Télévision : 11 juillet 2018 à 01:00-02:35 sur Arte
documentaire : sport
Paris, 21 mai 1904. Dans un petit appartement parisien, une dizaine d'Européens créent une structure censée mettre le football au service de la paix : la Fédération internationale de football association (FIFA) est née. Zurich, 27 mai 2015. Dans un hôtel somptueux, sept dirigeants sont arrêtés par la police suisse sur mandat du FBI pour des faits de corruption. L'organisation affronte le plus grand scandale de son histoire, mais l'information ne surprend pas. Forte de réserves financières évaluées à 1,5 milliard d'euros, l'association «à but non lucratif» traîne une réputation faite de pots-de-vin, d'élections truquées et d'achats de Coupes du monde. Comment en est-elle arrivée là ? Le tournant intervient en 1974, lorsqu'un homme d'affaires brésilien, João Havelange, accède à la présidence. A travers un récit pédagogique et de multiples entretiens, le réalisateur met en lumière les évolutions du système. Critique : Une petite association à but non lucratif, créée en 1904. Aujourd'hui, la Fifa ne cherche toujours pas à gagner de l'argent, officiellement. Une farce, tant les scandales de corruption s'accumulent au sein de la richissime instance du football mondial. Ce documentaire se donne l'objectif de retracer toute l'histoire de la Fifa, en montrant les dérives qui la conduisent à devenir « l'une des organisations les plus corrompues au monde », selon le réalisateur, Jean-Louis Perez. Son film montre le tournant que représente l'élection de João Havelange, en 1974. Le football se transforme alors en un business de plus en plus gigantesque ; le Brésilien en profite pour accroître sa richesse et son pouvoir. Contrats douteux (sponsoring, droits télé), attributions biaisées de Coupes du monde, élections truquées... Le système Havelange sera perpétré par son successeur, le Suisse Sepp Blatter. En quarante-deux ans, la Fifa n'aura connu que deux présidents ! Archives et images d'illustration encadrent une foule d'interviews. Journalistes, historiens, juristes, hommes politiques mais aussi anciens membres de la Fifa montrent à quel point l'instance est verrouillée de l'intérieur. Et même si aujourd'hui la justice américaine emploie les grands moyens pour faire tomber un maximum de têtes, la probité semble très loin d'être une valeur dominante de l'organisation internationale. — Michel Bezbakh
Année : 2015
De : Jean-Louis Perez