Télévision : 23 janvier à 16:07-17:36 sur Canal +
film : drame
Professeur dans un collège, Julien est un jeune homme pétillant et volontaire qui prend soin de tisser des liens avec sa classe en prêtant une attention particulière à quelques élèves, parmi lesquels se trouve Leslie, une adolescente timide et réservée. Mais ce traitement de faveur a le don d'agacer certains camarades de cette dernière, qui soupçonnent Julien d'avoir de tout autres intentions. Les rumeurs ne tardent pas à se propager et Julien est bientôt accusé de harcèlement. Pris dans un engrenage qui menace d'embraser l'établissement, Leslie et Julien tentent de garder la tête froide en espérant pouvoir éteindre l'incendie... - Critique : En 1967, Les Risques du métier, d’André Cayatte, tableau notoirement rétrograde et misogyne dans son résumé de la fillette forcément perverse, prenait fait et cause pour un instituteur modèle (Jacques Brel), accusé à tort d’une tentative de viol par l’une de ses élèves. Près de soixante ans après, nous voici confrontés à une situation approchante, mais abordée tout autrement. Julien (François Civil, vif et juste, impeccable) est un jeune professeur enthousiaste, impliqué et apprécié, qui enseigne le français dans un collège. Un jour pourtant, l’une de ses élèves, studieuse et timide, se braque et l’accuse de lui avoir fait des avances implicites, à travers un mot d’esprit lancé en classe. Ancien enseignant passé à la réalisation de films remarqués (Jimmy Rivière et Le Prix du succès), Teddy Lussi-Modeste s’est inspiré d’une épreuve qu’il a lui-même vécue, pour raconter cette histoire d’escalade. Julien, dans son bon droit, est soutenu au début par ses collègues et son chef d’établissement, mais la situation s’envenime peu à peu. Précis, réaliste, Pas de vagues décrit très bien les différentes étapes d’un engrenage aussi absurde qu’angoissant, digne d’un véritable thriller. En favorisant l’identification au personnage principal, le réalisateur crée une tension permanente, à l’unisson de la peur qui finit pargagner le professeur. Difficile de ne pas penser aux assassinats de Samuel Paty et de Dominique Bernard, même si le film ne traite pas d’attaque terroriste. Pas de vagues témoigne malgré tout d’une réalité sensible d’aujourd’hui, où la classe est devenue le réceptacle d’un bon nombre de tensions agitant la société. Le scénario n’accable personne, il est plutôt nuancé, malgré quelques invraisemblances – pas sûr qu’un prof commettrait la bévue d’emmener ses meilleurs élèves au kebab du coin. Chacun a ici ses raisons et ses faiblesses, y compris Julien, zélé et trop orgueilleux sans doute. En décrivant une situation à haut risque où la question de la responsabilité et de la protection semble se diluer, le film montre très bien la grande solitude, sinon la détresse dans laquelle les enseignants se retrouvent parfois. Rien que pour ce malaise criant, Pas de vagues mérite assurément d’être vu et défendu. Regardez en vidéo l’avis de nos critiques
Année : 2024
Avec : Agnès Hurstel, Bakary Kebe, Emma Boumali, Estevan Marchenoir, François Civil, Jawed Atik, Luna Ho Poumey, Mallory Wanecques, Marianne Ehouman, Mohamed Fadiga, Shaïn Boumedine, Toscane Duquesne
Télévision : 23 janvier à 13:35-15:25 sur Arte
film : drame
Gino Strabliggi recouvre la liberté après avoir purgé une peine de dix ans de réclusion. Suivant les conseils de Germain Cazeneuve, l'éducateur qui s'est occupé de lui et continue de lui porter un amical intérêt, il décide de mener une vie honnête, loin des tentations du passé. Il réussit à trouver du travail dans une imprimerie à Meaux. Peu de temps après, Sophie, sa femme, meurt dans un accident de voiture. Une fois de plus, Cazeneuve soutient Gino, qui se lie avec une jeune Anglaise, Lucy. L'inspecteur Goitreau, qui jadis arrêta Gino, s'acharne sur l'ancien truand, dont il ne peut pas croire qu'il ait renoncé à ses coupables habitudes... - Critique : Comment juger ce film réquisitoire contre la peine de mort, bientôt quarante-quatre ans après l’abolition de celle-ci ? D’abord en signalant qu’il traite avant tout de la difficulté de réinsertion des prisonniers qui ont fait leur temps. Gino a purgé dix ans pour braquage et a décidé de ne pas replonger. La malchance et le zèle pervers d’un inspecteur vont pourtant le mener à l’échafaud. On pense un peu à André Cayatte dans la mise en scène démonstrative mais réellement engagée de José Giovanni et cette séquence finale où la lame de la guillotine tombe en gros plan. C’est fou, mais plus de cinquante ans après, Deux Hommes dans la ville continue de serrer le cœur. L’interprétation y est pour beaucoup : Michel Bouquet en version moderne du Javert des Misérables, Delon gagné par l’épouvante au moment de mourir, mais surtout Gabin en force tranquille et fatiguée par la machine judiciaire.
Année : 1973
Avec : Alain Delon, Castel Robert, Cécile Vassort, Fabréga Christine, Farmer Mimsy, Guido Alberti, Gérard Depardieu, Jean Gabin, Malka Ribowska, Michel Bouquet, Occhini Ilaria, Victor Lanoux