Télévision : 6 février 2018 à 21:00-23:00 sur HD1

film : drame

Clint Eastwood, l’acteur, revient, plus cabotin que jamais, dans le rôle d'un recruteur de base-ball qu'une vue dégradée précipite vers la retraite (à 82 ans !). Enième film sur la filiation, hélas trop prévisible pour éviter la monotonie. Critique : On pensait Clint Eastwood acteur définitivement enterré, à la fin du sépulcral Gran Torino (2008). Une fois encore, il revient d'entre les morts, plus cabotin que jamais, dans un film réalisé par l'un de ses fidèles assistants. Il renoue, donc, avec une habitude qu'il avait prise dans les années 80 : faire signer par ses proches collaborateurs (Buddy Van Horn, James Fargo, Richard Benjamin) les films qu'il jugeait trop faibles ou trop commerciaux pour figurer dans sa filmographie de réalisateur. Depuis une vingtaine d'années (Dans la ligne de mire, 1993, où son personnage évoquait pour la première fois la retraite), chaque film interprété par Eastwood devient un bulletin de santé. A 82 ans, il semble l'ombre de lui-même, son esprit de vieux réac se rabougrit (voir son récent et piteux « discours à une chaise vide » à la convention républicaine) et son corps le lâche. La première scène d'Une nouvelle chance (le titre français en rajoute sur ce thème) montre Eastwood aux toilettes, urinant tant bien que mal, rapport à des problèmes de prostate. Dans la scène suivante, il devient à moitié aveugle. Un réel handicap pour recruter des joueurs de base-ball, le boulot dans lequel son personnage excelle. Pour éviter à son père un accident de voiture et la retraite (les jeunes loups veillent), sa fille décide de lâcher pour quelques jours son boulot d'avocate d'affaires pour l'accompagner dans son dernier voyage de repérage en Caroline du Nord... Voilà un énième film sur la filiation — le grand souci du cinéma eastwoodien — sur des rails un peu trop prévisibles pour éviter la monotonie. — J.C.

Année : 2012