Télévision : 17 octobre à 17:14-19:12 sur Canal +

film : drame

Tandis qu'elle s'approche inexorablement du crépuscule de sa vie, Julia se questionne en se remémorant quelques-uns des moments-clés qui ont façonné son existence des décennies plus tôt. Alors qu'une brillante carrière de pianiste s'offrait à elle à une époque où elle était tout juste trentenaire, une rencontre fortuite allait finalement changer ses priorités et l'éloigner définitivement de ce destin tout tracé. Dans une librairie, Julia avait fait la connaissance de Paul et était tombée sous le charme du jeune homme. Amoureuse, elle avait tout abandonné pour profiter pleinement de cette relation fusionnelle, un choix qui avait abouti à une grossesse... - Critique : Dans ce Tourbillon de la vie, point de Jeanne Moreau : l’héroïne blonde est incarnée par Lou de Laâge. Plutôt trois (ou même quatre) fois qu’une car plusieurs versions de Julia, son personnage, cohabitent dans le film en fonction des petits hasards qui façonnent une vie. Lorsque, ado, Julia décide d’aller célébrer la chute du Mur, à Berlin, sa « ligne de vie » se divise une première fois. Julia n⁰ 1 oublie son passeport dans sa chambre et, au moment d’aller le chercher, se fait coincer par une prof : ses amis partent sans elle. Julia n⁰ 2, elle, sera du voyage : sa meilleure amie (Esther Garrel) lui a rappelé de prendre ses papiers. En toute logique, Julia n⁰ 2 adulte finit par revenir s’installer à Berlin tandis que Julia n⁰ 1, plus sage, reste à Paris. L’occasion de présenter une Julia 1a, 1b et même 1b’ en fonction de ses rencontres. Pas d’inquiétude (ni d’algèbre, en définitive), l’ensemble reste lisible… et chaque Julia arbore sa propre coupe de cheveux. Du cinéma de papa grande époque Le Tourbillon de la vie consacre beaucoup de temps aux relations amoureuses de son héroïne, au point que le dispositif rappelle parfois celui d’Il était temps, de Richard Curtis (2013). À ceci près que Julia n’a pas la chance de pouvoir naviguer entre ses vies – le spectateur, si. Le film s’emploie à montrer que ce qui peut sembler être la vie idéale à un moment vient avec son lot de catastrophes. Olivier Treiner passe pour un Richard Curtis qui aurait revu tous les Lelouch après avoir lu Kundera. Avec la gourmandise du premier film, le réalisateur met en scène une sorte de ballet entre les différentes versions des personnages qui, dans certaines réalités, ne s’adressent pas la parole. C’est du cinéma de papa grande époque, on est un peu, voire beaucoup, tenus par les sentiments (et les violons d’une bande originale kitschissime – quand ce n’est pas carrément le Va pensiero de Verdi pour mettre tout le monde d’accord, dans la scène finale). Plus simple, le film aurait pu être sincèrement bouleversant. Reste, séquence par séquence, une émotion certaine et des personnages qui se révèlent. Grégory Gadebois, par exemple, est immense dans toutes les versions du père renfrogné qu’il compose. Mais le spectateur ne le voit pas tout de suite, un peu comme Julia qui ne découvre son père que sur le tard.

Année : 2022

Avec : Aliocha Schneider, Camille Claris, Denis Podalydès, Esther Garrel, Grégory Gadebois, Isabelle Carré, Lou de, Markus Gläser, Natacha Krief, Natacha Kudritskaya, Raphaël Personnaz, Sébastien Pouderoux