, est retrouvé mort à son domicile. Tout de suite, le voleur de chiens qui sévit apparemment dans le quartier est soupçonné, la chienne de la victime ayant disparu. Mais Elsbeth ne croit pas à cette hypothèse, pas plus qu'à l'existence de ce voleur, et s'intéresse plutôt à Quinn Powers, qui a lancé une application de lutte contre le crime et dont la victime rédigeait le portrait. Elle va alors découvrir que l'application de Quinn est une arnaque et que Josh comptait tout révéler dans un article... - Critique : Au jeu des 7 familles… de flics, Elsbeth Tascioni est de toute évidence la fille de Columbo. Avec son air de ne pas y toucher et un enthousiasme enfantin, l’avocate de Chicago passée de l’autre côté de la force se révèle une redoutable enquêtrice dans les rues de New York. Et la série qui porte son prénom un délicieux procedural. Un crime, un épisode et des sourires… Difficile de faire plus cosy. De la télé confort, donc, très inspirée des années 1970, pourtant conçue par les maîtres de la série juridique contemporaine : Michelle et Robert King. Après les excellentes The Good Wife et The Good Fight, le talentueux duo de créateurs renoue avec l’un de ses personnages fétiches et sans doute des plus décalés, Elsbeth. L’occasion pour son interprète, Carrie Preston, de se livrer à un one-woman-show irrésistible. Ici, toutes les caméras sont braquées sur elle, malgré la présence au casting de légendes de la série comme Wendell Pierce (The Wire, Treme…). C’est bien là l’une des différences majeures avec les précédents opus dont la qualité résidait dans leur dimension chorale. Autre singularité, la série se révèle moins frontalement politique. Mais qui sait ce que la suite de la saison réserve derrière le sourire candide d’Elsbeth ?

Année : 2024

De : Tyne Rafaeli

Avec : Ajay Naidu, Ayana Workman, Carrie Preston, Elizabeth Lail, Eric William Morris, Fredric Lehne, Geena Quintos, Madeline Seidman, Micaela Diamond, Patterson Carra, Rodd Cyrus, Wendell Pierce

Hier
 

Elsbeth

Télévision : 29 janvier à 21:10-21:55 sur TF1

série policière

Secrets de mariage. Saison:1 - Episode:7 - Le soir de son mariage avec la fille d'Ashton Hayes, un conseiller financier riche et estimé, un jeune marié est retrouvé mort au volant d'une voiturette de golf dans une mare du parcours. Elsbeth soupçonne un acte criminel et finit par prouver comment le douteux beau-père s'est débarrassé de son malheureux gendre qui risquait de compromettre ses louches et lucratives affaires... - Critique : Au jeu des 7 familles… de flics, Elsbeth Tascioni est de toute évidence la fille de Columbo. Avec son air de ne pas y toucher et un enthousiasme enfantin, l’avocate de Chicago passée de l’autre côté de la force se révèle une redoutable enquêtrice dans les rues de New York. Et la série qui porte son prénom un délicieux procedural. Un crime, un épisode et des sourires… Difficile de faire plus cosy. De la télé confort, donc, très inspirée des années 1970, pourtant conçue par les maîtres de la série juridique contemporaine : Michelle et Robert King. Après les excellentes The Good Wife et The Good Fight, le talentueux duo de créateurs renoue avec l’un de ses personnages fétiches et sans doute des plus décalés, Elsbeth. L’occasion pour son interprète, Carrie Preston, de se livrer à un one-woman-show irrésistible. Ici, toutes les caméras sont braquées sur elle, malgré la présence au casting de légendes de la série comme Wendell Pierce (The Wire, Treme…). C’est bien là l’une des différences majeures avec les précédents opus dont la qualité résidait dans leur dimension chorale. Autre singularité, la série se révèle moins frontalement politique. Mais qui sait ce que la suite de la saison réserve derrière le sourire candide d’Elsbeth ?

Année : 2024

De : Melissa Yap-Stewart

Avec : Adam Kaplan, Amber Ardolino, Carrie Preston, Fredric Lehne, Geneva Carr, Greg Hildreth, Jocelyn Webb, Keegan-Michael Key, Molly Price, Nick Fondulis, Patterson Carra, Wendell Pierce

Récemment en janvier
 

Elsbeth

Télévision : 22 janvier à 21:55-22:50 sur TF1

série policière

Esthétique d'un meurtre. Saison:1 - Episode:6 - Une jeune chirurgienne esthétique est retrouvée morte dans la clinique où elle opère, le corps recouvert de piqûres. Très vite, Elsbeth remarque l'étonnante sérénité de Vanessa Holmes, une consoeur de la victime, qui a pourtant un alibi. Peu à peu, aidée de Kaya, elle comprend que le ou la coupable a forcément des connaissances en médecine, ce qui renforce ses soupçons. Elle va alors tout faire pour démonter l'alibi du docteur Holmes et prouver que c'est bel et bien elle la meurtrière. Parallèlement, Kaya révèle à Elsbeth que le capitaine Wagner sait qu'elle le surveille... - Critique : Au jeu des 7 familles… de flics, Elsbeth Tascioni est de toute évidence la fille de Columbo. Avec son air de ne pas y toucher et un enthousiasme enfantin, l’avocate de Chicago passée de l’autre côté de la force se révèle une redoutable enquêtrice dans les rues de New York. Et la série qui porte son prénom un délicieux procedural. Un crime, un épisode et des sourires… Difficile de faire plus cosy. De la télé confort, donc, très inspirée des années 1970, pourtant conçue par les maîtres de la série juridique contemporaine : Michelle et Robert King. Après les excellentes The Good Wife et The Good Fight, le talentueux duo de créateurs renoue avec l’un de ses personnages fétiches et sans doute des plus décalés, Elsbeth. L’occasion pour son interprète, Carrie Preston, de se livrer à un one-woman-show irrésistible. Ici, toutes les caméras sont braquées sur elle, malgré la présence au casting de légendes de la série comme Wendell Pierce (The Wire, Treme…). C’est bien là l’une des différences majeures avec les précédents opus dont la qualité résidait dans leur dimension chorale. Autre singularité, la série se révèle moins frontalement politique. Mais qui sait ce que la suite de la saison réserve derrière le sourire candide d’Elsbeth ?

Année : 2024

De : Hower Nancy

Avec : Ajay Naidu, Carrie Preston, Daniel Davis, Fredric Lehne, Gina Gershon, Holly James, Jillian Gottlieb, Kelly AuCoin, McCarthy Danny, Micaela Diamond, Patterson Carra, Wendell Pierce

Récemment en janvier
 

Elsbeth

Télévision : 22 janvier à 21:10-21:55 sur TF1

série policière

Echec et match. Saison:1 - Episode:5 - Une légende du tennis, "Yoyo" Johann Arnaldo, meurt en direct sur le court lors du tournoi de New York. Elsbeth, qui observe l'enquête de l'unité des Affaires Sensibles, remarque l'attitude étrange de Cliff McGrath, le père et l'entraîneur de l'adversaire de Yoyo et soupçonne qu'il pourrait s'agir d'un homicide. Son implication dans l'enquête menée par le lieutenant Smullen va révéler les dessous peu glorieux du tennis professionnel et permettre de confondre Cliff, dépassé par ce qu'il a mis en oeuvre pour assurer à son fils la victoire et la gloire... - Critique : Au jeu des 7 familles… de flics, Elsbeth Tascioni est de toute évidence la fille de Columbo. Avec son air de ne pas y toucher et un enthousiasme enfantin, l’avocate de Chicago passée de l’autre côté de la force se révèle une redoutable enquêtrice dans les rues de New York. Et la série qui porte son prénom un délicieux procedural. Un crime, un épisode et des sourires… Difficile de faire plus cosy. De la télé confort, donc, très inspirée des années 1970, pourtant conçue par les maîtres de la série juridique contemporaine : Michelle et Robert King. Après les excellentes The Good Wife et The Good Fight, le talentueux duo de créateurs renoue avec l’un de ses personnages fétiches et sans doute des plus décalés, Elsbeth. L’occasion pour son interprète, Carrie Preston, de se livrer à un one-woman-show irrésistible. Ici, toutes les caméras sont braquées sur elle, malgré la présence au casting de légendes de la série comme Wendell Pierce (The Wire, Treme…). C’est bien là l’une des différences majeures avec les précédents opus dont la qualité résidait dans leur dimension chorale. Autre singularité, la série se révèle moins frontalement politique. Mais qui sait ce que la suite de la saison réserve derrière le sourire candide d’Elsbeth ?

Année : 2024

De : Rob Hardy

Avec : Alex Wyse, Aubrey Matalon, Blair Underwood, Carrie Preston, Danny Mastrogiorgio, Gui Agustini, Irina Chelidze, Jendoubi Thamer, Omari K Chancellor, Patrick McEnroe, Patterson Carra, Wendell Pierce

Récemment en janvier
 

Winter Break

Télévision : 21 janvier à 23:53-02:02 sur Canal +

film : comédie dramatique

Nouvelle-Angleterre, en 1970. Professeur d'histoire ancienne au prestigieux lycée Barton, un établissement privé réservé aux garçons, Paul Hunham apprend avec désarroi qu'il a été désigné par la direction pour surveiller les quelques élèves qui resteront dans le lycée pendant les fêtes de fin d'année. Peu sociable et aigri, l'homme accepte difficilement son sort, d'autant plus qu'un seul et unique élève passera finalement Noël sur place : le peu commode Angus, réputé pour son insubordination. Inévitablement, la cohabitation forcée commence par quelques menues frictions. Mais les vacances finissent vite par prendre une tournure inattendue... - Critique : Monsieur Hunham est le type de professeur qu’aucun élève ne rêverait d’avoir. Sadique, pédant, à la fois bourru et d’une ironie cuisante, il sifflote La Chevauchée des Walkyries en rendant les copies estampillées de notes presque nulles. Ce triste sire qui enseigne l’histoire antique dans un internat prestigieux n’est aimé par personne, pas même de ses collègues qui l’ont surnommé « Neunœil », en référence à son strabisme disgracieux lui faisant une tête de poisson. Monsieur Hunham (Paul Giamatti, inénarrable) collectionne les défauts, mais il faut lui reconnaître au moins une qualité : opposé aux privilèges dus à l’argent, il est resté intègre. Trop, sans doute, aux yeux de son directeur, qui lui reproche d’avoir mal noté le fils d’un sénateur, lequel était fort contrarié — sous-entendu du grief : le budget de l’établissement privé risque d’en pâtir. Puni de son zèle, voilà monsieur Hunham contraint d’assurer la permanence du campus de Barton durant les vacances de Noël. Pour encadrer les quatre élèves malchanceux qui n’ont nulle part où aller. Ce campus d’excellence de la Nouvelle-Angleterre, cette époque de l’hiver 1970 et ces personnages font irrésistiblement penser au cinéma du Nouvel Hollywood, de Hal Ashby à Mike Nichols. Au générique, le réalisateur Alexander Payne s’amuse d’ailleurs à faire comme si c’était un vieux film, à travers une bande-son grésillante, une image rayée et un graphisme rétro. Bref hommage, sous forme ludique, rien de plus. Car le film ne capitalise pas sur la nostalgie facile de l’époque et sa ribambelle de fétiches, malgré une BO sophistiquée (Labi Siffre, Cat Stevens, Shocking Blue). Pour une raison simple : le professeur Paul Hunham, engoncé dans ses vieux habits classiques, n’est pas vraiment de son temps. Les élèves de Barton guère plus d’ailleurs : fils de très bonne famille arborant le look bon chic, bon genre intemporel, ils se doivent de tous rentrer dans le même moule conformiste. L’un d’eux, pourtant, sort du lot. Angus est moins « béotien » (le sarcasme favori de monsieur Hunham) que les autres. Mais cet élève intelligent est vulnérable et fort turbulent. Or c’est lui qui est finalement le seul à rester pour Noël, les trois autres bénéficiant entre-temps d’un départ insolent en hélicoptère pour des vacances de luxe. Voici donc le professeur vachard et l’élève récalcitrant condamnés à cohabiter. À ces deux relégués, il faut ajouter la cuisinière en chef de l’école, une femme noire qui vient de perdre son fils dans la guerre du Vietnam, après avoir enterré, des années auparavant, son mari. Plus d’une aurait sombré, elle, elle tient bon — le whisky l’aide sans doute un peu. À chacun ses béquilles. Ces trois-là sont des anti-héros peu gâtés par la vie. De ceux, maudits ou ratés, pathétiques mais rendus drôles, qu’affectionne Alexander Payne. Souvenons-nous du sexagénaire dépressif (Jack Nicholson dans Monsieur Schmidt), des deux amis quadras oubliant leur déconfiture dans du bon vin (Sideways) ou de l’avocat ridicule en chemise hawaïenne dépassé par les événements (Georges Clooney dans The Descendants). Dans Winter Break, les brebis galeuses forment un trio improbable, elles n’ont rien en commun a priori — pas la même couleur de peau, pas le même âge, pas la même histoire. De là l’intérêt majeur du scénario (signé David Hemingson), qui fait en sorte de les rapprocher en révélant une qualité commune : une forme d’empathie, plus ou moins enfouie, sour leur carapace endurcie. Des dialogues savoureux Il est probable que Paul Hunham lui-même ne pensait plus l’avoir en lui, cette empathie, puisque son rigorisme confine à la misanthropie. L’habileté d’Alexander Payne est de nous rendre peu à peu attachant ce personnage rebutant — jusque dans l’odeur de poisson qu’il dégage, en raison d’une pathologie rare. À la faveur d’un passage cocasse à l’hôpital, des fêtes de Noël et d’un court séjour à Boston, des échanges de plus en plus intimes s’établissent entre lui et Angus, pauvre garçon délaissé. Crève-cœur, le film pourrait l’être, s’il ne tenait pas à distance le pathos et la mièvrerie, gardant son cap sur le tragi-comique de l’existence. L’humour, salvateur, est indémêlable ici d’une forme de tendresse, pudique et douce-amère. Difficile de résister aux dialogues pleins d’esprit, aux allusions à Marc Aurèle ou à Cicéron, aux insultes baroques (« Vous avez toujours été un cancer du pénis sous forme humaine ») et à l’émotion qui nous saisit, par surprise. Cette comédie très humaine a ceci d’étonnant qu’elle conduit finalement à un joli paradoxe : c’est en poussant jusqu’au bout la logique stoïcienne de son sens du devoir que monsieur Hunham rompt, non sans panache, avec son ascétisme. Moralité : il n’y a vraiment pas d’âge pour faire sa révolution. PAUL GIAMATTI, BRILLANT OUTSIDERUn acteur familier et aimé, au nom mal connu. Depuis une trentaine d’années, moustachu joufflu ou barbichu, Paul Giamatti s’est surtout distingué dans des seconds rôles, truculents ou sérieux. Il lui est arrivé d’être au premier plan. Dans American Splendor (2003), il compose un formidable Harvey Pekar, ce pauvre type cradingue devenu scénariste cinglant de BD. Alexander Payne avait déjà fait appel à lui il y a vingt ans, pour Sideways, où il était irrésistible en prof tourmenté par son divorce et ses velléités d’écriture. Diplômé de Yale dans la vraie vie, comédien talentueux capable de tout jouer, Paul Giamatti possède cette qualité rare : l’absence de narcissisme. Son physique n’obéit pas aux canons de la beauté, et il en rajoute volontiers, prenant un malin plaisir à s’enlaidir. Voir ce grand moment, dans Winter Break, où, fou de rage, il désigne à son ennemi celui de ses deux yeux, aux directions divergentes, qu’il faut regarder. Et sinon, gare à lui !

Année : 2023

De : Alexander Payne

Avec : Brady Hepner, Carrie Preston, Da'Vine Joy, Dominic Sessa, Garcia Naheem, Garman Andrew, Ian Dolley, Jim Kaplan, Paul Giamatti, Provost Michael, Tate Donovan, Vigman Gillian