Télévision : 19 novembre à 00:45-02:15 sur Arte
film documentaire
Le camp syrien de Yarmouk, situé dans un quartier de Damas, abritait entre 2013 et 2015 le plus grand camp de Palestiniens au monde. Il fut assiégé par le régime de Bachar Al-Assad. Isolés et privés de toute liberté, ces hommes et ces femmes luttèrent au quotidien pour conserver un semblant de dignité. Sans nourriture, sans médicaments, les journées de ces réfugiés ressemblent à un véritable cauchemar. Mais, malgré les bombardements de l'armée syrienne, malgré le chaos, ces Palestiniens, jeunes comme plus âgés, refusent la défaite, et continuent de se battre et de vivre malgré tout, démontrant leur courage et leur détermination... - Critique : Yarmouk est un triangle d’à peine 2 kilomètres carrés dans la banlieue sud de Damas. Un bout de terre offert aux Palestiniens en 1957 par l’ONU. Un camp de réfugiés qui, au fil des années, a vu pousser des immeubles, des commerces, des écoles ou des centres de santé bâtis par ses habitants. Au point de devenir une petite ville de cent soixante mille âmes où cohabitent familles syriennes et palestiniennes. Mais, en 2011, la révolution embrase le pays. Deux ans plus tard, la majorité des habitants s’enfuient, lorsque Bachar el-Assad impose le siège de la ville, privant ceux qui sont restés de nourriture, d’eau, d’électricité et de médicaments.De ces années de souffrances et de résistance, le réalisateur Abdallah Al-Khatib se fait le témoin. Le jeune homme qui, avant la guerre, coordonnait sous l’égide de l’ONU différentes activités bénévoles déambule avec sa caméra dans la ville, rencontre des enfants qui perdent peu à peu le sourire, des adolescents à la peau décolorée par la malnutrition ou des aînés refusant de céder. Les chants de résistance s’effacent pour laisser place à des processions déchirantes où les corps des victimes de la faim (cent quatre-vingt-un au total) sont brandis vers le ciel. Une petite fille trie des brins d’herbe pour dénicher des fleurs qu’elle dit comestibles, indifférente au vacarme des bombes… On avance dans ce quotidien monstrueux, témoin d’une lutte insoutenable, perdue d’avance. « Le siège est une interminable noyade dans le temps », écrit l’auteur dans Les Règles d’un siège, son carnet quotidien, qui accompagne les images. Des mots puissants qui cognent, heurtent et alarment. On ne sort pas indemne de Little Palestine.
Année : 2021
De : Abdallah Al-Khatib
Avec : Abdallah Al-Khatib