Télévision : 10 septembre 2024 à 21:10-23:10 sur 6ter
film d'action
Bruce Banner, affligé par ses métamorphoses incontrôlables en Hulk, cherche désespérément un remède. Poursuivi par le général Thaddeus Ross, qui aspire à exploiter la puissance de Hulk pour l'armée, Banner voit son calvaire s'aggraver lorsque Blonsky, l'homme de main de Ross, se transforme en "Abomination" après une expérience hasardeuse. Cette menace pèse sur New York et pousse Banner à affronter sa propre dualité. Dans un affrontement décisif, il doit pleinement embrasser sa part monstrueuse pour sauver la ville de la destruction... - Critique : Chiffonné par la version trop personnelle d'Ang Lee en 2003, qui avait délaissé le pur entertainment pour confronter Hulk à ses démons freudiens, le studio Universal Pictures reprend la main sur sa franchise et la confie cette fois au réalisateur français Louis Leterrier, second couteau de l'écurie Luc Besson (Le Transporteur 1, et 2). Action décérébrée et effets spéciaux débridés remplacent ainsi les joutes verbales psychanalysantes : grand écart esthétique garanti... Dépourvu du supplément d'âme qui complexifie désormais tout film de superhéros - voir la nonchalance d'Iron Man, la fragilité adulescente de Spider-Man, l'ironie de Hancock, la noirceur du prochain et excellent Batman (The Dark Night) -, le Hulk nouveau est un vulgaire blockbuster estival comme on n'ose (presque) plus en faire. Le géant vert irradié aux rayons gamma avait pourtant de quoi inspirer les scénaristes contemporains avec sa bipolarité à la Jekyll et Hyde. Cette force incontrôlable qui transforme un placide scientifique en brute épaisse (mais toujours pacifique) aux yeux exorbités et aux biceps hypertrophiés demeure un argument prometteur. Mais, hormis une jolie scène d'amour interrompue entre le héros et sa fiancée - quand il est trop excité, David se transforme en Hulk, éventualité qui pourrait contrarier sa partenaire ! -, le conflit intérieur qui ronge notre colosse passe à l'as. Quand on scrute Spider-Man, on reconnaît les tics et les TOC de Peter Parker ; au fond des yeux hantés de Batman, on devine aussi ceux de Bruce Wayne. Ici, au contraire, Edward Norton, étrangement terne, et son double de 5 mètres de haut, entièrement numérique, semblent être deux personnages distincts, indifférents aux malheurs l'un de l'autre. Dans la mythique série télé des années 80, la créature verdâtre avait les traits bien réels du culturiste dopé aux amphètes Lou Ferrigno. Sa présence lors d'une apparition éclair jubilatoire vient cruellement rappeler la supériorité de l'homme sur les (grosses) machines hollywoodiennes.
Année : 2008
De : Louis Leterrier
Avec : Cabot Christina, Edward Norton, Greg Bryk, Liv Tyler, Nascimento Débora, Notary Terry, Owens Chris, Peter Mensah, Soles Paul, Tim Blake, Tim Roth, Ty Burrell, William Hurt