Télévision : 28 avril 2018 à 07:00-07:55 sur Arte

documentaire : musique

Les débuts du rock - Tous les fans de rock sont d'accord sur un point : c'est une musique qui s'écoute fort. Avec l'arrivée d'une nouvelle génération d'amplis commença une course au volume entre les groupes. Deep Purple fut longtemps considéré comme le champion en la matière. Quant à Jimmy Page, il inventa avec un électronicien la pédale de distorsion pour obtenir un son plus saturé. Jimmy Page de Led Zeppelin, Ian Gillan de Deep Purple, Dave Davies des Kinks, Ozzy Osbourne et Tony Iommi de Black Sabbath, mais aussi Carmine Appice de Vanilla Fudge et Suzi Quatro expliquent pourquoi ils jouaient si fort et comment leur univers entrait en résonance avec les préoccupations de la jeunesse rebelle et protestataire d'Europe et d'Amérique. Critique : Petit point lexical sur le sous-titre : le rock envisagé ici est ce qu’on appela jadis hard rock ou heavy metal. Ses « pionniers » sont donc Led Zeppelin, Deep Purple et consorts. Son origine est le riff de You really got me des Kinks, dont Dave Davies, guitariste du groupe, nous conte la création en 1964, dans un pub des faubourgs de Londres. Aujourd’hui, à Mannheim, les étudiants de la Pop Academy s’exercent à le reproduire avec application. Le directeur de l’établissement est plus d’une fois consulté comme expert dans ce documentaire. Pour les images d’époque (1968-1970), on puise largement dans les archives de l’émission allemande Beat Club. Côté interviews, tout ce que le groupe américain Vanilla Fudge compte de survivants y passe. Plus Jimmy Page, Ian Gillan, Ozzy Osbourne et Suzi Quatro. On saute du hangar d’un collectionneur d’amplis Marshall à un clip vintage du MC5. La sauce pour lier tout cela n’évite que rarement les raccourcis, les lieux communs, les formules à l’emporte-pièce ou les collisions de hasard (on cite Andy War­hol sur des images de Procol Harum). En somme, un cocktail déroutant de sérieux et de mal fichu, de documents excitants et de banalité rétrospective. On peut à la rigueur le conseiller aux aspirants riffeurs qui n’ont pas pu s’inscrire à la Pop Academy de Mannheim. Sous contrôle parental, éventuellement.

De : Jörg Sonntag