Télévision : 31 octobre 2017 à 23:05-02:10 sur NRJ 12

film historique

Après une première heure poussive, il en reste deux à Oliver Stone pour redresser le portrait d'Alexandre le Grand. Il en fait un exalté, entre rock star et poète. Une vision attachante. - Critique : Film d'Oliver Stone (Alexander, Fr/USA/All, 2004). Scénario : O. Stone, Christopher Kyle, Laeta Kalogridis. 175 mn. VF. Avec Colin Farrell : Alexandre. Jared Le­­to : Héphaïstion. Angelina Jolie : Olympias. Genre : antique et choc. Production européenne, langue anglaise, style hollywoodien : une salade russe pour redonner le goût de la Macédoine, le pays d'Alexandre (en 356 avant J.-C.), on ne s'en offusque pas. Mais l'esprit d'Oliver Stone semble un brin confus. Du portrait de son héros, il fait une fresque psychologique empâtée. Et quand il passe à l'action, lors de la bataille de Gaugamèles, c'est pour faire retentir un discours bushien sur la liberté, face à un ennemi qui ressemble à un Ben Laden de BD. Où veut-il en venir ? Au charisme d'un gamin qui devint roi à 20 ans, voulut régner sur le monde et se lança dans les conquêtes qui ruineront sa vie et bâtiront sa légende. Le film parvient à nous faire partager sa vision exaltée. Franchissant les montagnes pour se retrouver encerclé par d'autres sommets, s'aventurant en Inde, où la jungle se referme sur lui, Alexandre devient l'incarnation d'une jeunesse qui se brûle, intrépide et hors du temps. Oliver Stone modernise la figure antique, lui donne des airs de rock star. Ses amours libres, avec filles et garçons, sont électriques, ses combats tiennent de la performance. C'est séduisant, et on peut rêver que cela donne envie aux rebelles d'aujourd'hui de se plonger dans un livre d'histoire. Frédéric Strauss

Année : 2004