Télévision : 5 mai à 13:30-15:45 sur Arte
film policier
En 1963, à quelques jours de la visite du président Kennedy à Dallas. Butch Haynes, dont la réputation de criminel est solidement établie, s'évade d'un pénitencier texan en compagnie de Terry Pugh. Pour assurer leur fuite, les deux hommes prennent en otage un petit garçon de 8 ans, Phillip Perry. A leurs trousses, un policier, le ranger Red Garnett, épaulé par une jeune criminologue, Sally Gerber. Butch, qui ne supporte plus la violence de son compagnon de cavale, l'abat lorsque celui-ci veut abuser de l'enfant. Il reste seul avec Phillip. Une relation de confiance et d'amitié s'instaure entre eux. Ils prennent la direction de l'Alaska, où le gangster veut retrouver son père... - Critique : Préparez vos mouchoirs, ils vous serviront. De tous les films de Clint Eastwood, celui-ci est à coup sûr le plus émouvant. C’est sa période bénie, où il signe coup sur coup trois chefs-d’œuvre, Impitoyable (1992), Sur la route de Madison (1995) et ce Monde parfait, qui offre l’un des plus beaux rôles de Kevin Costner. Deux détenus se font la belle et prennent en otage un gamin de 8 ans (trop mignonnet parfois, seul bémol). En parallèle, des tensions à valeur satirique occupent un groupe de policiers, qui partent à la poursuite des fugitifs, dans une caravane d’acier ridicule. La traque se moque du virilisme, grâce à une criminologue (Laura Dern, souveraine) bien plus affûtée que ces messieurs en armes arrogants. Tendresse infinie Le cœur du film, c’est surtout cet attachement mutuel qui naît entre Butch Haynes, clope, tee-shirt blanc et jean façon James Dean, et son otage haut comme trois pommes, déguisé en gentil fantôme, qu’il protège, rassure sur un complexe de taille (son zizi prétendument riquiqui), incite au jeu, éduque, comme son fils. La cavale en est à moitié une et se rapproche plutôt de la balade initiatique : il fait beau, le fugitif ne donne guère l’impression d’être pressé, semble vouloir profiter du paysage (magnifié, sous influence probable d’Andrew Wyeth et d’Edward Hopper), comme s’il pressentait sa fin imminente. Si la violence ne le quitte jamais tout à fait et rejaillit parfois de manière soudaine, lui aussi apprend, réapprend plutôt, à être humain. Ce qui se joue et se dit entre lui et ce garçon au père manquant est d’une tendresse bouleversante.
Année : 1993
Avec : Belinda Flowers, Bradley Whitford, Clint Eastwood, Hewitt Paul, Jennifer Griffin, Keith Szarabajka, Kevin Costner, Laura Dern, Leo Burmester, Leslie Flowers, Ray McKinnon, T J Lowther