Télévision : 12 mai 2022 à 21:15-23:20 sur TMC
film : thriller
La vie de Quan bascule quand sa fille adolescente meurt dans l'explosion d'un restaurant à Londres. Tout accuse l'IRA, l'armée républicaine irlandaise. Désespéré, le modeste restaurateur de Chinatown propose une grosse somme d'argent aux autorités britanniques pour qu'elles retrouvent rapidement les auteurs de l'attentat. Constatant leur inaction, il prend rendez-vous avec le politicien Liam Hennessy, un Irlandais qui a fait partie de l'organisation. Hennessy assure ne rien savoir. Quan sait qu'il ment. Ancien soldat d'élite pendant la guerre du Viêtnam, il va utiliser son savoir-faire pour mettre la main sur les coupables et faire justice lui-même... - Critique : Le retour de Martin Campbell, auteur d’un flamboyant James Bond en 2006 (Casino Royale, peut-être le meilleur de la saga), puis mis au ban d’Hollywood après le désastre commercial et critique de Green Lantern (2011), suscitait forcément la curiosité. Après six années de traversée du désert, durant lesquelles le Néo-Zélandais n’a tourné qu’un épisode de série et deux téléfilms, le revoici à la tête d’une coproduction sino-américano-britannique : l’histoire d’un propriétaire de restaurant chinois à Londres, qui traque les poseurs de bombe irlandais responsables de la mort de sa fille. Le potentiel nostalgique était renforcé par la présence au casting de Pierce Brosnan, le James Bond de GoldenEye (1995, autre grand cru signé Campbell), ici dans le rôle du vice-premier ministre d’Irlande du Nord, ancien membre de l’Armée républicaine irlandaise (IRA). Et par celle de Jackie Chan, vieux briscard du film d’arts martiaux hongkongais, dont la présence sur les écrans français se résume ces derniers temps à des apparitions (vocales) dans des films d’animation (Lego Ninjago, Opération Casse-noisette 2). Hélas, le scénario, à base d’attentats perpétrés par l’IRA, est loin d’être à la hauteur du talent – intact – de Campbell pour mettre en scène l’action. L’intrigue paraît vite anachronique : depuis l’accord de paix signé à Belfast en 1998, certaines branches dissidentes de l’organisation restent en effet actives, mais elles ont considérablement perdu en force de frappe. L’ambiance du film (explosions de bombes, invasion d’une maison de campagne) évoque, avec vingt-cinq ans de retard, celle de l’honorable Jeux de guerre (Phillip Noyce, 1992), tourné à une époque où l’IRA était bien plus puissante qu’aujourd’hui. Avec son héros qui devance politiciens et policiers inefficaces, et son idéologie qui flirte avec le « tous pourris », The Foreigner rappelle l’indigeste Hors de contrôle (2010), autre film de vengeance signé Campbell. Jackie Chan, adepte en général d’une baston bon enfant, est plutôt connu pour ses rôles comiques. Même s’il véhicule toujours une forme d’éthique de combat – il épargne la plupart de ses adversaires –, il est inhabituel et déplaisant de le voir, ici, blesser ses ennemis avec une telle gratuité.
Année : 2017
De : Martin Campbell
Avec : Charlie Murphy, Dermot Crowley, Jackie Chan, Katie Leung, Leon Jorge, Michael McElhatton, Orla Brady, Pierce Brosnan, Rory Fleck, Shihoko Shina, Simon Kunz, Tao Liu