Télévision : 27 décembre à 04:07-05:51 sur Canal +
film : comédie dramatique
Résidente d'un quartier populaire de Marseille, Rosa, 60 ans, se partage entre sa vie de famille, son travail d'infirmière et son engagement politique. A la veille des élections municipales, de nombreux militants de gauche sont persuadés qu'elle seule pourrait sceller l'union entre le PS et les écologistes et la verraient bien tête de liste. Mais Rosa hésite. Elle est tombée amoureuse d'Henri, un ex-libraire fraîchement installé à Marseille, et rêve de lever le pied. Pendant ce temps, Alice, la fille d'Henri et petite amie de Sarkis, le fils de Rosa, se bat au côté des habitants de la rue d'Aubagne, endeuillés par l'effondrement de deux immeubles vétustes. - Critique : De retour dans un Marseille contemporain (après la parenthèse historique de Twist à Bamako), Robert Guédiguian s’inspire d’événements de la vie locale : l’effondrement d’immeubles, rue d’Aubagne, et la démission de la maire écologiste Michèle Rubirola, quelques mois après son élection en 2020. Mais le goût de la fiction et le sens de la mise en scène l’emportent. Le film est d’abord une partition pour une troupe bien-aimée, avec Ariane Ascaride en meneuse. Elle devient cette fois Rosa, infirmière au bord de la retraite et femme engagée en faveur des plus modestes, populaire au point d’incarner une possible et ô combien fragile union de la gauche aux prochaines élections… Le portrait de cette endurante se complète avec celui de ses deux fils et de son frère, tous trois Marseillais également, même si Guédiguian a plus de mal à faire vivre et s’exprimer les personnages trentenaires que ceux de sa génération, subtilement aux prises avec le vieillissement. Survient alors le plus savoureux, une idylle entre Rosa et le père (Jean-Pierre Darroussin) de la compagne du fils aîné. Avec ce vingt-troisième long métrage, plein de fidélités, mais aussi de ruptures de ton, il est bon d’assister à l’éternelle redistribution des cartes entre les mêmes acteurs et à l’actualisation d’une chronique, d’un regard. À l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne, le cinéaste répond par un retour inattendu à Homère, dont la statue a « assisté » aux drames. Tout comme le personnage de Darroussin s’acharne à éclairer et soigner sa mélancolie par le recours compulsif à la prose de grands écrivains. En reconduisant encore sa tragi-comédie méditerranéenne, Guédiguian défend un humanisme, une culture, une solidarité et autant de consolations.
Année : 2023
Avec : Adrien Jolivet, Alicia Da Luz Gomes, Ariane Ascaride, Grégoire Leprince-Ringuet, Gérard Meylan, Jacques Boudet, Jean-Pierre Darroussin, Lola Naymark, Pauline Caupenne, Robinson Stévenin, Xavier Mathieu, Yann Trégouët
Télévision : 27 décembre à 04:02-05:45 sur Canal +
film : comédie dramatique
Résidente d'un quartier populaire de Marseille, Rosa, 60 ans, se partage entre sa vie de famille, son travail d'infirmière et son engagement politique. A la veille des élections municipales, de nombreux militants de gauche sont persuadés qu'elle seule pourrait sceller l'union entre le PS et les écologistes et la verraient bien tête de liste. Mais Rosa hésite. Elle est tombée amoureuse d'Henri, un ex-libraire fraîchement installé à Marseille, et rêve de lever le pied. Pendant ce temps, Alice, la fille d'Henri et petite amie de Sarkis, le fils de Rosa, se bat au côté des habitants de la rue d'Aubagne, endeuillés par l'effondrement de deux immeubles vétustes. - Critique : De retour dans un Marseille contemporain (après la parenthèse historique de Twist à Bamako), Robert Guédiguian s’inspire d’événements de la vie locale : l’effondrement d’immeubles, rue d’Aubagne, et la démission de la maire écologiste Michèle Rubirola, quelques mois après son élection en 2020. Mais le goût de la fiction et le sens de la mise en scène l’emportent. Le film est d’abord une partition pour une troupe bien-aimée, avec Ariane Ascaride en meneuse. Elle devient cette fois Rosa, infirmière au bord de la retraite et femme engagée en faveur des plus modestes, populaire au point d’incarner une possible et ô combien fragile union de la gauche aux prochaines élections… Le portrait de cette endurante se complète avec celui de ses deux fils et de son frère, tous trois Marseillais également, même si Guédiguian a plus de mal à faire vivre et s’exprimer les personnages trentenaires que ceux de sa génération, subtilement aux prises avec le vieillissement. Survient alors le plus savoureux, une idylle entre Rosa et le père (Jean-Pierre Darroussin) de la compagne du fils aîné. Avec ce vingt-troisième long métrage, plein de fidélités, mais aussi de ruptures de ton, il est bon d’assister à l’éternelle redistribution des cartes entre les mêmes acteurs et à l’actualisation d’une chronique, d’un regard. À l’effondrement des immeubles de la rue d’Aubagne, le cinéaste répond par un retour inattendu à Homère, dont la statue a « assisté » aux drames. Tout comme le personnage de Darroussin s’acharne à éclairer et soigner sa mélancolie par le recours compulsif à la prose de grands écrivains. En reconduisant encore sa tragi-comédie méditerranéenne, Guédiguian défend un humanisme, une culture, une solidarité et autant de consolations.
Année : 2023
Avec : Adrien Jolivet, Alicia Da Luz Gomes, Ariane Ascaride, Grégoire Leprince-Ringuet, Gérard Meylan, Jacques Boudet, Jean-Pierre Darroussin, Lola Naymark, Pauline Caupenne, Robinson Stévenin, Xavier Mathieu, Yann Trégouët