Télévision : 15 août à 21:55-22:58 sur Canal +

série dramatique

Saison:1 - Episode:8 - Noa arrive à la maison et dit à Sunja qu'il a attendu une heure dans la cour de l'école. Isak n'est jamais venu le chercher. Lorsque Sunja et Noa se rendent à l'église d'Isak pour voir ce qui s'est passé, elles découvrent que le bâtiment a été saccagé et mis en pièces par des policiers japonais. Un paroissien dit à Sunja qu'Isak a été arrêté et que lorsque la police s'est présentée pour l'arrêter, elle a demandé son nom, ce qui signifie que quelqu'un en veut à Isak et potentiellement à sa famille. Sunja envoie Noa à la fabrique de biscuits pour chercher Yoseb. - Critique : Best-seller outre-Atlantique dès sa parution en 2017, traduit en français l’an passé, le roman de l’Américano-Coréenne Min Jin Lee, Pachinko, a notamment profité du coup de pouce inttendu de Barack Obama, qui a écrit à son propos : « C’est un livre captivant, une puissante histoire de résilience et de compassion. » Apple TV+ qui en a acquis les droits, livrait en mars 2022 son adaptation, dont la saison 1 est actuellement diffusée sur Canal+ – la deuxième est attendue le 23 août sur Apple TV+). Celle-ci met en scène le destin de deux personnages principaux et de leurs proches. Sunja (Kim Min-ha), une jeune Sud-Coréenne des années 1930, est poussée par des événement ausi bien intimes qu’historiques à émigrer à Osaka – l’armée japonaise occupe le Pays du Matin calme et contrôle durement sa population, plongée dans la misère. Près de soixante ans plus tard, en 1989, Solomon Baek (Jin Ha), homme d’affaires à New York, rentre au Japon où il est né et retrouve sa famille. Dont sa grand-mère, Sunja (Youn Yuh-jung, Minari), qui n’a jamais revu sa Corée natale… Scénarisée par Soo Hugh (The Terror, saison 2) et mise en scène par deux réalisateurs venus du cinéma indépendant, Kogonada (After Yang) et Justin Chon (Blue Bayou), Pachinko est une œuvre ample mais intime. Elle survole l’histoire sud-coréenne, dépeint la situation des Coréens installés chez le voisin – et ennemi – japonais, profondément déracinés, victimes du racisme et traités comme des citoyens de seconde zone. Elle questionne subtilement ce qui fait une identité et ce qu’il en reste quand on part vivre au bout du monde, dans une autre culture. Mais aussi le poids de l’héritage familial qui subsiste, même quand on a décidé de s’en défaire… C’est enfin une série sur la difficulté d’être mère – « Doit-on tout sacrifier à nos enfants jusqu’à notre mort ? » souffle Sunja. Si elle brasse des thématiques complexes, Pachinko se révèle avant tout une émouvante fresque humaine, un grand mélo raconté au fil du temps. Difficile d’en dire plus sans déflorer son intrigue, mais Sunja, abandonnée par le premier homme qu’elle a aimé, va être poursuivie par son fantôme, tandis que Solomon va retrouver, dans des circonstances tragiques, son amour d’enfance. Le flipper vertical asiatique qui donne son nom au roman et à la série est un jeu de hasard dont la bille saute en tous sens avant de dévaler irrémédiablement la pente vers son destin... comme les personnages de cette saga – Mozasu (Soji Arai), fils de Sunja et père de Solomon, tient par ailleurs une boutique de pachinko. Cet équilibre entre l’universel et l’intime est remarquablement tenu dans le scénario comme à l’image, où aux plans larges sur de superbes paysages succèdent des plans serrés sur des visages formidablement expressifs. Il est symbolisé par un bol de riz, dont le parfum évoque à Sunja le pays de son enfance. Portée par une interprétation théâtrale mais fine, Pachinko marie classicisme et modernité avec élégance, osant ici ou là des digressions pop bienvenues, à l’image de son générique bondissant. Les lecteurs du roman seront peut-être frustrés des raccourcis inévitables empruntés par son récit pour faire tenir une telle somme en huit heures, mais le résultat est un enchantement pour les amateurs de fresques familiales historiques.

Année : 2022

Avec : Arai Soji, Eun-Chae Jeong, Han Joon-Woo, Jin Ha, Kaho Minami, Lee Min-ho, Louis Ozawa, Mari Yamamoto, Minha Kim, Park Hye-jin-i, Steve Noh, Yeo-jeong Yoon