Télévision : 2 décembre à 21:25-23:25 sur TMC

film d'action

Rien ne va plus pour Harley Quinn qui subit désormais les conséquences de sa décision de se séparer du Joker. Face au mur, elle finit toutefois rapidement à être amenée à reprendre du service lorsque Roman Sionis, l'ennemi le plus abominable et le plus narcissique de Gotham refait parler de lui et, accompagné de son fidèle et impitoyable acolyte Zsasz, décide de s'en prendre à une certaine Cass. Harley réagit immédiatement en apprenant les plans machiavéliques de ce dernier et choisit de s'associer avec la Chasseuse, Black Canary et Renee Montoya. Ce quatuor improbable va tout faire pour définitivement mettre Roman hors d'état de nuire... - Critique : Pour ceux qui ne maîtrisent pas leur DC Comics, sachez que Harley Quinn, la diplômée en psychiatrie, est la compagne du Joker, qu’elle a rencontré (dans les BD) à l’asile d’Arkham avant de devenir aussi timbrée que lui. Ou plutôt, elle était sa compagne, puisque ce film débute sur leur rupture. Pourquoi commencer cette critique avec cette précision peu féministe (une femme n’existe que par son compagnon) ? Parce que cette « fantabuleuse histoire » ne cesse d’évoquer ce fait, de le rappeler via la voix off, omniprésente et piailleuse, de son héroïne : je suis désespérée de cette rupture, je suis furax contre LUI, je veux m’émanciper de LUI, mais sans LUI et sa toxique protection, comment vais-je survivre contre tous les autres tordus de Gotham city ? Pour exister, la demoiselle arlequin décide de prouver au monde à quel point elle est fondue. Face à elle, Ewan McGregor s’ennuie ouvertement à renouveler l’image du super vilain – pas Joker, un autre, dont l’activité préférée est d’arracher les visages de ses victimes. D’où sans doute l’interdiction au moins de 12 ans du film. L’histoire ? Ah oui, on oubliait, et c’est normal tant elle est superfétatoire : un diamant ingéré par une petite pickpocket provoque un empilage, fatigant, de bastons au ralenti ou en accéléré, où Harley et d’autres pas drôles de dames balancent à répétition des coups de pieds dans l’entrejambe de tous les hommes à leur portée. Ou se lancent, à moto ou en roller, dans des courses poursuites à peine dignes des années 90. Le tout au son de tubes pop ou rock pas neufs, dont un carrément emprunté à la première version de Charlie’s angels par McG en 2000, qui passe, à côté, pour un parangon de féminisme pulp et pop. Entre deux explosions de canons à paillettes, deux coups de batte dans le plexus, et des flashback censés dynamiter la narration mais accusant, en fait, la pauvreté du scénario, on a deux secondes pour bailler et se pincer : comment ce film dû à une scénariste, une réalisatrice et une productrice, peut, à ce point, être creux sur le sujet de la place de la femme dans la société et pervertir le concept de sororité ? Déterminé, certes, à dénoncer la sentence du début – « Derrière chaque homme qui réussit se cache une meuf badass » –, Birds of Prey et la fantabuleuse histoire de Harley Quinn prend la forme sans âme du revenge movie où chaque fille (une flic, une orpheline, une chanteuse, et Harley) se bat pour elle-même et contre les autres. Ce n’est que lors du dernier quart d’heure, que naît, enfin, une alliance de circonstances : il y a trop de mecs en face. Sororité cynique dont seule réchappe Black Canary, la chanteuse qui castagne par bonté d’âme et pour aider les copines. Quant au personnage de Harley, surjoué par Margot Robbie, il correspond exactement à cette réplique, déçue, de la jeune voleuse de diamant : « Je croyais pourtant que tu étais particulière… ». Non : seulement une créature de bruit et de fureur dans un objet « fantabuleux » comme un soda secoué.

Année : 2020

De : Yan Cathy

Avec : Charlene Amoia, Dana Lee, Denna Thomsen, Ewan McGregor, François Chau, Jay Ella, Margot Robbie, Mary Elizabeth, Messina Chris, Rosie Perez, Ryan Heffington, Smollett-Bell Jurnee, Steven Williams, Wilson Derek