Télévision : 20 juillet 2018 à 13:35-15:05 sur Arte

téléfilm historique

En relevant son courrier, Albert Rank, écrivain célèbre, découvre une lettre étrange. Son auteur, une inconnue, lui avoue la passion secrète qu'elle a nourrie pour lui tout au long de sa vie, depuis son enfance. Devenue sa maîtresse le temps d'une nuit, elle a même eu un enfant de lui, clandestinement... Critique : Téléfilm de Jacques Deray (France/Allemagne, 2001). D'après Stefan Zweig. 100 mn. Rediffusion. Avec Irène Jacob : l'inconnue. Christopher Thomson : l'écrivain. Le tandem Jacques Deray-Jean-Claude Carrière n'en est pas à son coup d'essai. Avant cette Lettre d'une inconnue, ils avaient déjà adapté Clarissa, du même Stefan Zweig, roman inachevé pour lequel Jean-Claude Carrière avait imaginé une fin. Cette fois, ils ont choisi une des nouvelles les plus déchirantes de l'écrivain viennois, l'histoire de la passion bafouée d'une femme, qu'elle révèle à l'homme qu'elle a aimé plus que tout dans une lettre posthume qui débute par ces mots : « A toi qui ne m'as jamais connue... » Pourtant, dès l'enfance, le coeur de Rose bat en secret pour cet écrivain, séducteur et mondain, qui emménage sur le même palier. Elle se donne à lui quelques années plus tard, puis traverse plusieurs fois sa vie sans que jamais il ne la reconnaisse... Les ingrédients du pire mélodrame sont réunis dans cette histoire d'amour absolu, dont Max Ophuls réalisa un chef-d'oeuvre en 1948 (avec Joan Fontaine et Louis Jourdan). Jacques Deray a le mérite d'éviter toute sentimentalité envahissante et de traiter son sujet avec une émotion retenue. Mais on peine à croire que le personnage falot interprété par Christopher Thomson puisse éveiller une telle passion. Car en face, en jeune femme lucide et volontaire, d'une force insoupçonnée, Irène Jacob fait merveille. Son regard rongé de douleur et de gratitude mêlées illumine le téléfilm. Dominique Desré

De : Jacques Deray

Avec : Irène Jacob, Christopher Thompson, Joachim Bissmeier, Karlheinz Hackl, Nina Proll, David Cameron, Patricia Hirschbichler, Roland Jaeger