Télévision : 23 avril à 21:00-23:00 sur Arte

film : drame

1942. Arrêté par les nazis alors qu'il tente de gagner la Suisse, Gilles, un jeune Belge fils de rabbin, échappe de justesse à une exécution sommaire en prétendant n'être pas juif mais d'origine persane. Le jeune homme se trouve alors affecté de force à la cuisine d'un camp de concentration, et mis au service de Klaus Koch, un capitaine désireux d'apprendre le farsi pour pouvoir réaliser son rêve : ouvrir un café à Téhéran une fois la guerre terminée. Pour ne pas être démasqué, Gilles passe ses nuits à inventer les mots et la grammaire d'une langue imaginaire, qu'il enseigne avec patience et fébrilité à l'officier nazi, de plus en plus investi dans ses leçons... - Critique : De la balourdise à l’obscénité, il n’y a qu’un pas et le réalisateur le franchit à plusieurs reprises, notamment lors d’un plan aérien sur une charrette emmenant des corps nus vers un four crématoire. Cette épouvantable fiction concentrationnaire, pétrie de romanesque et de mouvements de caméra irréfléchis, repose sur une intrigue qui, en huis-clos ou peut-être au théâtre, aurait pu donner lieu à une variation dantesque des Mille et Une Nuits : jour après jour, un déporté juif se faisant passer pour un Persan (Nahuel Pérez Biscayart) enseigne une langue imaginaire à un nazi (Lars Eidinger) persuadé d’apprendre le farsi. Las, le film fait une large place à d’infectes intrigues secondaires (les amourettes des soldats SS, entre deux pulsions sadiques) et prend des libertés inexplicables : le camp s’inspire du Struthof, en Alsace, mais on y voit la porte d’entrée de Buchenwald… À fuir.

Année : 2020

Avec : Alexander Beyer, Andreas Hofer, Antonin Chalon, David Schütter, Giuseppe Schillaci, Jonas Nay, Lars Eidinger, Leonie Benesch, Luisa-Céline Gaffron, Marcus Calvin, Nahuel Pérez, Peter Beck