Télévision : 22 janvier 2023 à 20:55-23:05 sur Arte

film de guerre

Août 1944. Les troupes alliées approchent de Paris. Le colonel von Waldheim est chargé de faire main basse sur les tableaux exposés au musée du Jeu de Paume et de les acheminer vers l'Allemagne le plus rapidement possible. Mademoiselle Villard, la conservatrice du musée, contacte la Résistance et tente de persuader Paul Labiche, le responsable du réseau Est, d'arrêter le train transportant les toiles. Labiche ne cache pas ses réticences. Il n'a guère envie de risquer des vies pour quelques peintures, même célèbres. Finalement, après que le conducteur du train a été fusillé pour l'avoir saboté, la Résistance décide d'organiser rien moins que la disparition du convoi... - Critique : À l’époque de cette superproduction américano-française, qui rend hommage dès son générique à « la noblesse de caractère et à la bravoure des cheminots français », on se repaissait encore du mythe d’une France résistante. Ce film d’action historique épique, qui s’inspire (de loin) d’épisodes relatés par une conservatrice du musée du Jeu de paume, retrace la lutte d’un groupe de cheminots pour empêcher un train rempli d’inestimables chefs-d’œuvre spoliés par les nazis de rejoindre Berlin. Pas sûr que Burt Lancaster, en symbole français, soit tout à fait un bon choix, mais son jeu dense, physique et rageur, le tire d’affaire. Très impliqué dans ce film où il était aussi coproducteur, c’est lui qui a fait en sorte qu’Arthur Penn, opérant mal à ses yeux, soit débarqué et remplacé par John Frankenheimer (auquel s’est ajouté Bernard Farrel). Du suspense, voilà ce que l’acteur américain voulait surtout. De fait, Le Train est sec, tendu, peu dialogué, presque raide — comme si Frankenheimer faisait étrangement se croiser Bresson (sur la gestuelle) et Mission : Impossible (l’action décrite en détail). C’est un peu démonstratif, un peu lent. Reste que le noir et blanc très contrasté, les passages marquants avec Suzanne Flon, Michel Simon et Jeanne Moreau donnent à ce drame d’autant plus de force que l’héroïsme ici se paye très cher. Si victoire il y a, elle a un goût puissant d’amertume.

Année : 1964

De : John Frankenheimer

Avec : Albert Rémy, Burt Lancaster, Charles Millot, Jacques Marin, Jean Bouchaud, Jeanne Moreau, Michel Simon, Paul Bonifas, Paul Scofield, Richard Münch, Suzanne Flon, Wolfgang Preiss