Télévision : 9 octobre 2023 à 13:35-15:45 sur Arte
film d'aventures
Une fois encore, Zorro, le justicier masqué, vient de mettre à mal les plans de don Rafael Montero, gouverneur espagnol de Californie. Mais le héros, qui n'a plus la force de continuer son combat, s'apprête à goûter une retraite bien méritée. C'est à ce moment que don Rafael parvient à le démasquer. Il arrête don Diego de La Vega, capture sa fille Elena et tue accidentellement sa femme Esperanza. Vingt ans plus tard. Don Diego parvient à s'échapper de sa geôle. Il rencontre Alejandro Murrieta, un bandit de grand chemin, pour lequel il entrevoit une longue carrière sous le masque de Zorro... - Critique : Au début, on a des craintes : le costume du bondissant re- nard-rusé-qui-fait-sa-loi est endossé par le vénérable et transformiste Anthony Hopkins. Cela ne dure heureusement que le temps de quelques séquences d'exposition destinées, d'une, à rafraîchir les mémoires (Zorro sauve des malheureux qu'on allait fusiller, salué par une foule en liesse) ; de deux, à nouer ce qui sera dénoué par la suite (l'ignoble gouverneur Montero démasque Zorro, alias Don Diego, tue sa femme, enlève sa fille et le jette au cachot). Voyant Hopkins moulé dans l'habit noir, on tique. Et pourquoi pas Depardieu, pendant qu'on y est ? Justement, les scénaristes ont réservé au héros de notre enfance un sort à la Monte-Cristo : vingt ans après, un Don Diego exsangue et très pileux s'évade de sa geôle dans un sac mis en terre... et refait surface. Il va se venger, c'est sûr, mais comment ? Au soulagement général, Anthony Hopkins renonce à jouer les Douglas Fairbanks carte Vermeil, les Guy Williams aux tempes grises. Il passe la main au sémillant Alejandro (Antonio Banderas), qu'il a connu gamin. Il sera son maître d'armes, son professeur de bonnes manières et son Pygmalion. C'est donc une astuce de scénario, doublée d'un vrai travail d'écriture, qui lance ce Zorro-là sur les bons rails. En soulignant la passation de pouvoir, on sous-entend : Zorro est un mythe, une légende, autant qu'un personnage. Un esprit et un déguisement. De Tony à Tonio, on gagne évidemment en prestance, en fougue et... en humour, parfois. Banderas joue l'apprentissage d'un rôle, ce qui lui autorise quelques moments décontractés parmi des cavalcades exigeantes. Car le Zorro nouveau fait tout ce qu'un Zorro doit faire : il se pend au lustre, envoie dinguer les soldats espagnols comme des quilles, joue du fouet, chevauche Tornado et se rit du sergent Garcia (réduit ici à une silhouette). Autant de passages obligés que Martin Campbell négocie avec aisance. Duels et complots, cascades équestres et mondanités à l'hacienda se succèdent sans temps mort. L'ignoble Montero est ignoble, la belle Elena (Catherine Zeta Jones) est bellissime, et tout se finira comme prévu. Deux heures et quart, c'était sans doute plus qu'il n'en fallait pour ressusciter le souffle du roman-feuilleton made in Hollywood. Mais, quand on voit l'indulgence (et l'Audimat) qui a accueilli notre Monte-Cristo national, on se dit que Le Masque de Zorro, visant délibérément les enfants petits et grands, a tout pour séduire le public.
Année : 1998
De : Martin Campbell
Avec : Anthony Hopkins, Antonio Banderas, Catherine Zeta-Jones, Guerra Emiliano, Jim Vickers, L Q Jones, Letscher Matt, María José, Orizaga Yolanda, Sieres Diego, Stuart Wilson, Tony Amendola, Victor Rivers